La réalisation d'un plan d'action de gouvernement nécessite des sommes d'argent colossales, ainsi qu'une bonne gestion financière au vu des investissements lancés par l'Etat algérien durant la dernière décennie, qui ont consommé une enveloppe budgétaire avoisinant 5.000 milliards de dinars, a déclaré le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une conférence de presse. En effet, pour mieux gérer le secteur de l'Habitat, le Premier ministre, a annoncé la création prochainement d'une nouvelle banque de l'Habitat, et que des études sont en cours pour la création d'une nouvelle banque qui portera le nom de "Banque de l'Habitat", en commun entre la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP-Banque) et la Caisse nationale du logement (CNL), qui prendra en charge tous les dossiers en relation avec le financement de l'habitat et de l'immobilier. Cette décision est prise notamment, avec d'autres réformes touchant le secteur financier, afin de l'adapter à la dynamique du marché et au rythme des investissements programmés dans le cadre du Plan d'action du gouvernement, a affirmé M. Tebboune, dans une conférence de presse, animée juste après l'adoption par les membres du Conseil de la nation. Dans ce contexte, le Premier ministre a affirmé que l'effort actuel est axé autour de la réorientation de l'investissement vers des secteurs plus rentables, moins coûteux et créateurs de la richesse et de l'emploi, qualifiant le tissu des PME "d'option efficace pour la prochaine étape en vue de consolider l'économie nationale, ce qui permettra de réduire largement la facture des importations", ajoutant que "la rentabilité des investissements lancés par l'Etat algérien durant la dernière décennie, et taux de recouvrement des créances demeure faible".
Une banque de l'Habitat prochainement M. Tebboune a précisé d'une résolution de soutien au Plan d'action du gouvernement, que "le système financier, notamment les banques et les sociétés financières publiques, ont besoin, de façon indispensable et urgente, d'une réforme de leurs modes de gestion, afin qu'elles deviennent des instruments efficaces au service de l'économie nationale". "Les banques publiques, à l'état actuel, fonctionnent comme des guichets de gestion des comptes, et notre action vise à les faire sortir de ce mode classique pour qu'elles deviennent une vraie locomotive pour la relance de la croissance et l'accompagnement du climat général des affaires et de l'investissement", a-t-il ajouté. Par ailleurs, M.Tebboune a réaffirmé l'attachement de l'appareil exécutif à "attirer la masse monétaire colossale circulant dans le marché parallèle vers le circuit formel", affirmant que le gouvernement étudiera plusieurs options en impliquant des experts et spécialistes en finances, en vue de fixer des mécanismes pratiques à même de mener à bien cette opération, et consolider, de ce fait, les ressources de l'Etat à travers une masse monétaire permettant de soutenir les équilibres budgétaires du pays pour une période de plus de 3 années. Evoquant les missions dévolues à l'Inspection générale dont la création est prévue au niveau des services du Premier ministre, en vue de contrôler les deniers publics et la passation des marchés publics, M. Tebboune a indiqué que cette inspection interviendra en soutien au travail mené par les autres organismes de contrôle, écartant par là même, tout chevauchement des prérogatives avec la Cour des comptes, et l'Inspection générale des finances. "Actuellement, tous les ministères et les sociétés ont leurs propres inspections", a-t-il rappelé, précisant que "la future Inspection générale constitue l'inspection des inspections ministérielles et des Collectivités locales". S'agissant des nouvelles mesures prises par le gouvernement en vue de réglementer le commerce extérieur, M. Tebboune a indiqué que l'adoption des licences d'importation vise essentiellement la protection de l'économie nationale et des emplois, affirmant que " le gouvernement n'interdira jamais l'importation qui pourrait causer une rareté des produits sur le marché, mais il s'agit seulement d'orienter les importations en fonction des besoins exprimés, la lutte contre la surfacturation, la fraude et la triche dans le commerce extérieur". Par ailleurs, le Chef de l'exécutif estime que le consensus national autour des questions importantes pour le pays, est devenu indispensable, affirmant que les portes du gouvernement demeurent ouvertes à l'ensemble des acteurs politiques, économiques ainsi qu'aux partenaires sociaux, en vue de travailler de concert pour mettre en place une feuille de route servant à réorienter l'effort social de l'Etat. Dans ce contexte, M. Tebboune a affirmé que le consensus escompté examinera les grands axes de la nouvelle politique publique qui sera consacrée par l'Etat pour la protection et la consolidation des acquis sociaux notamment en ce qui concerne le soutien des franges vulnérables, voire même la classe moyenne, à même de permettre une égalité sociale plus large. Ensuite, le dossier sera soumis aux spécialistes qui seront chargés de déterminer les mécanismes procéduraux en vue d'apporter le soutien aux vrais bénéficiaires. A ce propos, M. Tebboune a fait état de l'existence de multiples options en vue de déterminer le mode de distribution de ce soutien, soit sous forme de carte de crédits ou via le versement des subvenstions dans les comptes bancaires des franges vulnérables à revenu limité, ou par l'octroi direct de chèques.