Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé la création, au niveau du Premier ministère, d'une inspection générale qui a pour mission de contrôler les finances publiques et conférer davantage de transparence au financement et à la réalisation des projets publics, précisant que le Gouvernement va lever le gel sur quelques projets de rentabilité économique importante et rapide. "Le Gouvernement procédera prochainement et pour la première fois à la mise en place d'une inspection générale au niveau du Premier ministère regroupant toutes les compétences économiques, financières et juridiques qui se penchera sur les problèmes majeurs en matière de marchés publics", a déclaré le Premier ministre lors d'un conférence de presse à l'issue du vote du plan d'action à l'APN. Cette inspection aura pour mission "le contrôle minutieux des finances publiques notamment les marchés nécessitant des fonds conséquents", a indiqué M. Tebboune, ajoutant "nous parviendrons, à travers cette Commission et avec le concours de tous les ministères concernés, à la transparence que nous nous sommes engagés à conférer en matière de marchés publics et à augmenter le rendement des investissements lancés". Dans ce contexte, le Premier ministre a fait état de "la révision de certains projets gelés pour leur lancement, notamment ceux relatifs au développement de l'économie de proximité et le développement locale particulièrement dans les wilayas isolées et les zones frontalières". La première condition pour relancer les projets c'est la rapidité de leurs rendement, a expliqué M. Tebboune ajoutant que, "les investissements rentables à long termes ne sont pas une priorité" et que "la priorité sera accordée aux projets de petites et moyennes entreprises (PME) créatrices de richesse et apportant des solutions aux problèmes actuels tels que la diversification de l'économie et l'absorption du chômage". En réponse à une autre question sur les modalités de financement des projets programmés dans une conjoncture marquée par le manque des recettes du Trésor public suite au recul des cours de pétrole, M. Tebboune a affirmé que le Gouvernement "n'a à aucun moment parler d'austérité mais de rationalisation des dépenses et de reconsidération des priorités". Le Premier ministre a fait savoir, à ce propos, que le recrutement dans les secteurs et services publics "se poursuivra" et que le Gouvernement compte renforcer le tissu des entreprises économiques notamment les PME pour diversifier l'économie nationale et créer la richesse et les postes d'emploi. Concernant les réserves de changes, M. Tebboune a indiqué qu'elles s'élèvent actuellement à quelque 114 milliards de dollar.
Réflexion pour exonérer les faibles revenus des impôts Le Gouvernement lancera une réflexion portant sur l'exonération des faibles revenus des impôts, alors que de nouvelles taxes et impôts devraient être imposés sur les fortunes, a indiqué, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. "Les citoyens qui sont payés à l'heure, à la journée ou ceux ayant des salaires qui n'atteignent pas les 30.000 à 35.000 DA paient leurs impôts, mais leur contribution au budget de l'Etat demeure infime, alors qu'il existe des niches d'impôts beaucoup plus importantes et qui représentent 30 à 40 fois le volume des impôts payés par les petits salaires. De ce fait, on va voir comment exonérer une partie de cette frange des faibles revenus des impôts et aller vers d'autres impôts et taxes plus importants", a souligné M. Tebboune. S'exprimant lors d'un point de presse organisé à l'issue de l'adoption du plan d'action du Gouvernement par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), le premier ministre a affirmé qu'il s'agit d'une "conviction" et "qu'il était temps pour que les fortunes apprennent à payer les impôts". Ajoutant que c'est aux spécialistes des impôts et ceux du ministère de la solidarité nationale de définir et fixer le taux des taxes et impôts prévus, M. Tebboune a soutenu, dans ce sens, "qu'il était temps aussi pour que l'Etat revendique ses droits en matière de taxes et impôts". A cet effet, le Premier ministre a fait remarquer que l'Etat avait exonéré plusieurs projets d'investissements de taxes et d'impôts, mais "il n y a jamais eu un retour sur l'investissement, en dépit du lancement et l'entrée en production de ces projets". Par ailleurs, à une question sur l'avenir des groupes industriels publics, M. Tebboune a affirmé "qu'il n'a jamais été question de privatiser le secteur public", précisant que ces groupes qui font partie du paysage économique national "resteront et seront renforcés", en dépit de leur "faible" contribution à l'activité économique du pays. Interpellé par les journalistes sur la politique adoptée par l'ancien Gouvernement à propos de l'exonération des hommes d'affaires des taxes et des impôts, M. Tebboune a expliqué que "les choses changent d'un gouvernement à l'autre", ajoutant que "lorsque il y a une nouvelle réorientation économique ou politique, cela ne veut pas dire que les prédécesseurs ont failli". S'agissant de la politique de ciblage des subventions de l'Etat, le Premier ministre a assuré que des "statistiques fiables" détermineront les concernés par ces subventions, en révélant que "122.000 bénéficiaires risquent d'être exclus des subventions de l'Etat qui vont continuer jusqu'à fin 2017".