Les bourses européennes ont fini en nette baisse mardi, victimes de prises de bénéfices, malgré des publications globalement solides. Ainsi, le léger repli de l'indice parisien était surtout dû à des prises de bénéfices sur fond de "publications plutôt rassurantes" et de "rotations sectorielles assez fortes", a estimé Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management. "Compte tenu du terrain gagné par le FTSE 100, le Dax et le CAC 40 ces deux derniers mois, une baisse de cette ampleur n'a rien d'étonnant", a commenté David Madden, analyste chez CMC Markets. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,64% à 3.658,77 points. La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,48% à 5.480,64 points. Les pétrolières ont été soutenues par la forte hausse des cours du brut. Total a gagné 0,57% à 48,89 euros, TechnipFMC 3,08% à 25,60 euros et Vallourec 1,63% à 5,25 euros. Crédit Agricole a pris 0,55% à 14,73 euros. EDF a gagné 1,30% à 12,08 euros alors que le gouvernement a admis que la France ne pourrait vraisemblablement pas tenir l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025. Legrand a perdu 1,45% à 62,99 euros malgré un bénéfice net en hausse de 11,4% sur les neuf premiers mois de 2017. Eiffage (+1,11% à 90,98 euros) a bénéficié de la confirmation de ses perspectives pour 2017. Nexans a en revanche fini en baisse (-1,30% à 55,55 euros) malgré un chiffre d'affaires en hausse de 9,9%. La Bourse de Londres a fini en baisse de 0,65%. L'indice FTSE-100 a perdu 49,17 points à 7.513,11 points. Le secteur minier a souffert de la baisse des cours du cuivre, à l'image de BHP Billiton (-0,55% à 1.456,00 pence), Rio Tinto (-1,06% à 3.733,50 pence), Anglo American (-1,26% à 1.489,00 pence) et Antofagasta (-0,10% à 988,00 pence). Le spécialiste des services de sécurité G4S a chuté (-4,69% à 266,50 pence) après avoir publié des prévisions annuelles décevantes. Le groupe d'alimentation et vêtements Associated British Foods a terminé en forte baisse (-3,74% à 3.218,00 pence). En revanche, le fournisseur d'énergie SSE a été recherché (+2,62% à 1.410,00 pence) après avoir annoncé des discussions pour une fusion avec son concurrent Npower. La Bourse de Francfort a terminé en recul, l'indice Dax perdant 0,66% à 13.379,27 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a cédé 0,01% à 26.929,07 points. Les énergéticiens RWE (+1,33% à 22,90 euros) et EON (+0,67% à 10,55 euros) ont fait la course en tête. BMW, à l'inverse, a lâché 2,83% à 87,42 euros, plombé par le repli de 1,8% sur un an de son bénéfice net au troisième trimestre, bien qu'il se soit montré un peu plus optimiste pour l'année 2017. Siemens a cédé 0,52% à 123,25 euros, après l'annonce par sa filiale germano-espagnole Siemens-Gamesa, nouveau géant de l'éolien, de son intention de supprimer "au maximum" 6.000 emplois dans 24 pays. Linde a perdu 0,05% à 189,15 euros, à quelques heures de l'échéance dépourvue de suspense, ce mardi à minuit, de son offre pour fusionner avec l'américain Praxair. A Milan, l'indice FTSE Mib a perdu 0,17% à 22.963 points. ENI a réalisé la meilleure performance (+1,52% à 14,72 euros), suivi de Banca Mediolanum (+1,46% à 7,29 euros) et de Mediobanca (+1,25% à 9,69 euros). Banco BPM a subi la plus forte baisse (-2,21% à 2,92 euros), suivi de BPER Banca (-1,88% à 4,068 euros) et de Leonardo (-1,76% à 14,49 euros). A Madrid, l'Ibex 35 a perdu 0,83% à 10.230,7 points, plombé notamment par Inditex, le premier groupe par capitalisation de l'indice des valeurs-vedettes espagnol. Le groupe propriétaire de Zara a lâché 2,99% à 29,96 euros après le changement de recommandation d'un analyste. Il a subi la deuxième plus forte baisse de l'indice après le fabricant d'éoliennes Siemens-Gamesa (-6,81% à 11,15 euros), qui a dit lundi s'attendre à un recul de son chiffre d'affaires en 2018 et annoncé son intention de supprimer jusqu'à 6.000 emplois. Les groupes énergétiques Iberdrola (-1,66%, 6,77 euros) et Gas Natural Fenosa (-0,58%, 18 euros) ont également clôturé dans le rouge après la présentation de leurs résultats trimestriels. Parmi les banques, BBVA a concédé 0,69% à 7,21 euros et CaixaBank 0,13% à 3,96 euros. À rebours de la tendance de l'indice, le groupe de grande distribution Dia a grimpé de 1,84% à 4,15 euros. En Suisse, l'indice SMI a clôturé en baisse de 0,74% à 9.220,16 points. Le