Les responsables des partis de la majorité présidentielle ont salué, les dispositions prévues dans le projet de Loi de finances 2018, notamment celles concernant la préservation des acquis sociaux sur lesquels a insisté le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. A l'issue de leur rencontre avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia au Palais du gouvernement, les responsables des partis de la majorité présidentielle (FLN, RND, TAJ et MPA), ont exprimé leur approbation quant aux dispositions contenues dans le PLF 2018 qui sera présenté par le ministre des Finances aux deux chambres du parlement dans les prochains jours. Le Secrétaire général du Front de libération national (FLN), Djamel Ould Abbes, a affirmé que le projet de Loi de finances "prévoit des mesures positives pour les citoyens, les catégories vulnérables et les investisseurs". "Le gouvernement a élaboré avec sagesse de nouvelles dispositions au profit des Hauts-Plateaux, du Grand-Sud et des communes", a précisé M. Ould Abbes, relevant "une forte hausse des investissements dans le cadre de la préservation des acquis sociaux, sur lesquels a insisté le président de la République lors de la réunion du dernier Conseil des ministres". De son côté, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M. Seddik Chihab a qualifié le projet de loi de projet "social", soulignant qu'il y a des "indices en faveur d'une relance de l'économie nationale et de la préservation des équilibres dans le but de trouver une issue à la crise financière que vit le pays".
Plusieurs données de l'économie nationale en amélioration Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, a fait état de signes d'amélioration de données de l'économie nationale, notamment des exportations des hydrocarbures, outre le recul du taux d'inflation et l'amélioration de la couverture des dépenses de gestion grâce à l'augmentation du recouvrement de la fiscalité ordinaire, mettant en avant les grandes lignes de la politique financière nationale pour la période 2018-2020. Exposant la situation économique en chiffres jusqu'à août 2017, le ministre a relevé une augmentation du prix du brut algérien avec une moyenne de 50,6 USD/baril, une reprise relative des exportations en hydrocarbures qui a atteint 21,3 milliards USD avec un léger recul des importations de marchandises, passant de 31,7 milliards USD à 30,8 milliards USD en 2017, ce qui a entraîné un ralentissement du déficit de la balance commerciale, passant de 11,4 milliards USD à 7,1 milliards USD à fin août 2017. Le ministre a évoqué également un recul du taux d'inflation qui s'est établi fin août 2017 à 5,7% contre 6,5% durant la même période de l'année 2016. Le déficit du Trésor a reculé à près de 380 milliards de dinars fin juin 2017 contre 1.769 milliards de dinars durant la même période de l'année 2016, a ajouté M. Raouia, imputant ces chiffres à une augmentation des recettes et un recul des dépenses. En dépit de ces chiffres, l'économie nationale devra - poursuit le ministre- faire face à plusieurs défis à la lumière de la contraction de la liquidité, l'épuisement de l'épargne publique à compter de février 2017, et un recul des réserves de change en raison de l'effondrement des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux ayant conduit à une réduction des recettes et mettant le Trésor public sous pression. Pour le ministre des Finances, cette situation nécessite le maintien d'un niveau acceptable de croissance en vue de garantir une prise en charge adéquate de la demande sociale et la création de suffisamment d'offres d'emploi, toute en garantissant un service public convenable. Devant ces données et les prévisions de la croissance économique mondiale et les tendances du marché pétrolier, le projet de loi de Finances 2018 a été élaboré sur la base d'un prix référentiel fiscal de 50 USD/baril pour la période 2018-2020, avec un prix de marché de baril brut à 50 USD en 2018 et de 55 USD en 2019 et 2020. Le taux d'inflation devrait, selon les chiffres fournis par le ministre, s'établir autour de 5,5% en 2018, 4% en 2019 et 3,5% en 2020. Le taux de croissance économique devrait quant à lui atteindre +4% en 2018, +4,1% en 2019 et 4,8% en 2020. Le PLF 2018 prévoit une dépense publique de l'ordre de 8.628 milliards de dinars en 2018 en hausse de 21% par rapport à la clôture de 2017 ainsi que 7.562 milliards de dinars en 2019, et de 7.369 milliards de dinars en 2020. En outre, le PLF 2018 prévoit une augmentation des recettes fiscales d'une moyenne de 10% annuellement pour la période 2018-2020. Par ailleurs, les recettes des hydrocarbures devraient atteindre 34,4 milliards USD en 2018, 38,3 milliards USD en 2019 et 39,5 milliards USD en 2020, a indiqué le ministre des Finances. Pour ce qui est des importations de marchandises, elles devraient atteindre, selon le ministre, 43,6 milliards USD en 2018, 41,4 milliards USD en 2019 et 40,9 milliards USD en 2020. Le taux des réserves de change national, 105 milliards USD actuellement, devrait reculer à 85,2 milliards USD en 2018 (équivalent à 18,8 mois de recettes), 79,7 milliards USD en 2019 (18,4 mois de recettes), et 76,2 milliards USD en 2020 (17,7 mois de recettes), a ajouté M. Raouia. Les crédits de la balance de paiement devraient atteindre pour la période 2018-2020, -11,9 milliards USD en 2018, -5,5 milliards USD en 2019 et -3,5 milliards USD en 2020, a encore indiqué le ministre. Quant au déficit du Trésor public, il connaîtra une tendance baissière en passant de 2.344 milliards de dinars en 2016 à 1.963 milliards de dinars en 2018, pour atteindre 55 milliards de dinars seulement en 2019, ajoutant que ce déficit sera essentiellement couvert par le recours au financement non conventionnel et la valeur excédentaire injectée dans le Fonds de régulation des recettes (FRR). Les besoins en financement sont estimés, selon M. Raouia, à 570 milliards de dinars en 2017, 1.815 milliards de dinars en 2018 et 580 milliards de dinars en 2019. Pour l'année 2020, "le trésor public ne devrait pas recourir à une quelconque forme de financement en raison du faible déficit devant être enregistré". S'agissant des dépenses de gestion et d'équipement, le PLF prévoit une légère augmentation des dépenses de gestion, tandis que la couverture de ces dépenses, en recettes ordinaires, passera de 73% en 2016 à 86% en 2018, pour atteindre 90% en 2020. Une augmentation de quelque 60% est prévue en 2018 dans les dépenses d'équipement, et devrait reculer à 31% en 2019, puis à 7% en 2020. Par ailleurs et concernant les dispositions prévues dans le PLF 2018, le ministre a indiqué qu'un impôt sur la fortune a été institué à travers le réaménagement de l'impôt actuel sur les biens et la proposition d'instituer une retenue à la source de l'ordre de 5% exemptée de taxes, sur les commerçants de tabac avec un relèvement du taux de l'impôt sur la consommation locale du tabac. Le PLF 2018 prévoit également une proposition en vue de relever la taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 5 DA/litre pour l'essence et de 2 DA/litre pour le gasoil, et l'élargissement de l'imposition fiscale sur le surplus de la valeur réalisée y compris sur les habitations principales, à l'exception des habitations collectives qui constituent l'unique propriété. Le PLF 2018 propose, par ailleurs, la révision de l'impôt sur les véhicules d'entreprises, l'exemption d'impôt pour les ventes de l'orge et du maïs et le relèvement, de 3 à 5%, de la taxe appliquée sur les propriétaires de terres non exploitées et à usage industriel.