"La sécurité routière est désormais une préoccupation majeure nécessitant l'adoption de nouvelles techniques, non seulement pour la prévention contre les accidents de la route, mais aussi pour la sécurité routière et l'efficacité des mesures d'alerte immédiate concernant tout ce qui a trait aux accidents de la route", c'est ce qu'a affirmé lundi à Alger, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, dans une allocution lors d'une rencontre, couronnant le projet de jumelage entre le Centre nationale de la prévention et de sécurité routière (CNPRS) et la Direction générale de la circulation routière d'Espagne. Après avoir rappelé que les dégâts occasionnés par les accidents de la route constituent un "lourd fardeau pour le budget de l'Etat", le ministre a souligné l'importance de veiller à ce que les politiques de sécurité routière ne soient pas un fardeau supplémentaire. La loi de Finances 2018 prévoit le financement en partie de la Délégation nationale de sécurité routière par les revenus provenant des infractions à la circulation routière et des taxes sur le transfert des biens", a fait savoir le ministre dans ce sens. Par ailleurs, M. Bedoui a déclaré que le projet de jumelage entre les institutions des deux pays (Algérie-Espagne) s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les pouvoirs publics visant la concrétisation de la nouvelle stratégie de lutte contre ce fléau routier, précisant que l'expérience de jumelage a été "très fructueuse". Il a rappelé, dans ce sens, la nouvelle loi relative à la sécurité routière ayant permis la centralisation du traitement de ce dossier par le Gouvernement au niveau de son département. A cette occasion, le ministre a évoqué les axes de la nouvelle stratégie de lutte contre les accidents de la route, notamment la mise ne place d'un "cadre réglementaire nouveau et unifié en matière de gestion de la sécurité routière, liée désormais à la circulation sur la voie publique conformément aux standards internationaux". Soulignant, dans ce même contexte, que la politique de la sécurité routière vise à actualiser le système de surveillance et de contrôle, M. Bedoui a rappelé l'adoption du permis à points, devenu une réalité en Algérie, a-t-il dit, grâce au processus de modernisation engagé par le ministère de l'Intérieur, notamment à travers la numérisation des registres de permis de conduire, les infractions routières et l'immatriculation de véhicules. Par ailleurs, le ministre a relevé que l'Etat œuvre à adapter la nouvelle stratégie de lutte contre les accidents de la route aux recommandations internationales en vigueur en la matière à travers l'adoption des normes les plus exigeants pour atteindre les objectifs escomptés et la mise en place de nouveaux moyens en vue de financer notre politique, en s'inspirant des expériences européennes". Dans cette optique, M. Bedoui a mis en avant la détermination de son département ministériel à "moderniser et réformer le système d'auto-école à travers le large recours aux technologies de l'information et de la communication pour développer les moyens de traitement du phénomène des accidents de la route. Par ailleurs, le ministre a mis l'accent sur l'importance de la mise en application du système d'informations statistiques qui permettra d'obtenir le maximum d'informations concernant la sécurité routière et les accidents de la route et ce, à pour analyser ces données et comprendre les raisons de ce phénomène, et partant proposer de nouvelles solutions pour l'endiguer. Affirmant que la Délégation nationale de sécurité routière sera "le pivot de la concrétisation de la stratégie nationale de sécurité routière qui englobera les approches pédagogique et coercitive dans une optique de prévention visant à garantir la sécurité des personnes et des biens, le ministre a prôné de renforcer ces deux approches par une base technologique moderne qui aide à les concrétiser.
Un modèle à suivre De son côté, le chef de la délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie, John O'Rourke, a affirmé que le projet de jumelage, réalisé et financé par l'UE en deux ans constitue un modèle à suivre, eu égard aux résultats obtenus en matière de sécurité routière, soulignant l'accompagnement et l'appui aux réformes initiées par l'Algérie dans ce domaine. Il a cité, dans ce sens, les principaux ateliers organisés dans le cadre de ce jumelage et qui ont été axés sur les modes de financement de la politique de la sécurité routière, la modernisation des moyens de collecte des données relatives aux accidents de la route et l'amélioration du système de gestion et de contrôle de la circulation et des usagers de la route. Pour sa part, l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Santiago Cabanas Ansorena, a salué les relations existant entre les deux pays, l'Algérie et l'Espagne, qualifiant le projet de jumelage de "nouveau jalon à même de raffermir davantage ces relations". Cette rencontre a eu lieu en présence du Directeur général de la Sûreté nationale, le Général major Abdelghani Hamel, de représentants des corps de sécurité et du corps diplomatique accrédité en Algérie ainsi que de représentants de la société civile.