Le gouvernement prévoit la poursuite de la mobilisation des ressources hydriques et de la rationalisation de l'utilisation de l'eau ainsi que l'amélioration du taux d'électrification et de la distribution du gaz, indique le Plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, qui sera présenté mardi prochain devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Concernant l'eau, le gouvernement se fixe comme objectif la poursuite des investissements dans ce secteur stratégique pour assurer la sécurisation de la disponibilité de la ressource hydrique à travers toutes les régions du pays pour satisfaire les besoins sans cesse croissants induits par les exigences du développement économique et du progrès social, note ce plan d'action. Le gouvernement va ainsi adopter une politique efficace alliant une approche de rationalisation, de diversification et de préservation de la ressource au profit des générations futures. Il s'agira de l'augmentation des capacités de mobilisation de la ressource hydrique, sous toutes ses formes conventionnelles et non conventionnelles, qui seront renforcées notamment par l'achèvement de plusieurs grands transferts et adductions, ainsi que plusieurs barrages, permettant d'augmenter la capacité de stockage de 8,07 à 9 milliards de m3. Les actions vont aussi porter sur la réhabilitation et l'extension des réseaux d'alimentation en eau potable pour passer d'un taux de raccordement de 98% à 99%, afin d'assurer une couverture optimale des besoins en eau des populations. Le gouvernement compte aussi la réhabilitation et l'extension des réseaux d'assainissement afin d'élever le taux de raccordement de 91% à 94%, l'augmentation des capacités épuratoires, visant la protection de l'environnement et la réutilisation des eaux épurées à des fins agricoles, industrielles et de services. En matière de production d'électricité, le réseau de transport d'électricité et de gaz, qui s'est déjà densifié, sera amélioré davantage pour faire face à une demande croissante.
Croissance annuelle moyenne de 10,6% jusqu'à 2021 Par ailleurs, afin de répondre à une demande de plus en plus croissante, le programme en cours de réalisation permettra de faire passer la puissance installée de 18.981 MW à fin 2016 à 31.404 MW à fin 2021 ce qui représente une croissance annuelle moyenne de 10,6%. Le gouvernement s'attachera à améliorer le taux d'électrification actuellement de plus de 97%, pour faire accéder les citoyens des régions les plus reculées du pays à l'électricité et s'attèlera à améliorer le taux de pénétration du Gaz naturel qui est de l'ordre de 47%.
Poursuite des plans de développement des énergies Le gouvernement entend poursuivre les plans de développement des hydrocarbures ainsi que le programme national d'efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, indique la Plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, qui sera présenté mardi prochain devant l'Assemblée populaire nationale (APN). "Afin d'assurer la sécurité énergétique à long terme et de demeurer un acteur actif sur le marché international des hydrocarbures, le gouvernement entend poursuivre la mise en œuvre du plan de développement de la branche hydrocarbures", note le plan d'action. Ce plan de développement vise à intensifier l'effort de recherche en vue de consolider, d'une part, la base des réserves d'hydrocarbures et, d'autre part, d'augmenter le niveau de production primaire ainsi que la poursuite de développement des capacités de raffinage et de pétrochimie. Ansi, l'objectif de production primaire cumulée sur la période 2017-2021, sera de l'ordre d'un (1) milliard de TEP, et la production évoluera à un rythme annuel moyen de 3,7%. Concernant la modernisation et le développement des capacités de raffinage, le gouvernement rappelle le projet de réalisation de deux raffineries d'une capacité de cinq millions de tonnes/an chacune, une unité de craquage de fuel de quatre (4) millions de tonnes/an et de deux unités de reforming catalytique. Ces projets permettront une augmentation de 35% de la production des produits raffinés, et assureront la satisfaction du marché national et la réalisation d'un excédent destiné à l'exportation, avance le programme du gouvernement. Afin de répondre à l'augmentation continue de la consommation en produits raffinés, il est programmé la réalisation de nouvelles capacités de stockage et de transport des carburants par canalisation, tandis que le réseau des stations-service sera également renforcé par l'achèvement des aires de services autoroutiers et la réalisation de méga-stations. Par ailleurs, le gouvernement affirme la poursuite de la mise en oeuvre du Programme national d'efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, placé par le Président de la République, "au rang de priorité nationale", souligne le plan d'action gouvernemental. Ce programme consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de l'ordre de 22.000 MW à l'horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l'option de l'exportation comme objectif stratégique, couplé à un programme industriel et technologique, de formation et de capitalisation des connaissances, lequel permettra, à terme, d'employer le génie local algérien, notamment en matière d'engineering et de management de projets.
