A l'occasion de la Journée mondiale de la Population, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Mokhtar Hasbellaoui a souligné que cette célébration intervient dans un contexte marqué par une dynamique démographique " très agitée ", qui oblige de traiter cette question sensible comme une " priorité de l'heure ", non seulement au regard de son importance comme un des facteurs déterminants majeurs de la nouvelle dynamique démographique que vit l'Algérie mais également comme un préalable à la réduction de la mortalité maternelle et périnatale et aussi comme levier qu'il convient d'actionner en premier pour pouvoir capturer le dividende démographique et d'en tirer profit. Ainsi, les orientations générales à long terme de la politique économique et sociale à l'évolution démographique de la population et qui ont été déjà soulignées dans cet espace constituent le point central autour duquel se fondent les objectifs stratégiques et continus des démarches de mobilisation rationnelle des ressources à travers le plan d'action du gouvernement. Une " priorité selon M. Hasbellaoui. La population reste le point de départ et la finalité des actions à entreprendre Le but du renouveau national étant le progrès humain, il importe que les actions développées s'appuient sur une connaissance des besoins enduits par l'évolution démographique dans toute leur complexité. Si au lendemain de la tragédie nationale, la mise au travail de la société algérienne, la scolarisation des enfants, la relance économique et la mise en œuvre de la Réconciliation nationale constituaient une aspiration fondamentale à satisfaire en toute priorité, avec le retour de la paix et la sécurité, les succès remportés dans ce domaine ouvraient des perspectives pour la mobilisation efficace et appropriée des ressources afin de satisfaire des besoins plus différenciés ,le facteur dominant devenant une exigence sociale de plus en plus forte. Ainsi outre les besoins éducatifs et de l'emploi, que ceux des sports, loisirs, activités culturelles et religieuses, de l'habitat, de la consommation de produits alimentaires ou industriels, la demande sociale en croissance rapide appelle une maîtrise qui implique à la fois la maîtrise de l'évolution des besoins et la maîtrise de la croissance démographique. La population algérienne résidente a très fortement augmenté depuis l'indépendance passant de 10,6 millions en 1962 à 41,7 millions habitants en 2017 et à l'horizon 2030 à 51 millions. " D'ici 2030, année de la réalisation des Objectifs du Développement durable (ODD), la population algérienne devrait passer de 41,7 millions d'habitants à plus de 51 millions et, par conséquent, il faut se préparer dès à présent pour satisfaire des besoins encore plus importants ", a souligné le Professeur Hasbellaoui. Là, l'évolution future de la population devrait être fondée sur une baisse modérée du taux de natalité et de mortalité et ce en parallèle avec la croissance rapide de la population qui constitue un facteur de richesse lorsque la dynamique sociale est positive et que la croissance économique est suffisamment forte pour la prendre en charge et la valoriser, constitue un facteur très contraignant lorsque la croissance économique ne peut l'absorber totalement pour permettre un rythme rapide d'élévation du niveau de vie et de la qualité de la vie. Dans ce sillage, le nouveau ministre de la Santé, à travers ses orientations a voulu très certainement dire qu'il importe d'imposer des politiques et programmes qui puissent faire passer le pays de la croissance démographique passive à la phase de croissance démographique volontaire basée sur l'adhésion individuelle et collective. En effet, l'adéquation des rythmes de progrès social et de croissance et des rythmes de croissance démographique est désormais un objectif central qui ne peut être atteint que par une unité profonde des comportements et des aspirations tant vis-à-vis du développement familial que de la productivité du travail. L'engagement généralisé à l'effort pour l'élévation de la productivité du travail et la réflexion, la planification et la maîtrise du développement de la cellule familiale, base de la société, sont les deux axes stratégiques pour parvenir à une adéquation satisfaisante des rythmes de croissance économique et des systèmes de croissance démographique. Désormais, l'objectif de la maîtrise de la croissance démographique est de parvenir, sur la base de l'adhésion individuelle et collective, à un développement de la cellule familiale basé sur la fécondité volontaire, ce qui implique des choix raisonnés du moment du mariage, du nombre d'enfants, et de l'espacement entre les naissances désirées. Cet objectif qui ne doit pas être en contradiction ni avec les enseignements de l'Islam, ni avec les aspirations individuelles et collectives, ni avec les capacités de la société à surmonter les tabous et attitudes figés, et qu'il est devenu possible d'envisager grâce aux efforts et résultats obtenus dans les domaines de l'éducation, de la formation et de la santé de la population, est à la portée de la société algérienne qui a su maîtriser bien d'autres contraintes dans la voie du progrès économique et social. A ce titre, les actions qui doivent être développées sont essentiellement : l'élimination des barrières à une information de qualité généralisée à toute la population concernée et non plus seulement réservée à une minorité dont le niveau d'éducation lui permet une information autonome ; la disponibilité des produits et dispositifs pour une contraception réversible. La fécondité volontaire selon le Professeur Hasbellaoui étant l'affaire d'adultes responsables, il est important que la définition claire des rôles respectifs de l'Etat, des citoyens et de la société soit établie afin que soient éliminés les comportements passéistes. La procréation ne doit plus consister à mettre au monde des générations nouvelles en comptant sur l'Etat pour leur prise en charge intégrale. Les responsabilités parentales tout en étant réaffirmées doivent s'étendre au suivi du développement équilibré de l'enfance dans tous les domaines et impliquer des sacrifices. A cet égard la législation actuelle devra être revue pour renforcer l'idée que les parents doivent compter d'abord sur eux-mêmes avant de compter sur une intervention paternaliste de l'Etat. Dans ce cadre, la pression qui va s'exercer à moyen et long termes sur les ressources de l'Etat pour la prise en charge des coûts sociaux risque d'être très lourde tout en contenant l'idée que quelle que soit l'importance des charges à assumer, l'Etat est là en dernier recours. Les ressources ainsi dégagées seraient alors consacrées à un effort complémentaire de l'Etat pour diminuer le poids du chômage ou du sous-emploi, renforcer les sphères d'éducation, de formation, de santé, d'habitat, de culture, de loisirs et de sports.