Les Bourses européennes ont terminé jeudi en ordre dispersé, tiraillées entre le contentement après la réunion de la BCE qui a maintenu son cap monétaire accommodant et la hausse de l'euro face au dollar. La Banque centrale européenne a laissé sans surprise ses taux directeurs à leur plus bas niveau historique et conservé en l'état son vaste programme de rachat de dettes. "Tant que les velléités (de ces) banques centrales de durcir leur politique monétaire ne restent qu'à l'état de projet, le marché des actions devrait continuer à progresser", relève une note d'ADS Securities. "Le message aurait dû être bien perçu par le marché, et la réaction la plus étonnante concerne l'euro face au dollar. L'euro qui commençait à se déprécier est reparti dans l'autre sens dès le début de l'intervention de Mario Draghi", le patron de la BCE, indique Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille de Mirabaud France.
L'Eurostoxx 50 a fini quasi stable L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé 0,32%, soit 16,85 points à 5.199,22 points dans un volume d'échanges modéré de 3,4 milliards d'euros. Sur le front des valeurs, Air France a chuté de 8,31% à 12,37 euros, entraînée par les résultats décevants d'Easyjet. Publicis a quant à lui profité (+4,60% à 66,83 euros) d'un retour à la croissance organique. Rémy Cointreau a reculé de 2,31% à 101,30 euros sous des prises de bénéfices. Ingenico a décollé de 5,05% à 86,68 euros, soutenu par un chiffre d'affaires en hausse de 8% au premier semestre. A Francfort, le Dax a fini à l'équilibre (-0,04%) à 12.447,25 euros et le MDax des valeurs moyennes a reculé de 0,63% à 24.856,88 points. Siemens a dominé l'indice (+1,29% à 118,10 euros), secondé par HeidelbergCement (+0,82% à 86,16 euros). BMW a grignoté 0,11% à 83,37 euros. Mais Volkswagen a cédé 0,38% à 142,95 euros. L'éditeur de logiciels professionnels SAP a glissé de 0,24% à 91,11 euros. Deutsche Bank a abandonné 0,66% à 15,84 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a fini en hausse de 0,77%, porté par les valeurs pétrolières et une livre faible. Il a pris 56,96 points à 7.487,87 points. Royal Dutch Shell (action "B") a gagné 1,78% à 2.112 pence, tandis que BP a pris 0,96% à 450,25 pence. Les banques ont été rassurées par la BCE: Barclays a progressé de 0,92% à 208,20 pence et Lloyds de 0,90% à 68,69 pence. RBS a en revanche abandonné 0,24% à 249,20 pence. Le géant britannique du tabac a bondi de 2,59% à 5.425 pence après la validation de l'accord d'acquisition du cigarettier Reynolds par British American Tobacco. Les minières ont terminé en baisse: Anglo American a reculé de 2,87% à 1.100,50 pence et Rio Tinto de 1,77% à 3.385,50 pence. La Bourse de Madrid a cédé 0,22% à 10.564,8 points, plombée par le secteur énergétique. Iberdrola a lâché 2,11% à 6,87 euros, malgré un bénéfice en hausse au premier semestre, ainsi que Gas Natural (-1,35% à 20,11 euros), Endesa (-0,55% à 19,97 euros) et le fabricant d'éoliennes Siemens-Gamesa (-1,28% à 17,76 euros). Le géant textile Inditex (Zara) a perdu 0,16% à 34,17 euros. Le groupe IAG (maison-mère d'Iberia et Bristish Airways, également coté à Londres), a perdu 5,20% à 6,64 euros. Banco Santander a en revanche gagné 1,15% à 5,72 euros, BBVA 0,31% à 7,53 euros et CaixaBank 1,21% à 4,26 euros. La Bourse de Lisbonne a fini en hausse de 0,23% à 5.314,35 points, portée en particulier par la banque BCP (+1,95% à 25,1 centimes d'euro). Les papetiers The Navigator Company (+1,05% à à 3,77 euros) et Altri (+0,67% à 4,04 euros) figurent également parmi les gagnants de la séance. L'indice SMI de la Bourse suisse a fini stable à 9.027,37 points (+0,03%). La lanterne rouge est revenue à Givaudan, numéro un mondial des parfums et arômes: -3,01% (1.901,00 CHF). Le groupe d'ingénierie ABB, dont les résultats ont déçu, a chuté de 2,76% à 23,24 CHF. Les groupes pharmaceutiques Roche (+0,49% à 245,30 CHF) et Novartis (+0,12% à 81,30 CHF) ont bien résisté. Le géant de l'alimentation Nestlé a terminé quasiment à l'équilibre (+0,06% à 83,40 CHF). Les bancaires ont eu le vent en poupe: UBS a gagné +0,35% (17,01 CHF) et Credit Suisse +0,42% (14,50 CHF). L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a perdu 0,19% à 21.438 points. Salvatore Ferragamo a réalisé la meilleure performance, gagnant 2,97% à 24,58 euros, devant Recordati (+2,73% à 36,48 euros) et Ferrari (+1,78% à 85,70 euros). Dans le bas du classement, CNH Industrial a cédé 2,59% à 10,17 euros. Mauvaise séance également pour Exor (-2,18% à 49,84 euros) et Telecom Italia (-1,98% à 0,816 euro). La Bourse de Bruxelles a fini quasi stable (-0,02%), l'indice Bel-20 s'établissant à 3.900,59 points. Parmi les valeurs dans le vert, le groupe de technologies Galapagos a enregistré la meilleure performance: +4,95% à 67,69 euros. Et sur les valeurs en baisse, Engie était le moins bien loti: -1,10% à 13,45 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a pris 0,39% à 526,29 points. Le fabricant de systèmes de lithographie pour microprocesseurs ASML a gagné 1,62% à 131,90 euros. A la baisse, le groupe sidérurgique ArcelorMittal a perdu 1,86% à 22,12 euros.
