La femme algérienne est toujours minoritaire dans la vie active en Algérie. La preuve, on remarque bien une faible progression de la participation féminine sur le marché du travail, mais, paradoxalement, les plus optimistes y voient tout de même une progression. On en saura plus dès aujourd'hui et demain avec bien évidemment des chiffres, sur la situation de la femme algérienne dans le marché du travail avec la Conférence internationale sur la femme et le marché de l'emploi, durant ces deux jours à Alger En effet, aujourd'hui débutera donc une conférence internationale sur "la femme et le marché de l'emploi", en collaboration avec la Commission européenne pour la démocratie par le droit (commission de Venise) et la direction générale de la Fonction publique et de la réforme administrative. C'est d'ailleurs, le président du Conseil constitutionnel Mourad Medelci, qui ouvrira cette conférence qui s'articule autour de trois axes essentiels, à savoir "Les principes de l'égalité et l'autonomisation de la femme: cadre constitutionnel et législatif", "Le développement de la situation de la femme dans la Fonction publique" et "Le rôle et la place de la femme dans le secteur économique". Cette conférence, qui s'inscrit dans le cadre du programme de l'Université pour la Démocratie (UniDem) destiné aux cadres supérieurs de l'Administration publique du sud de la méditerranée, verra la participation des différents organismes concernés (ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Fonction publique...) et des experts algériens et étrangers en présence de ministres, de hauts responsables et de représentants des différents secteurs. Mieux encore, durant cette conférence, on saura un peu plus aussi sur des expériences de plusieurs pays tels que la Tunisie, la Jordanie, le Maroc, la Palestine et le Liban.
Des chiffres évocateurs Questions chiffres, l'Office national des statistiques a révélé dans son bilan publié au début de l'année sur le taux de chômage en Algérie, que ce dernier a atteint 10,5% en septembre 2016 (contre 9,9% en avril 2016) avec une hausse ayant affecté nettement les femmes et les diplômés de l'enseignement supérieur. Ainsi, en septembre 2016, le nombre de la population active a atteint 12,117 millions de personnes contre 12,092 millions en avril 2016, sachant que la population active est l'ensemble des personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail. Quant à la population occupée (personnes ayant un emploi), elle est composée de 8,933 millions d'hommes (82,4% de la population occupée) et de 1,912 million de femmes (17,6%). La population en chômage a ainsi atteint 1,272 million de personnes en septembre (contre 1,198 million de personnes en avril), composée de 792.000 hommes (contre 790.000 en avril 2016) et de 479.000 femmes (contre 408.000). Le taux de chômage était de 8,1% chez les hommes en septembre 2016 (contre 8,2% en avril 2016) et de 20% chez les femmes (contre 16,5%). Il est constaté, en outre, que le taux de chômage atteint par les femmes en septembre 2016 était le plus élevé sur les dix dernières années. Par ailleurs, des disparités significatives en chômage sont observées selon l'âge, le niveau d'instruction et le diplôme obtenu. Pour les personnes âgées de 25 ans et plus, le taux de chômage est de 7,9% avec un taux de 5,7% chez les hommes et de 16,2% chez les femmes. Par ailleurs, l'ONS indique que les chômeurs de longue durée (cherchant un emploi depuis une année ou plus) constituent 66,4% de la population en chômage. Mais il existe également une population située dans le "halo du chômage", c'est-à-dire des personnes en âge d'activité (16 à 59 ans), qui déclarent être disponibles à travailler mais qui n'ont pas effectué des démarches pour chercher un emploi durant le mois précédant l'enquête effectuée par l'ONS, car elles pensent qu'il n'y a pas d'emploi ou qu'elles n'ont pas pu trouver un emploi par le passé, ou qu'elles ont déjà effectué des démarches pour trouver un emploi, et ce, avant septembre 2016 (mois durant lequel l'ONS a mené son enquête). Cette catégorie de population a atteint 797.000 personnes en septembre 2016 (dont 54,6% sont des femmes) qui se caractérisent par leur faible niveau d'instruction: 68,8% n'ont aucun diplôme alors que 61,3% n'ont pas dépassé le cycle moyen. Il est utile de rappeler également, à titre d'exemple, qu'en 2015, seulement 2,3 millions des travailleurs algériens sont des femmes, sur une population active de 12 millions de personnes. C'était le chiffre avancé par l'Office national des statistiques (ONS) lors d'une journée d'étude sur le thème " le travail et l'entrepreneuriat féminin ", organisée par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Des femmes jeunes Selon ce bilan, les femmes actives se caractériseraient par leur jeunesse, car les plus importantes proportions de femmes actives sont observées à 32,9% des tranches d'âge 25-29 ans et 27,4% des 30-34 ans. Pourtant, selon ces données, les Algériennes seraient plus instruites que les hommes. En effet, une femme sur trois exerce une profession intellectuelle et scientifique en Algérie alors que cette part n'est que de 7% chez les hommes. C'est une faible progression de la participation féminine sur le marché du travail, mais une progression quand même. On attendra donc les chiffres qui seront annoncés durant ces deux jours de conférence pour être plus à la page sur la participation de la femme dans l'économie nationale, avec une idée sur ce qui se passe pour cette gent féminine dans d'autres pays que le nôtre. A noter enfin que la conférence internationale sur "la femme et le marché de l'emploi, sera clôturée par la remise d'attestations de participation et par un riche programme culturel.