Le chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, appelé communément "Grand Tlemcen", est confronté, faute de plans de circulation et de transport adéquats aux spécificités de la capitale des "Zianides" et d'aires de stationnement, aux problèmes de la circulation routière où des "goulots d'étranglement" sont relevés à plusieurs endroits. Cette situation résulte, selon une étude du bureau de Tlemcen de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT), de l'accroissement permanent des centres d'habitations autour de la ville de Tlemcen engendrant un "seuil de gestion complexe". La dynamique de ces cités, à l'instar de celle de hai "Imama" dans la commune de Mansourah, attire des flux importants de circulation qui ne sont pas pris en charge devant les limites avérées des réseaux routiers actuels, a-t-on souligné. Ces réseaux sont quasiment absents au niveau de l'ancienne ville, qui constitue pourtant son noyau. Le centre-ville est demeuré "petit" par rapport à l'ampleur prise par l'expansion de la ville, laquelle n'a pas pris en considération les besoins, notamment administratifs des populations des nouvelles citées qui sont obligés de se diriger vers le centre engendrant un véritable afflux de voitures, entre autres, a-t-on indiqué. Le cas le plus éloquent est relevé à "Bab Ouahran", entrée de la ville de Tlemcen où l'étouffement de la circulation est quasi permanent, en dépit de la réalisation de deux trémies sur place. L'ouverture de la route reliant l'allée des pins au boulevard des 24 mètres pour désengorger la cité, surtout, aux heures dites de pointe, n'a finalement pas arrangé les choses, relève-t-on. Les stationnements anarchiques aux endroits stratégiques de la ville, devant les salons de cafés, doivent également être résolus afin d'assurer une plus grande fluidité de la circulation. Le boulevard d'Imama, pourtant dimensionné pour une circulation régulière, est, devant l'accroissement permanent du nombre de ces salons et commerces, sans cesse "harcelé" par les véhicules qui occupent les deux côtés de la route. Entre autres solutions proposées par le bureau de l'ANAT pour soulager la ville de Tlemcen, il y a lieu de signaler la récupération des espaces libérés par les dernières démolitions à la Médina pour la réalisation de parkings à étages et la réhabilitation de la route du "Sour" dans sa totalité. S'agissant du transport urbain, la révision de l'affectation des lignes aux opérateurs s'avère une nécessité cruciale, notamment à Mansourah, où plus d'une centaine de bus exploitent cette ligne créant un afflux permanent de moyens roulant. D'autres lignes, par contre, sont moins pourvues en moyens roulants en dépit du nombre important des habitants concernés. Enfin, une solution urgente doit être trouvée pour la sortie et l'accès aux nouvelles cités d'habitats Yaghmoracène Ibn Ziane (ex-Oujlida) et Abdelmoumène Ben Ali (ex-Boujlida), où une population de plus de 40 000 habitants est recensée suite aux opérations de relogement et d'attribution de logements effectuées par les autorités locales. Ces deux cités, auxquelles s'ajoute celle d'Ain El Houtz ne dispose que d'un seul accès, créant un goulot d'étranglement permanent au carrefour de la rocade. Une trémie devait être réalisée sur place à l'instar de celle de l'université de Chetouane dans un espace tout désigné. Ces difficultés sont prises en charge par les directions des travaux publics et des transports qui ont lancé des projets susceptibles de diminuer de leur ampleur. Ainsi, la première direction signale les travaux pris en charge par l'entreprise STARR pour la réalisation d'une boucle reliant la RN 22 aux cités Yaghmouracène Ibn Ziane et Abdelmoumène Ben Ali, ce qui offrira une seconde issue aux habitants. Un délai contractuel de 12 mois a été accordé à ces travaux qui enregistrent un taux d'avancement de 10%. Un dalot est, également, pris en charge par l'entreprise SEROR qui a lancé, en parallèle, une étude pour la réalisation d'un mini-échangeur au carrefour de Yaghmouracène Ibn Ziane. La direction des transports signale, pour sa part, l'approbation, dernièrement par l'APW, du plan de circulation de Tlemcen qui a été transmis pour application aux trois APC. Trois projets de parkings à étages de 300 places chacun sont prévus en face de la gare routière actuelle, a-t-on indiqué.
Le téléphérique opérationnel Le téléphérique de Tlemcen, à l'arrêt depuis 2015, sera de nouveau opérationnel dans cinq mois, soit la durée qui reste des travaux engagés par l'entreprise algéro-française de transport par câbles "ETAC", selon le directeur des transports de la wilaya. Ces travaux consistent en le renouvellement des câbles et le changement des télécabines par d'autres plus grandes, a indiqué Attar Noureddine à l'APS, rappelant que ce moyen de transport, inauguré en avril 2009, se trouve à l'arrêt depuis 2015 pour des problèmes de câblages arrivés à terme de leur durée de vie. Cette opération de réhabilitation devait être effectuée par l'opérateur suisse "Garaventa" qui l'a réalisé. Ce dernier ayant demandé un montant très élevé, cette opération a été confiée à l'entreprise ETAC qui gérera le téléphérique une fois réhabilité, a-t-on fait savoir. Cette entreprise de transport algérien par câbles est une société mixte, détenue à 51 pour cent par l'Algérie et 49 pc par le groupe italo-français POMA, leader mondial du téléphérique, assure la gestion et la maintenance de l'ensemble des appareils urbains de transport par câble du pays, a-t-on ajouté. Les 51 pc de la partie algérienne sont détenues à 41 % par l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) et à 10 % par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). La réhabilitation du téléphérique de Tlemcen est inscrite au titre de la politique de modernisation des télécabines à l'échelle nationale, a encore indiqué le directeur des transports de la wilaya, soulignant "l'intérêt conféré, par ses responsables, à la sécurité des usagers de ce moyen de transport". Il s'agit là d'un "véritable acquis" pour la wilaya de Tlemcen, au regard de son importance socio-économique et touristique, car en plus du fait qu'il soit un moyen de transport moderne, c'est également un moyen de transport hautement touristique pour le plateau de Lalla Setti qui enregistre un flux important de visiteurs durant toute l'année. Ce moyen de transport destiné à assurer le transport du centre-ville au plateau de Lalla Setti, un site qui culmine à plus de 800 mètres d'altitude, était géré par l'entreprise publique de transport urbain de Tlemcen (ETUT). Cet équipement dispose de 11 cabines d'une capacité réelle de 15 personnes avec une rotation d'une durée de 7 minutes, soit une estimation de 1.000 personnes par heure. La plate-forme de départ est localisée au site du "Grand bassin" ou "Sahridj M'bedda", avec une station intermédiaire près du lycée "Ibn Zekri" ou Polyvalent, avant d'aboutir au plateau de Lalla Setti, soit une distance de 1.665 m. La station arrivée du téléphérique est implantée au plateau de Lalla Setti, où un ensemble d'actions d'aménagements ont été réalisées pour améliorer davantage le site et le rendre plus accueillant et attractif.