groupe pharmaceutique Novartis a fini lanterne rouge, avec un recul de 1,56% à 82,30 CHF. Le géant alimentaire Nestlé a perdu 0,95% à 83,50 CHF, et le laboratoire Roche 0,77% à 230,80 CHF. Dans le luxe, l'horloger Swatch a été de nouveau très chahuté, sur fond de spéculations sur le succès de la nouvelle Apple Watch. Le titre a perdu 1,21% à 376,60 CHF et le numéro deux mondial du luxe, Richemont, a abandonné 1,25% à 90,75 CHF. Le groupe bancaire Credit Suisse est l'une des rares valeurs à avoir terminé dans le vert (+0,5% à 16,16 CHF). La Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,26% à 553,80 points. A la baisse, le spécialiste français de la sécurité numérique Gemalto a perdu 2,18% à 33,46 euros et le groupe de télécoms et médias Altice a chuté de 1,98% à 11,87 euros. A la hausse, le chimiste et pétrolier Vopak a pris 2,68% à 35,42 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,51% à 4.097,64 points. Parmi les quinze valeurs qui ont fini dans le rouge, le groupe de métallurgie Bekaert a perdu 2,64%, à 39,26 euros. A l'autre extrémité de l'indice, le groupe chimique belge Solvay, qui publie ses résultats trimestriels mercredi, a gagné 0,96% à 131,25 euros. A Lisbonne, l'indice PSI 20 a baissé de 0,28%, à 5.353,7 points. Le fabricant de pâte à papier Altri (-5,5%) a subi la plus forte baisse. Les groupes énergétiques Galp Energia (+3,14%) et EDP Renovaveis (+1,58%) ont enregistré les plus fortes hausses.
Wall Street termine en ordre dispersé La Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé mardi, sous l'effet de prises de bénéfices après deux séances de suite à des records sur les trois principaux indices: le Dow Jones a avancé de 0,04% et le Nasdaq a perdu 0,27%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 8,81 points à 23.557,23 points, inscrivant un nouveau record. Le Nasdaq, à prédominance technologique, a abandonné 18,65 points à 6.767,78 points. L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,02%, ou 0,49 point, à 2.590,64 points. "Il s'agit simplement de prises de profits après plusieurs séances de progression sur les indices", a réagi Peter Cardillo de First Standard Financial. Le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont inscrit des plus hauts historiques lors des deux dernières journées de cotation, profitant notamment de résultats trimestriels d'entreprises favorables et d'une forte hausse des prix du pétrole. "Le marché tente de digérer ce mouvement, c'est parfaitement sain", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment. Seul indicateur d'importance attendu mardi, le recours des Américains aux crédits à la consommation a montré une nette accélération, avec un encours en hausse de 20,8 milliards de dollars en septembre en rythme annualisé, soit une hausse de 6,6%, la plus forte avancée depuis novembre 2016. Des données sur les offres d'emplois publiées plus tôt par le département du Travail ont quant à elle fait état d'une stagnation pour le mois de septembre.
Le pétrole surveillé Désormais, "les investisseurs sont tournés vers les statistiques des réserves de pétrole américaines et sur les prix", a indiqué M. Cardillo. Le département américain de l'Energie doit publier mercredi les réserves hebdomadaires d'or noir dans le pays, attendues en baisse, tout comme celles de l'essence et des produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Le pétrole américain évolue actuellement à des plus hauts depuis plus de deux ans, soutenu par de fortes tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran après un tir de missile en direction de l'aéroport international de Ryad en provenance du Yémen et attribué par l'Arabie saoudite à l'Iran. Les suites de la réforme fiscale aux Etats-Unis sont également surveillées, "les investisseurs attendent des informations sur le calendrier et l'ampleur de la réforme", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment. Pour le moment, il y a "plus de bruit que d'informations" sur le sujet, a affirmé le cabinet Factset, la presse américaine alternant entre optimisme et obstacles à l'application rapide de la baisse de l'impôt pour les sociétés qui devrait passer de 35% à 20%. Le marché obligataire progressait: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,312% contre 2,317% lundi soir, et celui des bons à 30 ans s'affaiblissait à 2,775%, contre 2,800% la veille.