Trois femmes kamikazes se sont fait exploser dimanche soir à Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno au Nigeria, faisant treize morts et seize blessés, a-t-on appris de sources sécuritaires. "Une première femme a déclenché sa ceinture explosive à 21h45 (20h45 GMT) devant un petit restaurant de rue, faisant 13 morts et six blessés", a rapporté une source militaire sous couvert d'anonymat. "Quelques minutes plus tard, une autre femme a explosé dans le même quartier (Muna Garage), juste devant l'entrée du camp de déplacés", a-t-il ajouté. La troisième femme, dont la ceinture n'a pas totalement fonctionné, n'a pas fait de victime. Une source anonyme au sein des milices de la ville, qui travaille aux côtés de l'armée pour lutter contre le groupe jihadiste de Boko Haram, a confirmé ce triple attentat-suicide, assurant que le nombre de blessés s'élève à 16 sur les deux premières explosions. Les autorités nigérianes de secours n'ont pas souhaité faire de déclarations officielles, compte-tenu de l'heure tardive de l'incident, mais ont assuré qu'elles le feraient mardi matin. Dimanche, une alerte avait été lancée à Maiduguri, après que de "nombreux membres du groupe de Boko Haram ont été aperçus rôdant autour de la ville", a expliqué la source militaire. Maiduguri, ville où a été fondé le groupe jihadiste nigérian, a retrouvé une paix relative, malgré des attentats sporadiques. Toutefois, la ville de Konduga, à vingt kilomètres de la capitale, est le théâtre de nombreuses violences depuis quelques mois. L'Etat du Borno, épicentre des violences entre l'armée et Boko Haram, reste en grande partie inaccessible, bien que le groupe jihadiste ne contrôle plus de grandes parties du territoire comme ce fut le cas jusqu'en 2015. Près d'un million de personnes ont trouvé refuge dans la grande ville du Nord-Est, et beaucoup vivent dans des camps de déplacés, où la situation humanitaire et sécuritaire est très précaire. Mardi, dix personnes seront jugées pour "troubles à l'ordre public" après avoir organisé une protestation spontanée en septembre pour dénoncer les conditions de vie dans les camps. L'insurrection de Boko Haram, particulièrement meurtrière depuis 2009, a dévasté le nord-est du Nigeria, fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.