La deuxième édition du symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises (Sittem), organisée samedi à Alger sous le thème de "l'exportation vers le marché africain", a débattu des faiblesses de la chaîne logistique en Algérie et des moyens d'y remédier en vue notamment d'assurer un meilleur accès des exportations algériennes aux marchés africains. Le ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zalene, qui a ouvert avec le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi les travaux du symposium, a estimé qu'il était temps d'aller vers un plan national de la logistique qui prendra en charge toutes les problématiques liées à ce domaine et qui facilitera l'accès des opérateurs algériens vers les marchés de la région et notamment les marchés africains. Il a rappelé l'engagement du Gouvernement dans une "perspective d'améliorer la chaîne logistique dans son ensemble" en invitant les entreprises algériennes, les bureaux d'études et les laboratoires de s'intéresser plus à ce qui se passe dans les pays africains et essayer de marquer de leur présence ce marché. Le ministre a estimé que le tissu infrastructurel existant, notamment la route transsaharienne avec ses différentes branches et l'ouverture d'un poste frontalier entre l'Algérie et la Mauritanie, constituent des points d'accès des entreprises algériennes vers l'Afrique. De son côté, M. Benmeradi a reconnu l'existence de certains disfonctionnement en matière de logistique notamment. Ces défaillances, qui pèsent sur la compétitivité du commerce algérien, selon lui, sont, au niveau interne, caractérisés par "un réseau ferroviaire insuffisamment étoffé" et pas toujours connecté aux principaux centres d'activités de production et de conditionnement et aux ports et aux aéroports. Au niveau externe, le ministre a reconnu l'existence d'une insuffisance au niveau de l'armement national, ayant permis aux armateurs étrangers d'imposer des tarifs prohibitifs pour la destination Algérie, la plus chère de la région Mena, estime le ministre, alors que la quasi-totalité de notre commerce extérieur s'effectue par voie maritime. La défaillance de la chaîne logistique est également marquée par une faiblesse des infrastructures portuaires, un coût de fret plus élevé pour le chargeur algérien aggravé par des surestaries induites par des raids jusqu'à 7 jours en plus des lenteurs administratives et douanières, une flotte de cargos qui reste encore très faible avec une absence flagrante d'interconnexion entre les différents modes de transport, a résumé M. Benmeradi. Mais, et en dépit de la crise financière, les pouvoirs publics ont initié un plan d'aménagement du territoire à l'horizon 2030 qui contient un certain nombre de mesures destinées à étoffer et à moderniser les infrastructures existantes à travers l'amélioration de la logistique en vue de réduire les coûts et d'améliorer les délais de livraison, a-t-il souligné. Il est temps pour nous de se préparer sérieusement sur le plan logistique pour accompagner l'élan du développement économique du pays, à travers un synchronisation des intervenants dans la chaîne logistique nationale qui permet désormais un traitement électronique des formalités administratives avec une introduction au Sigad et à travers la mise en place du guichet unique portuaire et aéroportuaire, a insisté le ministre. Il est également question de mettre en place une plateforme logistique régionale dotée de chaînes de froid pouvant être dédiées spécifiquement aux exportations. La présidente du Sittem, Mme Hind Benhganem a indiqué pour sa part, que le choix de l'Afrique pour cette édition du symposium n'était pas fortuit. Elle a, à ce titre, invité les opérateurs algériens à profiter des différentes facilitations accordées en matière de soutien à l'exportation dont le soutien au transport ainsi que des réalisations enregistrées en matière d'infrastructures routières et de logistique pour diversifier leurs exportations notamment vers les pays africains. Les travaux du symposium se poursuivent dimanche avec l'organisation de trois tables rondes respectivement sur la logistique et l'exportation, sur l'importation et l'industrie.