Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse mercredi en Asie, soutenus par des estimations sur un fort recul des stocks de brut américain. Vers 05H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, gagnait 24 cents à 54,62 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en décembre également, s'appréciait de 20 cents, à 61,14 dollars. Les stocks de brut américain ont chuté de 5,1 millions de barils dans la semaine du 27 octobre, soit nettement plus que le recul de 1,4 million prévue par les analystes, selon les estimations de la fédération privée American petroleum institute (API). Les investisseurs sont désormais dans l'attente des statistiques officielles sur les stocks de brut américain qui doivent être publiés dans la journée par le département de l'Energie. Une baisse des stock est synonyme de forte demande dans le premier pays consommateur d'or noir au monde et donc positif pour les cours. Mais certains analystes mettent toutefois en garde contre un emballement excessif. "Compte tenu du rythme actuel et de l'orientation à la hausse du marché, les deux contrats pourraient être vulnérables à une correction à court terme", déclaré l'analyste d'OANDA, Jeffrey Halley. Shane Chanel, analyste à ASR Wealth Advisors, note pour sa part un certain optimisme des investisseurs dans la capacité de l'Opep à limiter l'excès d'offre d'or noir. "Tout le monde s'est interrogé sur la capacité et la volonté de l'OPEP de respecter les réductions prévues de la production. La majorité des participants s'y est pliée. Les investisseurs sont nettement plus confiants vis-à-vis des assurances de l'Opep d'aller de l'avant", a estimé M. Chanel.
Limitation de l'offre mondiale La veille, le pétrole a terminé à son plus haut niveau depuis février à New York et depuis juillet 2015 à Londres, misant sur la prolongation d'un accord engageant plusieurs grands producteurs à limiter leur offre, avant un rapport sur les stocks américains. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a gagné 23 cents pour clôturer à 54,38 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'est apprécié de 47 cents pour finir à 61,37 dollars. "On a débuté la semaine sur des bases solides et le marché continue de pousser vers le haut", a commenté Gene McGillian de Tradition Energy. "Cet élan est porté par les attentes sur l'extension de l'accord de limitation de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, NDLR) ainsi que par les signes d'une demande robuste au niveau mondial, qui font espérer un rééquilibrage entre l'offre et la demande de nature à faire monter les prix", a-t-il ajouté. Le cartel s'est engagé fin 2016 avec d'autres producteurs, dont la Russie, à restreindre sa production pour limiter la quantité d'or noir disponible sur le marché mondial. Alors qu'une réunion sur l'avenir de l'accord doit se tenir fin novembre à Vienne, des représentants saoudiens et russes ont récemment fait part de leur souhait de le voir se prolonger. Déjà renouvelé une fois, l'accord court actuellement jusqu'en mars 2018. "Certains acteurs tablent même sur des efforts encore plus importants de l'Arabie saoudite (premier exportateur mondial, ndlr), qui aurait besoin d'un baril à 70 dollars pour atteindre l'équilibre budgétaire, selon le Fonds monétaire international (FMI)", a relevé Joshua Mahony, analyste chez IG. Le FMI a conseillé mardi aux pays du Golfe "d'accélérer la diversification" de leur économie, encore trop dépendante du pétrole, jugeant le moment "opportun".
Production surveillée Les marchés attendaient par ailleurs les données hebdomadaires sur les réserves des Etats-Unis dont une première estimation sera fournie par la fédération professionnelle de l'American petroleum institute (API) après la clôture. Le Département américain de l'Energie (DoE) publiera ses propres chiffres mercredi. Pour la semaine achevée le 27 octobre, les analystes tablent sur une baisse de 1,3 million de barils des réserves de brut, de 1,55 million de barils de celles d'essence, et de 2,5 millions de barils de celles de produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg sur les chiffres du DoE. "Si le rapport montre des réserves de brut plus ou moins autour de l'équilibre et des stocks d'essence et de produits distillés en baisse, comme attendu, le baril de WTI pourrait monter jusqu'au plus haut niveau de l'année atteint en séance le 3 janvier, soit 55,24 dollars, c'est le prochain objectif technique", a souligné Robert Yawger de Mizuho. "Mais d'autres éléments du rapport seront surveillés, comme le niveau des exportations, de la production américaine ou des importations", a-t-il ajouté. Avec la hausse des prix du baril, "les producteurs américains vont peut-être décider d'intensifier leurs efforts et d'accélérer le rythme des forages", a remarqué M. McGillian. L'extraction de brut aux Etats-Unis "a atteint une sorte de plateau à 9,5 millions de barils par jour mais on pourrait monter jusqu'à 10 millions d'ici la fin de l'année", a-t-il avancé.