Ce jumelage institutionnel, dédié à l'appui au Centre national de la prévention et de la sécurité routière pour un renforcement significatif de la sécurité routière, s'est déroulé, hier, en présence des cadres du ministère des Transports, de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta), du Centre national de prévention et de la sécurité routière (CNPSR), du Centre national des permis de conduire (Cenapec), de la Gendarmerie nationale et de la Police. L'un des objectifs de ce jumelage est d'« alerter et de mobiliser tous les acteurs, les professionnels mais également les politiques sur les accidents routiers » qui peuvent faire, selon les organisateurs, « un nombre de victimes inacceptable qu'aucun Etat ne peut se permettre d'un point de vue économique ». Les données montrent que l'attention portée à la sécurité routière dans le monde a été « insuffisante et que le prix payé en termes de décès, de traumatismes à long terme et de pression sur les services de santé est très élevé ». L'un des objectifs de développement durable est d'ailleurs « de diviser par deux le nombre de victimes dues aux accidents de la circulation d'ici à 2020 ». Dans ce cadre, ce projet de jumelage « est une réponse à ce défi », estime-t-on. Le jumelage entre le ministère des Transports et le ministère de l'Intérieur d'Espagne a commencé fin septembre 2015 pour faire face à l'hécatombe routière en Algérie avec plus de 4.000 décès par an. Dans ce cadre, l'Espagne s'engage à mettre en œuvre une coopération efficace pour améliorer le dispositif de prévention et de sécurité routière du CNPSR. Pour ce faire, elle a détaché un expert à plein temps au CNPSR et organisé les missions de 75 experts dans le domaine de la sécurité routière en Algérie ainsi que cinq visites d'étude dans les pays de l'Union européenne. La durée de ce jumelage est de 24 mois avec un financement oscillant entre un et deux millions d'euros, selon l'ambassadeur et chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, Marek Skolil. « Ce jumelage permettra d'améliorer les performances du système algérien après le diagnostic de la situation et la mise en place d'un plan et la définition des outils à utiliser », a expliqué la directrice générale de la circulation routière en Espagne, Maria Segui Gomez, affirmant que les nouveaux moyens utilisés en Espagne ont montré leur efficacité dans la réduction des accidents. « En quelques années, une diminution spectaculaire a été constatée avec moins de 2.000 morts sur les routes grâce à la formation de la ressource humaine et à l'éducation routière au profit des automobilistes et autres usagers de la route et grâce aussi au renouvellement du parc automobile », a-t-elle précisé. Ce jumelage permettra de « s'inspirer de l'expérience espagnole dans ce domaine et d'adapter son modèle au contexte algérien », a affirmé Salem Salhi, chef du projet. Le jumelage couvre, selon lui, tous les aspects de la sécurité routière : le facteur humain, la route et le véhicule en se concentrant sur les principaux aspects. A terme, cette coopération devrait atteindre cinq résultats obligatoires : une gestion réformée et professionnalisée de la sécurité routière en transformant le CNPSR en un organisme leader capable d'élaborer une stratégie et de doter l'Etat d'un plan national de sécurité routière, une collecte, une transmission et une analyse des données d'accidents exploitables par les experts et les chercheurs pour les besoins de renforcement de la sécurité routière, des comportements humains améliorés par le biais de l'éducation routière, des contrôles techniques perfectionnés des véhicules toutes catégories et une réduction des risques liés aux infrastructures routières, à la prise en charge des blessés et aux questions environnementales.