L'Algérie et l'Union européenne ont exprimé dimanche à Alger leur satisfaction de la mise en œuvre des différentes phases du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association (P3A) lancé en 2009. Lors d'un séminaire consacré au bilan de mi-parcours de la 3ème phase et au lancement de la 4ème étape de ce programme, le ministre du Commerce, Mohamed Benmerradi, le directeur de la coopération de l'UE et les Institutions européennes auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, ainsi que le Chef de la délégation de l'UE en Algérie, John O'Rourke, ont été unanimes à considérer les résultats de ce programme de "probants". Selon M. Benmerradi, le lancement de la 4ème phase du P3A amorcera une nouvelle étape dans la coopération technique entre l'Algérie et l'UE, affirmant qu'elle exprime une volonté commune de renforcer le dialogue et le rapprochement entre les deux parties. Dans ce cadre, il a salué la "vitalité" et "l'adhésion" qui ont caractérisé cette 3ème phase à travers l'accompagnement de l'administration algérienne à l'effet de se mettre en adéquation avec les standards internationaux . Pour sa part, M. Mokrani a indiqué que le P3A était d'une "grande importance" de par les jumelages et l'assistance technique entre les institutions des deux parties. Abordant l'Accord d'association Algérie-UE, il a rappelé l'évaluation conjointe qui avait été opérée pour identifier non seulement les points faibles mais aussi les mesures pour renforcer la coopération économique. Suite à cette évaluation, les deux parties étaient parvenues à l'élargissement des programmes de coopération sectoriels et thématiques à d'autres secteurs, a-t-il relevé. Les deux parties se sont aussi mises d'accord pour que l'UE devienne le premier partenaire économique de l'Algérie notamment en matière d'investissements. Rappelant que le commerce a prédominé les relations bilatérales en faveur de l'UE, il a alors relevé la nécessité d'un appui de l'UE pour la mise en place des fondamentaux d'une économie diversifiée. De son côté, le Chef de la délégation européenne a indiqué que vu les résultats positifs réalisés jusque-là par le P3A, les deux parties ont estimé nécessaire de lancer une autre phase. Il a rappelé les divers projets mis en œuvre dans le cadre du jumelage (finances publiques, sécurité routière, innovation industrielle...) et a fait part de projets de jumelage en cours de finalisation dans des secteurs tels l'enseignement supérieur et la sûreté nationale. Selon lui, la partie européenne souhaite également travailler avec l'Algérie pour la diversification de son économie. A propos de la prochaine phase du P3A, M. O'Rourke a indiqué que l'évolution de la situation socio-économique de l'Algérie doit passer par des initiatives et des propositions concrètes visant à promouvoir la création d'emplois, à moderniser le marché du travail et à renforcer les capacités techniques et organisationnelles du pays.
20 millions d'euros pour la prochaine phase du Programme d'appui Signée en avril 2017 entre les ministères, respectivement, des Affaires Etrangères et du Commerce, pour la partie algérienne, et la Commission européenne, la 4ème phase du P3A(P3A IV) s'étendra jusqu'à 2021, a indiqué le directeur national du P3A, Djilali Lebibat. Dotée d'un budget de 20 millions d'euros, cette phase aura pour principale mission le renforcement des capacités techniques et organisationnelles de la Télédiffusion d'Algérie (TDA) pour accompagner l'ouverture du paysage audiovisuel, l'appui à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans la mise en place d'un système de management qualité ainsi que la modernisation des prestations de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) et du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il s'agira aussi de la mise en place d'une démarche qualité au sein des organismes de la protection des végétaux et des contrôles techniques y afférents, ainsi que d'un appui au ministère de la Santé. Pour ce qui est des instruments du P3A IV, ils englobent des opérations de jumelage, des actions ponctuelles, des actions d'Assistance technique et échange d'informations (TAIEX) et des actions de Soutien à l'amélioration de la gouvernance des systèmes de gestion (Sygma). Depuis la signature de la convention du P3 IV, deux (2) contrats de jumelage sont en cours de contractualisation au profit de l'Anem, tandis qu'un autre document relatif aux Douanes est en cours de préparation. A cela s'ajoute l'élaboration de cinq (5) projets de fiches de jumelage au profit des ministères, respectivement, des Finances, de l'Agriculture et de Développement rural et de la Pêche, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des Travaux publics et des Transports et de la Direction générale de la Concurrence, alors que deux autres projets sont en cours de discussion avec l'Office national de la météorologie et la Direction générale des forêts. En somme, depuis la mise en œuvre de ces programmes d'appui en 2009, 45 projets de jumelage ont été initiés dont 30 abouti, alors que 130 missions TAIEX et 129 actions ponctuelles ont été réalisées. Ce qui a permis à plusieurs secteurs de bénéficier de l'expertise offerte par huit (8) pays de l'UE (France, Allemagne, Italie, Portugal, Espagne, Autriche, Belgique, Finlande). Pour rappel, le P3A vise à renforcer le partenariat engagé entre l'Algérie et l'UE et s'adresse aux administrations du pays en leur apportant l'appui et l'expertise technique. Le P3A bénéficie de phases de financement successives dont la première (P3A I) a débuté en décembre 2007 et s'est achevée en 2012 (10 millions d'euros), alors que la deuxième phase (P3 II) a commencé en 2012 et s'est achevée en 2016. Pour ce qui est du P3A III, qui a démarré en décembre 2013 et s'achèvera en 2019, il est doté d'une enveloppe de 25 millions d'euros et a permis d'élargir le partenariat à l'ensemble des secteurs et lancer un nombre plus important d'actions de coopération dont 16 jumelages institutionnels au profit de plus de 15 secteurs de l'économie nationale (finances, commerce, industrie, travaux publics, nouvelles technologies de l'information et de la communication ) Le jumelage est un instrument de coopération entre une administration publique d'un pays bénéficiaire et son homologue d'un ou de plusieurs Etats membres de l'UE, ayant pour but de moderniser l'administration publique par le biais de formations et de rédaction de lois et règlementations. Pour ce qui est des actions TAIEX, elles consistent en missions d'experts, séminaires ou visites d'étude, tandis que les actions ponctuelles s'inscrivent dans le cadre d'une assistance technique classique et répondent de façon adéquate aux demandes des administrations.