Wall Street termine sans direction Wall Street a terminé sans direction jeudi sur fond de résultats contrastés, de banques centrales accommodantes et de nouvelles secousses à Washington: le Dow Jones a lâché 0,13% tandis que le Nasdaq a gagné 0,08% pour finir à un nouveau record. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 28,97 points à 21.611,78 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, est monté de 4,96 points à 6.390,00 points, enregistrant à cette occasion sa dixième séance consécutive de hausse. L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,02%, ou 0,38 point, à 2.473,45 points. Les trois indices, qui avaient signé mercredi de nouveaux records, ont hésité entre gains et pertes tout au long de la séance. "On est encore au début de la saison des résultats mais jusqu'à présent ils ont été plutôt bons", a souligné Bill Lynch d'Hinsdale Associates: "sur les entreprises du S&P 500 ayant déjà diffusé leurs chiffres, 75% ont dépassé les prévisions de bénéfices." Ceux publiés depuis la clôture mercredi se sont toutefois montrés contrastés, avec notamment un plongeon des bénéfices d'American Express (-0,67% à 85,35 dollars) ou de l'assureur Travelers (-1,49% à 124,57 dollars), deux membres du Dow Jones. L'indice vedette a également été ralenti par le net repli de Home Depot (-4,09% à 147,03 dollars). Comme Lowe's (-5,56% à 72,56 dollars) ou Best Buy (-3,93% à 53,96 dollars), ces chaînes de magasins ont pâti de l'annonce par leur concurrent Sears (+10,60% à 9,60 dollars) d'un accord avec Amazon (+0,18% à 1.028,70 dollars) permettant la commercialisation de sa marque de produits électroménagers Kenmore sur le site du géant du commerce en ligne. Les indices ont aussi été "affectés par l'annonce (selon laquelle le procureur spécial) Robert Mueller va étendre son enquête aux affaires conclues par Donald Trump et ses associés ces dernières années", a avancé Jack Ablin de BMO Private Bank. Alors que le président américain a dans une interview au New York Times mis en garde M. Mueller, qui enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et Moscou, contre tout examen des finances de sa famille non liées à la Russie, l'agence Bloomberg a rapporté que l'enquête du procureur spécial incluait des transactions menées par le président américain avant sa campagne. Les décisions prises par les banques centrales japonaise et européenne, qui ont maintenu leur politique monétaire accommodante, étaient quant à elles plutôt encourageantes. Le patron de la Banque centrale européenne Mario Draghi a notamment estimé qu'il fallait se montrer "patient" et "prudent" avant d'envisager tout changement de cap de la politique monétaire, l'inflation en zone euro n'ayant pas encore atteint le niveau voulu par la BCE.
Amende pour ExxonMobil Parmi les valeurs du jour, le groupe publicitaire Omnicom, qui a annoncé de solides résultats au deuxième trimestre grâce à une hausse des dépenses publicitaires des entreprises au Royaume-Uni et en Europe, est monté de 2,43% à 82,70 dollars. Le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm a chuté de 4,95% à 53,97 dollars après avoir fait part d'un repli de son bénéfice de 40%. Nike a gagné 2,30% à 59,10 dollars, profitant d'une note de Morgan Stanley anticipant une accélération de la croissance des ventes de l'équipementier sportif en Amérique du Nord. ExxonMobil a grignoté 0,01% à 80,86 dollars. Le groupe s'est vu infliger une amende de deux millions de dollars par le Trésor américain pour n'avoir pas respecté des sanctions contre la Russie alors que le secrétaire d'Etat Rex Tillerson dirigeait encore le géant pétrolier. Du côté des indicateurs américains, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus fortement que prévu selon le département du Travail et l'indice composite des principaux indicateurs aux Etats-Unis, qui donne une idée de la conjoncture aux Etats-Unis, s'est accéléré en juin selon le Conference Board.