Les travaux de restauration des édifices historiques et hauts lieux de la révolution de la Casbah d'Alger enregistrent un avancement notable, de même que les travaux d'aménagement des réseaux d'assainissement des eaux usées et d'enfouissement des câbles électriques de basse tension, a indiqué samedi le directeur des équipements publics de la wilaya d'Alger, Mohamed Berkoune. Les travaux de réhabilitation de la Casbah d'Alger, classée patrimoine mondial et mise sous la tutelle de la wilaya d'Alger, enregistrent un avancement "notable", notamment au niveau des sites de Dar El Baroud, Djamaa El Berrani, Djamaa El Dey au niveau du palais du Dey dans la haute Casbah, le Palais Hassan Pacha, la maison de la moudjahida Djamila Bouhired, la maison Bachtarzi, deux maisonnettes (douiretes) sises à la rue Ouslimani (ex rue du Lezard) dans la basse Casbah ainsi que plusieurs mosquées et maisons entourant ce site, a déclaré M. Berkoune à l'APS. Une enveloppe de 24 milliards de dinars a été dégagée pour la restauration de la vieille médina d'Alger, a fait savoir le responsable qui précise que les travaux de réaménagement de la "Kalaa" prendront fin d'ici à quatre ans. Les travaux au niveau du Palais du Dey dans la haute Casbah avancent à un rythme appréciable, a fait savoir M. Berkoune, précisant que le taux d'avancement des travaux de Dar El Baroud a atteint 45 %, celui de Djamaa El Dey 60% et celui de Djamaa El Berrani 45%. Pour ce qui est de la cadence des travaux à la basse Casbah, le responsable a fait savoir que le taux d'avancement des travaux de restauration du palais Hassan Pacha avait atteint 40 %, Dar Bachtarzi et les douiretes de la rue Ouslimani 60 % et celui de la maison de la moudjahida Djamila Bouhired 30%. Outre l'état de délabrement des édifices à rénover, le problème qui s'est posé lors de la première étape était celui de l'usure des canalisations des eaux usées, a-t-il indiqué, précisant qu'il s'agissait de trois grandes canalisations des eaux usées s'étendant sur une distance de 1,6 km. L'opération de réhabilitation de ce site a permis de découvrir des vestiges archéologiques à préserver en tant que nouvel acquis pour la Casbah, a-t-il indiqué. La wilaya supervise à travers la direction des équipements publics et conformément à la décision de transfert du dossier du ministère de la Culture, l`opération de restauration de la Casbah avec une enveloppe financière de 17 milliards de dinars, a-t-il poursuivi. M. Berkoune a précisé que le ministère continuera à assurer le soutien et le suivi technique de cette opération par le biais de l`agence chargée de la réalisation des grands projets culturels, tandis que la wilaya prendra en charge la gestion du dossier du patrimoine matériel, conformément au plan permanent de sauvegarde de la Casbah d'Alger adopté par le gouvernement en 2012. Lancés en 2016, les travaux de restauration sont assurés par des entreprises et bureaux d'études algériens et la durée des travaux de chacun des six sites dépend de l'état de l'édifice, a-t-il ajouté. Ce tissu urbain, de plus de 60.000 habitants sur une superficie de 105 hectares, était géré depuis 2008 par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebc) avant la mise en place en 2013 de l`Agence nationale des secteurs sauvegardés (Anss).
Un projet de Beau livre en quête de financement La Casbah d'Alger 1960 - L'esprit d'une ville, est un projet de Beau livre de photos et œuvre de sauvegarde d'un quartier historique, inscrit au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco depuis 1992 et dont ses auteurs sont à la recherche d'un financement pour l'éditer. Le projet est l'œuvre de deux appelés du contingent en Algérie, Yves Robertet et Alain Gedovius, affectés au Service Cinéma des Armées, qui ont photographié la Casbah d'Alger, de jour et de nuit, pendant presque deux ans. Ils ont pris avec eux, à leur retour à Paris, 900 négatifs et quelque 300 tirages, selon les informations fournies pas le site mis en ligne pour expliquer le projet et collecter les fonds nécessaires (17.000 euros) à la réalisation du Beau livre. "Yves et moi nous nous complétions merveilleusement. C'était Yves le professionnel, il était diplômé de l'Ecole de Vevey, enseignement incontournable pour le photojournalisme ou photoreportage. De mon côté, j'avais été formé au montage-image cinéma", a expliqué Alain Gedovius, précisant qu'avec ces photos, "nous avons voulu conserver le visage d'une ville comme nous l'aurions fait pour n'importe quel monument français en péril". Pour lui, beaucoup de livres ont été publiés sur la Casbah d'Alger, avec ou sans photos, mais aucun, a-t-il relevé, "n'a présenté en même temps ce contraste si fort entre l'animation fiévreuse du jour et le silence sépulcral des ruelles pendant le couvre-feu, imposé par l'armée française durant la Guerre de libération". Le projet de Beau livre, expliquent les auteurs, présente des photos au format 24x32 cm à la verticale pour mettre en valeur les rues, alors qu'une jaquette, amalgamée avec la couverture et imprimée en quadrichromie, présentera un plan de la Casbah en couleurs, découpé en quartier. "Ce plan est la reproduction d'un original aujourd'hui hors d'usage dont nous nous servions afin de ne pas photographier deux fois la même rue. Il sera utile à ceux qui voudraient, par curiosité, se repérer dans ce labyrinthe", a expliqué Gedovius. Un lot de photos (120) a servi pour l'exposition de 2006 à Alger au palais des Raïs (Bastion 23), puis dans plusieurs autres expositions en Algérie et en France. Les thèmes principaux des photos retenues sont les rues de jour, les cours de maison, les terrasses avec des femmes, les cimetières, les minarets, les commerces, les enfants dans les rues, les panoramas, les rues de nuit pendant le couvre-feu, les marchés, etc. Toutes les photos de nuit sont datées et le nom de la rue cité, selon Gedovius et la plupart des photos seront accompagnées par des textes puisés dans des ouvrages de voyageurs, d'historiens, d'ethnographes et de romanciers. "Nous n'avons pas voulu montrer la guerre, qui n'était pas le sujet du livre. Nous nous sommes attachés à la vie de tous les jours pour tenter de brosser un portrait objectif de cette cité millénaire", a-t-il affirmé.