Une réforme fiscale pour augmenter la fiscalité ordinaire Le gouvernement va engager une réforme du système fiscal afin d'assurer une couverture progressive des dépenses de fonctionnement par les revenus de la fiscalité ordinaire, qui devront progresser de 11% par an, indique la Plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, qui sera présenté mardi prochain devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Pour atteindre cet objectif, le gouvernement procédera à la révision des bases d'imposition de l'impôt sur le patrimoine et la révision des barèmes et des taux d'imposition de certains impôts en vue de les adapter au niveau du revenu de chaque contribuable, dans une logique d'équité et de justice sociale. Il s'agira aussi du renforcement de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, de l'accélération de la modernisation de l'administration fiscale par la généralisation de l'introduction de la gestion électronique de l'impôt, précise ce plan d'action. Le gouvernement va également renforcer les règles régissant le recouvrement de l'impôt et l'amélioration du recouvrement fiscal notamment de la TVA ainsi que la révision d'un certain nombre d'exemptions fiscales. Outre la fiscalisation des opérations de commerce électronique (e-commerce), le plan d'action cite aussi l'amélioration des relations avec les contribuables à travers la poursuite du processus de simplification et d'allégement des procédures fiscales.
Détermination à consolider les acquis sociaux Les acquis sociaux seront consolidés dans un esprit "d'équité et de justice sociale" en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société, selon le Plan d'action du gouvernement. "Si le gouvernement est résolument engagé dans la diversification de l'économie nationale pour la rendre de moins en moins dépendante des hydrocarbures, il est encore plus déterminé à consolider les acquis sociaux dans un esprit d'équité et de justice sociale en soutenant et en accompagnant les catégories défavorisées et fragiles de la société à travers la mise en place progressive de nouveaux mécanismes permettant le ciblage efficace des catégories éligibles aux aides de l'Etat", note le document. Ainsi et concernant la préservation du système national de sécurité sociale et de retraite, le gouvernement mettra l'accent notamment sur l'élargissement de la base cotisante au système national de sécurité sociale devant atteindre à terme 3.000.000 de nouvelles affiliations par l'introduction de dispositifs inclusifs des nouvelles formes de travail de l'économie numérique des personnes actives occupées par le secteur informel, des personnes actives non occupées et du monde agricole. Le gouvernement mettra également l'accent sur la création de la branche retraite complémentaire au sein de la CNR et de la CASNOS aux fins de rehausser l'attractivité du système et réduire les non déclarations des assujettis et l'évasion sociale, la réactivation du processus de contractualisation entre les caisses de sécurité sociale et les établissements publics de santé.
