La réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) prévue ce jeudi à Paris sous la coprésidence des deux Premiers ministres, intervient au lendemain de la visite du président français, Emmanuel Macron à Alger. L'économie et le commerce, entre autres, sans oublier la question de la circulation des personnes et les accords de 1968 que les autorités françaises voudraient revoir, seront des sujets à aborder pur les deux parties lors de la réunion d'aujourd'hui à Paris. Ce qui, bien évidement orienterait très bien les travaux de la commission mixte. Plusieurs autres domaines industriels seront également évoqués entre les deux parties, notamment des projets dans l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et les matériaux de construction. Suite aux résultats ayant sanctionné les travaux de la 4ème session du Comité mixte économique algéro-français (COMEFA), le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a estimé qu'ils sont "satisfaisants" d'autant que cette réunion a permis de procéder à une "évaluation exhaustive" des différents domaines de coopération entre les deux pays. Des discussions intéressantes ont abouti donc à des orientations claires pour approfondir davantage le partenariat économique entre les deux pays. L "évaluation exhaustive" des différents volets de coopération économique faites lors de cette réunion ont permis une projection sur les prochaines échéances importantes inscrits à l'agenda bilatéral algéro-français. Et la première échéance après la visite du président Macron hier à Alger, est cette session du Comité intergouvernemental de haut niveau qui se tiendra à Paris aujourd'hui sous la coprésidence des deux Premiers ministres. Ainsi donc les hommes d'affaires des deux pays sont appelés à identifier de "nouvelles opportunités" de partenariat, d'autant plus, a-t-il dit, qu'il y a un fort potentiel de coopération non encore exploité. Après la signature des trois derniers accords de coopération, il reste donc leur suivi pour renforcer et développer le partenariat auquel les deux parties veulent donner un "caractère privilégié, basé sur un certain nombre d'actions concrètes". Il est bien remarquable qu'il y a bien des hésitations de la part de certaines entreprises françaises à s'investir pleinement en Algérie. Tels les usines Renault et Peugeot, mais aussi le projet de Total. La rencontre d'aujourd'hui à Paris devrait en débattre dans la perspective d'annihiler toutes méfiances mutuelles et surtout bâtir une relation durable et bien bénéfiques aux deux parties. C'est le rôle principal du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Il est utile, au passage, de rappeler que, créé en mai 2013, le CIHN est un mécanisme de renforcement et de diversification des relations économiques, industrielles et commerciales entre l'Algérie et la France, dont les décisions prises dans ce cadre sont suivies par le Comité économique mixte algéro-français (COMEFA) lequel est devenu le cadre dans lequel se négocient et se concluent l'ensemble des partenariats d'affaires entre les deux pays. Jusqu'à maintenant, la France est présente avec 450 entreprises qui assurent 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects. Sur le plan des échanges commerciaux, il est observé qu'en 2016, la balance commerciale entre les deux pays s'est soldée par un déficit au détriment de l'Algérie. En effet, l'Algérie avait exporté l'année dernière pour 3,19 milliards de dollars vers la France et en a importé pour 4,74 milliards de dollars, soit un déficit de 1,55 milliard de dollars. Sur le plan des investissements, entre 2002 et 2016, un total de 158 projets d'investissements impliquant des investisseurs français ont été déclarés auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) pour un montant de l'ordre de 340 milliards de DA (mds DA) et devant générer 22.316 emplois. Sur l'ensemble de ces projets d'investissements, 137 ont été réalisés pour un montant de près de 182 mds DA et ont généré 13.083 emplois directs. Les quatre premiers secteurs investis dans le cadre des investissements déclarés sont l'industrie (85 projets déclarés d'un montant de 285 mds DA), les services (42 projets de 30,6 mds DA), les BTPH (15 projets de 2,6 mds DA) et le tourisme (7 projets de 18,3 mds DA). Mais le nombre et le montant des investissements français demeurent encore insuffisant par rapport aux ambitions exprimées par les deux pays. D'où l'attente d'une véritable relance concrète et l'entente sur l'ensemble des " carences " qui empêchent le développement des relations entre les deux pays et ce, dans tous les domaines sans exclusive, à l'issue de cette réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), ce jeudi à Paris d'autant qu'il est coprésidé par les deux Premiers ministres.