Le budget des ménagères continue à être sollicité en ce mois sacré de Ramadhan et surtout durant cette dernière semaine avec les dépenses relatives aux achats pour l'Aïd El Seghir et la préparation des gâteaux pour cette fête religieuse. Ainsi et en dépit des prix en hausse, les ménagères n'hésitent pas à s'approvisionner en ingrédients pour la préparation des gâteaux. Alors que les prix des fruits et légumes ont été stabilisés voire diminués quelque peu par rapport aux premiers jours du Ramadhan, les ménagères ont pris d'assaut les marchés de proximités et les magasins spécialisés dans la vente des ingrédients pour la préparation des gâteaux. Ainsi après l'assurance des " prix " pour les achats des fruits secs, farine, par contre, d'autres ingrédients ont connu une hausse des prix à une semaine de l'Aïd. Très demandés durant ces deux dernières semaines du mois de Ramadhan, les cacahuètes, les amandes et les noix ont donc bien pris les devants en matière de prix. A titre d'exemple, et suite à un tour de quelques marchés et magasins à Alger, on remarque que les prix varient selon la qualité et les vendeurs eux-mêmes. Ainsi, le kilo de cacahuètes épluchées est cédé entre 260 DA et 300 DA. Les amandes sont cédées entre 1.250 et 1500 DA le kilo en simple et entre 1300 et 1600 pour celles épluchées. D'autre part, le kilo de noisettes est cédé entre 950 DA à 1100 DA. Celui des noix varie entre 1450 DA à 1500 DA. Quant au kilo de noix de cajou, il se trouve à 2400 DA alors que la noix de coco est affichée à environ 300 DA et 400 DA le kilo. Les pistaches sont vendues à 2.200 DA le kilo. L'Aïd El Fitr a tendance à garder son aspect commercial. Quand l'Aïd rime avec enfants, cela inclut des grandes dépenses. C'est aussi une grande préoccupation pour les ménages, alors que pour le commerce, c'est l'occasion ou jamais de faire des bénéfices. Et il se trouve qu'un seul souci anime les parents : essayer de trouver le rapport qualité-prix le plus abordable. Abordée dans une surface commerciale, à Alger une vieille dame, nous déclare que " pour moi, la hausse des prix fait partie des " ingrédients " puisqu'il y aurait une hausse quelles que soient les précautions prises par l'Etat. Et comme moi, je préfère toujours garder mes liens ancestraux à travers la confection des gâteaux traditionnels, je ne vois donc pas les prix. L'essentiel pour moi c'est que je passe l'Aïd avec une table bien garnie pour que toute la famille goute nos gâteaux ". Une autre consommatrice estime que " les prix actuels sont moyens d'autant que l'on ne fait pas une grande quantité de gâteaux puisqu'on varie plusieurs types et donc on peut économiser par exemple comparés à ceux qui préparent par exemple les fêtes de mariages, de circoncision et autres fêtes d'anniversaires etc. ". Une troisième personne abordée dans une grande superette du côté de Cheraga, avoue " Il est vrai que certains prix restent tout de même assez salés mais que voulez-vous, moi, je ne peux résister aux charmes des gâteaux tous genres confondus alors, pour la gourmandise, je n'hésite pas à acheter des gâteaux bien prêts, des pâtisseries et confiseries. Avec un prix variant entre 40 DA l'unité et 60 DA, je me permets donc de varier les petites quantités sans faire de folies ", a-t-elle conclu. La vieille portant des habits traditionnels kabyles déclare avec amertume " Je ne peux plus faire de gâteaux vu mon âge, et je suis donc dans ce marché de proximité pour acheter des gâteaux traditionnels tels R'fiss, Gheribia, qui est en voie de disparition, car les jeunes filles actuelles ne savent pas la faire ni ne pensent à le faire d'ailleurs, préférant les acheter directement. Il y a donc aussi "halouette tabaâ " que les gosses aiment beaucoup prendre avec un café au lait, il y a le Tcharak et Tcharak el Aâryane que j'adore sans oublier le makrout ellouz, bien sûr. Mais, c'est dommage dira t-elle en soupirant car ces gâteaux traditionnels et bien d'autres, je les préparais moi-même et les enfants et leurs petits-enfants s'en régalaient. Aujourd'hui, toute seule, je dois en acheter car je ne veux pas que mes enfants et leurs petits-enfants viennent me voir et que la " meida " ne soit bien garnie de gâteaux ", conclut-elle, en esquissant un petit sourire. Ainsi, les marchés de proximité, centres commerciaux et magasins connaissent en ces derniers jours de Ramadhan un grand rush et une forte affluence où les commerçants, profitant de cette aubaine, n'hésitent pas à renflouer les caisses en augmentant les prix de leurs articles. La mercuriale joue le yoyo surtout quand il s'agit de la fête de l'Aïd avec les achats des citoyens aussi bien pour les produits vestimentaires qu'alimentaires. Mais cela n'empêche pas les citoyens de mettre la main dans la poche comme l'a si bien dit ce père de famille " Je fais abstraction de la hausse des prix dans la mesure où ce sont des achats ponctuels, une ou deux fois par an pour les fêtes religieuses, alors ça vaut le coup… ".