Au moment où d'importants événements inquiétants surviennent sur le plan régional et international, le temps de la vigilance en Algérie s'avère obligatoire ; le Plan d'action du gouvernement pour la poursuite de la mise en œuvre du programme du président de la République, Mr. Abdelaziz Bouteflika, s'est donné une feuille de route en conséquence s'articulant autour des axes suivants: La préservation de la sécurité, de la stabilité et de l'unité du pays ; la consolidation de la démocratie pluraliste, de l'Etat de droit, ainsi que de la modernisation de la gouvernance ; le maintien de la dynamique de la croissance et de la diversification des exportations ; la consolidation des progrès réalisés dans le développement humain ; la préservation du potentiel de défense nationale ; l'animation d'une politique étrangère définie par le président de la République, dans la fidélité aux constantes diplomatiques du pays. Ces axes importants ciblés, le gouvernement de Mr. Ahmed Ouyahia entend les tenir dans le but de faire face à la conjoncture actuelle à travers une démarche nationale s'inscrivant dans la consolidation du renforcement de l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie, la consolidation de la bonne gouvernance, la promotion de l'identité nationale, et la préservation de la Mémoire . C'est dire la nécessité de l'unité nationale autour des répondants à la situation actuelle que traverse le pays. Et pour cause, la chute des prix des hydrocarbures a affecté le budget de l'Etat et ralenti le rythme des investissements publics astreignant le nouveau gouvernement à souligner dans son plan d'action l'urgence du remodelage économique en s'appuyant sur des choix de sortie de crise. Intervenant après l'adoption du plan d'action par le Conseil des ministres qui s'est tenu mercredi dernier, le président de la République, Mr. Abdelaziz Bouteflika a relevé que " la crise des prix du pétrole s'installe dans la durée et nous impose des défis majeurs exigeant notamment la dynamisation des réformes à mettre en place ". Elément important de cette démarche : la finance et l'investissement, le chef de l'Etat a mis l'accent fort sur la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l'année dernière pour redresser les finances publiques à l'horizon 2019.En outre, et pour ne pas trop impacter les programmes publics d'investissement, le président de la République a invité le gouvernement à promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière. Insistant sur la nécessité de préserver " la souveraineté économique " du pays, le président de la République a instruit le gouvernement d'éviter le recours à l'endettement extérieur et de contenir davantage encore le volume des importations de biens et de services à l'effet de préserver les réserves de change du pays. Le chef de l'Etat a également chargé le gouvernement de poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance adopté l'année dernière par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement, et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier. Dans cette optique, le plan d'action du gouvernement rappelle que la crise financière n'a guère entamé la détermination du pays à continuer d'aller de l'avant sur la voie du développement économique et social, comme le confirme le nouveau modèle de croissance, adopté l'année dernière par le Conseil des ministres. Ainsi, il est rappelé les objectifs de ce nouveau modèle de croissance qui s'articule autour de quatre axes : Premièrement : les objectifs sont : a)- une trajectoire soutenue de croissance, b)- le doublement de la part de l'industrie manufacturière, c)- la modernisation du secteur agricole, d)- la diversification des exportations. Deuxièmement : les phases de cette démarche sont : a)- celle du décollage (2016 à 2019) ; b)- celle de la transition (2020 à 2025, c)- celle de la stabilisation (2026 à 2030). Troisièmement : les moyens de ce nouveau modèle de croissance consistent en : a)- la préservation de la solvabilité externe du pays, par une réduction des importations et le développement des exportations hors hydrocarbures, b)- la stimulation de la création d'entreprises, c)- la finalisation de la réforme bancaire, d)- le développement du marché des capitaux. Quatrièmement : les lignes directrices du nouveau modèle de croissance se déclinent comme suit : une diversification industrielle, s'appuyant sur un soutien à l'investissement productif, notamment dans les secteurs où le pays dispose déjà d'une base ou d'avantages comparatifs, notamment, l'électronique, le numérique, les industries agro-alimentaires, de l'automobile et du ciment ; l'industrie pharmaceutique ; le secteur du tourisme, l'aval des hydrocarbures et l'aval des ressources humaines ; la sécurisation et la diversification des ressources énergétiques, grâce notamment, à la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables. A cela s'ajoute la promotion des énergies fossiles non conventionnelles ; la programmation territoriale du développement industriel, avec l'élaboration d'une carte territoriale des investissements, l'amélioration de la gestion du foncier industriel, ainsi que la livraison graduelle des 50 nouvelles zones industrielles décidées. La mise en place des conditions de développement des exportations hors hydrocarbures, avec notamment, la révision du statut de la Cagex et la mise en place du Conseil national consultatif pour la promotion des exportations, l'encouragement à la création des entreprises exportatrices, et le soutien aux exportations naissantes. Le développement du secteur agricole qui n'est pas abordé dans le nouveau modèle de croissance, demeure quant à lui, guidé par les mesures de soutien édictées par le président de la République, Mr. Abdelaziz Bouteflika en 2009 ; ainsi que les démarches énoncées dans le programme présidentiel d'avril 2014. Ce qui signifie la valorarisation davantage du potentiel de l'agriculture, d'abord au service de l'indépendance alimentaire. Dans ce domaine, la stratégie de développement durable élaborée en 2006 relative au Renouveau rural et en 2008 relative au Renouveau de l'économie agricole. Le renouveau de l'économie agricole, en tant que stratégie nationale de développement durable de l'agriculture, vise notamment le renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Cette stratégie s'articule autour d'axes principaux : La promotion d'un environnement incitatif pour les exploitations agricoles, les opérateurs de l'agroalimentaire et d'une politique de soutien adaptée ; la mise en place de programmes d'intensification des productions et des plans spécifiques ; le rajeunissement des exportations agricoles et le renforcement de leurs capacités techniques, grâce à une dynamisation de l'appareil de fonctionnement, et de recherche et de vulgarisation. La modernisation de l'administration agricole et le renforcement des institutions publiques concernées (administration forestière, services vétérinaires, services phytosanitaires, labellisation…). Dans cet esprit de valorisation de l'agriculture, durant la période 2009-2014, la stratégie de développement durable entamée en 2006, s'est poursuivie à travers les instruments mis en place à cet effet et visant le renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Aussi, près de 1 000 milliards de dinars ont été consacrés à la réalisation de plantations forestières sur 360 000 hectares, de plantations pastorales sur une superficie de 70 000 hectares et les plantations oléicoles sur 1 million d'hectares. Ce budget a concerné le programme de développement de l'agriculture par voie de bonification des prix des récoltes et de soutien à la modernisation des techniques et moyens de cette activité.