Un montant de plus de 85 millions DA a été consenti par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche pour une opération de lutte préventive contre les parasites du Boufaroua et du Myelois dans les wilayas productrices de dattes du pays, a révélé jeudi à l'APS le directeur des services agricoles (DSA) de Ghardaïa. Cette opération préventive de lutte contre ces parasites au titre de la campagne 2017 touchera 4.020.000 de palmiers dattiers productifs dans les wilayas d'Adrar, Bechar, Biskra, El-Bayadh, El Oued, Ghardaia, Illizi, Ouargla, Tamanrasset ,Tindouf et Khenchela, a précisé Mustapha Djakboub. Initiée annuellement dans le cadre du fonds de la promotion zoo-sanitaire et de la protection phytosanitaire (FZPP), cette opération s'inscrit dans la cadre d'une stratégie nationale visant à protéger le palmier dattier contre les maladies et ravageurs nuisibles afin d'améliorer la production et la qualité des dattes Algériennes ainsi que la préservation du palmier, a explique le même responsable. L'opération sera encadrée par les services de l'Institut national de protection des végétaux (INPV), après des tournées de prospection et d'évaluation de la situation phytosanitaire dans les différentes palmeraies des wilayas productrices de dattes, tandis que le traitement sera effectué pour 1,7 million de palmiers par les services de l'INPV, 1,175 million de palmiers par les agriculteurs et 1,145 million de palmiers par les micro-entreprises de jeunes spécialisées, a fait savoir le même responsable. Elément fondamental de l'agronomie oasienne, le patrimoine phoénicicole national, qui compte plus de 20 millions de palmiers, dont près de 11 millions de palmiers productifs, offre une multitude de variétés connues, notamment les espèces nobles telles que Deglet-Nour, Ghers, Bent-K'bala et Timjouhart, et permet de pérenniser l'écosystème et l'environnement en milieu oasien. Pour cela, les pouvoirs publics accordent une attention particulière à la filière phoénicicole source de revenus pour de nombreuses familles du Sud, en améliorant la qualité et la productivité des dattes par des opérations de réhabilitation et de densification des palmeraies ainsi que la formation des agriculteurs. Le Boufaroua et le Myelois sont des vers qui tissent autour d'un régime de dattes une toile semblable à celle de l'araignée, et rongent le fruit, étouffent le palmier, causant une baisse sensible de sa productivité et de la qualité du produit de l'arbre, selon les ingénieurs agronomes spécialistes de Ghardaïa. Pour faire face à titre préventif à une éventuelle infestation de ces parasites destructeurs de la production Phoénicicole, la wilaya de Ghardaïa va traiter quelques 340.000 palmiers productifs, a précisé le DSA. Le plus grand nombre de palmiers dattiers à traiter est circonscris dans les wilayas d'El-Oued et Biskra avec 1,2 million de palmiers chacune, suivi de celle d'Ouargla avec 625.000 palmiers productifs, a-t-il ajouté. La wilaya de Ghardaïa qui compte près de 1,3 million de palmiers dattiers dont 1,2 millions de palmiers productifs, espère réaliser cette saison, selon la DSA, une récolte estimée à 590.000 quintaux, qui reste tributaire des conditions climatiques favorables, du suivi phytosanitaire et du traitement préventif contre les maladies du palmier.
Appel à une augmentation des superficies des palmeraies La tutelle a préconisé l'augmentation de la superficie des palmeraies et le nombre de palmiers pour parvenir à augmenter substantiellement le volume des exportations des dattes, qui demeure insuffisant. "Avec 19 millions de palmiers sur une superficie de 167.000 hectares, nous n'arriverons jamais à progresser en terme d'exportation des dattes qui stagne, actuellement, autour de 3% seulement de volume global de la production estimée à 1 million de tonnes annuellement", a souligné le ministre lors d'une rencontre avec les professionnels de cette filière organisée à Alger. Par ailleurs, le ministre a exhorté les exportateurs de dattes à conquérir davantage de marchés à l'extérieur notamment en Afrique et en Chine. En 2016, les exportations de ce fruit avaient atteint une quantité de l'ordre de 31.000 tonnes pour un montant de 37,5 millions de dollars, en hausse de 8% par rapport à 2015, a-t-il indiqué. Ces chiffres sont "acceptables mais insuffisants", a observé M. Tebboune, en recommandant d'augmenter les surfaces agricoles dédiées à cette filière dans les wilayas productives (Biskra, El Oued, Ouargla, Adrar, Béchar et Tindouf) ainsi que le nombre de palmiers pour atteindre les objectifs tracés en termes d'exportations à court et moyen termes. Le ministre a, toutefois, insisté sur la nécessité de répondre à la demande locale en dattes avec des prix adaptés au pouvoir d'achat des consommateurs. Il a également encouragé les opérateurs de cette filière alimentaire à recourir au troc comme moyen de renforcer les échanges commerciaux entre Algérie et les pays africains. "Il est absolument nécessaire pour les exportateurs de la datte et tous ceux qui désirent se lancer dans ce créneau d'être offensifs et de changer leur manière de travailler", a-t-il insisté. Au regard des potentialités dont elle dispose, pourtant, dans cette filière, l'Algérie devrait occuper les premiers rangs en Afrique et dans le monde arabe, lui permettant d'assurer une entrée supplémentaire en devises fortes, a fait valoir le ministre qui a assuré que l'Etat ne ménagerait aucun effort pour accompagner les opérateurs qui veulent se lancer dans l'exportation de la datte ou tout autre produit agricole. En matière de dattes, l'Algérie est classée 9ème pays exportateur mondialement, et 4ème en terme de production après l'Egypte, l'Iran et l'Arabie saoudite. Dans ce sillage, M. Tebboune a réaffirmé l'appui de l'Etat, à travers le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), pour couvrir certains frais engagés par les exportateurs. Ce fonds octroie des aides pour le remboursement partiel des frais de transport international ainsi que la prise en charge d`une partie des dépenses engagées dans le cadre de la participation des entreprises algériennes exportatrices dans les manifestations économiques (foires, salons...) organisées à l`étranger. Intervenant lors de cette rencontre avec le ministre, les exportateurs de dattes ont évoqué les différentes contraintes liées à cette filière dans son volet export, en citant notamment les difficultés administratives et les blocages au niveau des banques. Par ailleurs, cette rencontre a été couronnée par la signature d'une convention entre l'agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) et la Chambre de commerce et de l'industrie d'Alger (CCI Mezghenna) portant sur le renforcement de leur coopération pour accompagner les exportateurs algériens. Le document a été paraphé par le directeur général d'ALGEX, Rafik Chiti, et le président de la CCI Mezghenna, Salah Dadi Ouammer.