En pleine crise, la Société Générale, l'une des plus importantes banques dans le paysage bancaire français, a jeté l'éponge dans la course au rachat des 19% du capital de la banque libyenne publique Al-Wahda. Société Générale était préqualifiée aux côtés de quatre autres établissements, mais seuls ces derniers ont remis une offre ferme. Il s'agit du groupe bancaire italien Intesa Sanpaolo, de Arab Bank (basée à Amman), de Arab Banking Corporation (basée à Bahreïn) et de la marocaine Attijariwafa Bank. Le nom du repreneur sera connu, aujourd'hui, après dépouillement des offres. Cependant, la banque qui proposera le meilleur prix remportera les enchères, mais si les différences de prix sont inférieures à 10%, un second tour serait alors organisé. L'opération devrait rapporter environ 100 millions d'euros au Fonds public du développement social et économique, qui détient 73% du capital d'Al-Wahda. Toutefois, le partenaire stratégique retenu aura, selon la Banque centrale de Libye, la possibilité de porter sa participation à 51% à moyen terme. Tout porte à croire donc que la Société Générale pourrait se retirer de la course à la reprise du Crédit populaire d'Algérie (CPA). La Société Générale est, en effet, l'une des banques candidates au processus de privatisation du CPA. La première opération d'ouverture du capital d'une banque publique algérienne. Avec, le gel de ses opérations externes et ce premier retrait, Société Générale se verra inéluctablement dans la contrainte de se retirer de la course pour l'entrée dans le capital du CPA, même si celle-ci est autorisée à poursuivre ses activités internes, comme la gestion des comptes de ses clients et tous ses engagements commerciaux vis-à-vis de ses clients. C'est dans ce sillage, donc, que se situe le lien entre le scandale à la Société Générale et le processus d'ouverture du capital du CPA. Dans ce cas, la situation risque de se compliquer davantage pour la banque algérienne car, le retrait éventuel de la candidature de Société Générale intervient, donc, après le retrait de la banque espagnole Santander et l'américaine Citibank, pour des raisons liées, notamment, à la crise des subprimes. Il ne restera, donc, que les trois banques françaises qui briguent actuellement une prise de participation dans le capital du CPA, à savoir BNP Paribas, le Crédit Agricole et Natixis banque populaire. Devant cette nouvelle donne qui se dessine pour les autorités algériennes en charge du dossier, d'aucuns se demandent si la reprise du processus d'ouverture du capital du CPA reste encore possible, après avoir été reporté pour des raisons liées exclusivement à la crise des subprimes qui continue de secouer les places financières à travers le monde, notamment sur les marchés occidentaux. Les analystes les plus avertis ont poussé leurs thèses encore plus loin, en estimant que la fragilisation de la situation de la banque, après cette perte qui avoisine les cinq milliards d'euros, Société Générale, elle-même, constitue une cible de choix pour être rachetée par une banque qu'elle soit française ou étrangère. La banque a accusé, rappelons-le, une perte provenant d'une fraude qui lui a coûté 4,8 milliards d'euros, auxquels se sont ajoutés 2,6 milliards de dépréciations d'actifs. Il sied de noter que la banque Al-Wahda est la cinquième banque du pays en termes d'actifs. Elle détient 20% de parts de marché au niveau local et compte 71 agences dans tout le pays. Il s'agit de la deuxième opération de privatisation d'une banque en Libye, après la cession en septembre de 19% du capital de la banque libyenne Sahara Bank à la banque française BNP Paribas.