Promotion de l'emploi et lutte contre le chômage Dans le domaine de la promotion de l'emploi et lutte contre le chômage, le gouvernement affirme que la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, demeurent des objectifs stratégiques de la politique nationale de développement visant la construction d'une économie émergente diversifiée, créatrice d'emplois, particulièrement au profit des jeunes diplômés ou non, reposant sur une stratégie de performance et de développement durable, inclusif et équitable. A cet égard, le gouvernement s'attellera à renforcer l'investissement dans les secteurs créateurs d'emploi, tels que l'agriculture, l'industrie, le tourisme et l'artisanat et à favoriser le développement de la petite et moyenne entreprise à travers notamment l'encouragement du partenariat public-privé national et étranger et la simplification des procédures de création d'entreprises, y compris le travail familial. Concernant la contribution des dispositifs publics de promotion de l'emploi, qu'il s'agisse de l'emploi salarié, ou de la création d'activités par les jeunes promoteurs, les efforts du gouvernement seront orientés vers la consolidation du dispositif actuel d'aide à l'insertion professionnelle, la poursuite du programme de modernisation et de renforcement du service public de l'emploi et l'amélioration des synergies entre les différents intervenants dans la perspective d'une gestion du marché du travail plus efficace et prospective en vue de favoriser le rapprochement entre l'offre et la demande. Pour l'année 2017, Le gouvernement vise le placement de 400.000 demandeurs d'emploi par l'ANEM, l'insertion de 44.200 jeunes primo demandeurs dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) et le recrutement de 30.000 jeunes en contrat de travail aidé (CTA). En matière d'appui à la création d'activité, les efforts seront principalement axés sur la consolidation des dispositifs ANSEJ et CNAC, à travers notamment l'amélioration de la contribution de ces dispositifs à la croissance et au développement économique et social du pays et à la création d'emplois, la multiplication des services à distance et la mise en oeuvre de programmes de perfectionnement et de professionnalisation des personnels, le renforcement de l'accompagnement post-création et la mise en oeuvre de mesures visant à soutenir les micros entreprises créées et une application effective de la disposition du code des marchés visant la réservation de 20% de la commande publique locale au profit des micros entreprises. Au titre des relations de travail, le Plan d'action du gouvernement précise qu'il sera procédé à la finalisation des dispositifs législatifs et réglementaires, ainsi qu'au renforcement du contrôle de leur mise en oeuvre, notamment en matière de non affiliation à la sécurité sociale, de placement des travailleurs, du respect du SNMG et de la lutte contre le travail des enfants. Par ailleurs, le gouvernement affirme qu'une "attention particulière" sera accordée à la promotion du dialogue social et à la prévention des conflits de travail, à travers notamment, l'encouragement de la tenue de rencontres régulières entre les organisations syndicales et les employeurs.
L'entreprise au cœur de la démarche de la relance économique Le gouvernement a par ailleurs, placé l'entreprise comme le fer de lance pour la diversification de l'économie et la relance du secteur productif, selon le Plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République. "Le gouvernement mettra l'entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche de relance et de diversification de l'économie nationale", souligne le programme du gouvernement. Les axes retenus par le gouvernement en faveur de la reconversion et la diversification de l'économie nationale s'articulent autour de la réorganisation des politiques industrielles sectorielles, la poursuite de l'effort de substitution à l'importation par l'encouragement et la protection du secteur productif national ainsi que la promotion des start-up, de la micro, petite et moyenne entreprise. Il s'agira ainsi de la poursuite et de la consolidation des politiques de soutien favorisant l'amélioration de la compétitivité des entreprises et de l'offre nationale à travers l'optimisation des dispositifs d'appui portant sur la bonification des taux des crédits, le rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté, la promotion du partenariat public-privé national et étranger et l'accès à la commande publique, note le plan d'action. A ce titre, un soutien multiforme sera accordé aux secteurs disposants d'avantages comparatifs par une intégration en aval, allant de la production de la ressource naturelle vers les segments à forte valeur ajoutée. Concernant les objectifs à atteindre sur la période 2020-2030, le plan d'action du gouvernement avance que la croissance du PIB hors hydrocarbures devrait être de 6,5%, la multiplication par 2,3 fois de revenu du PIB/habitant, le doublement de la part de l'industrie manufacturière en terme de valeur ajoutée pour atteindre un taux de 10% du PIB à l'horizon 2030. En outre, le plan vise également la modernisation du secteur agricole pour atteindre l'objectif de sécurité alimentaire et de réaliser son potentiel de diversification des exportations, la division par deux du taux de croissance annuel de la consommation interne d'énergie pour se situer autour de 3% à 4% annuellement à l'horizon 2030 grâce à un nouveau modèle énergétique basé sur la rationalité et l'efficacité énergétique, et la diversification des exportations permettant de soutenir le financement de la croissance économique accélérée.