Le ministère du Commerce s'est déjà engagé à bannir les importations anarchiques qui ont " débridé " l'économie nationale surtout avec l'objectif de la diversification de notre économie nationale. Ainsi et pas plus tard qu'hier, le ministre du secteur, Mohamed Benmeradi, a annoncé que le système des licences d'importations, mis en vigueur en 2016, sera supprimé en 2018. Intervenant lors d'une réunion avec les cadres de son secteur, le ministre a argumenté cette décision par le fait que le système des licences d'importation a non seulement "montré ses limites" mais c'est aussi un système "bureaucratique" et "manquant de transparence" sans compter qu'il a engendré parfois des problèmes d'approvisionnement. Ce sera aussi le cas pour les véhicules, qui seront aussi concernés par la suppression des licences d'importation dès l'année prochaine, mais le ministre a bien précisé que les contingentements quantitatifs d'importations ne pourraient être réinstaurés qu'"en cas de nécessité". Par ailleurs, le ministre n'a pas omis de signaler que des mesures d'encadrement du commerce extérieur sont prévues l'année prochaine, et ce, afin de protéger la production nationale et d'éviter une nouvelle envolée de la facture d'importation. Le ministre du Commerce a estimé, d'autre part que les importations devraient atteindre à la fin 2017 les 45 milliards de dollars contre 46,7 milliards de dollars à fin 2016. Quant à la facture d'importation, elle devrait baisser à 30 milliards de dollars. Il y a deux mois environ, le ministre du secteur a rappelé que l'Algérie a vu sa facture d'importation de biens passer à quelque 561 milliards de dollars entre 2000 et 2017. M. Mohamed Benmeradi a aors indiqué que les importations du pays se sont vues multipliées par six entre l'année 2000 et 2014, notamment durant cette dernière année, lors de laquelle " elles ont dépassées les 58 milliards de dollars ". Et c'est alors qu'il a tenu à expliquer que 65% de celles-ci ont été consacrés aux importations d'équipements industriels et autres intrants destinés à la production nationale. Détaillant les 35% restant il indique que 17% ont été réservés aux biens de consommation alimentaires (céréales, lait et viandes en particulier) et que les 17% restants ont été notamment réservés à l'importation de véhicules. M. Benmeradi impute cet accroissement des importations et, par contrecoup, le recul de la production nationale, à l'ouverture " débridée " de l'économie nationale, au titre d'un ajustement structurel " imposé de l'extérieur " et que, souligne-t-il, " nous n'avons pas du tout maîtrisé ". Et justement l'introduction des licences d'importation n'a pas réussi à faire fléchir les importations, car il y a eu des " importations massives " pour certaines productions, telles les céramiques, le bois, le rond à béton ou le ciment. Ainsi, le ministère du Commerce vient d'annoncer une nouvelle liste des produits interdits d'importation. En principe l'annulation du principe des licences, devrait donc encourager la reprise de la production nationale, en imposant des barrières aux produits fabriqués localement et en facilitant l'accès de ceux indispensables à l'appareil de production. D'autre part, il ne faut pas oublier le recours au financement non conventionnel, qui est désormais une nouvelle disposition adoptée et inscrite dans le plan d'action du gouvernement Ouyahia. La Banque d'algérie va donc financer le déficit du Trésor public. Le ministre du Commerce a assuré, dans cet ordre d'idées que cet argent injecté restera dans le circuit formel.
Réduction des importations à 30 milliards USD en 2018 Pour le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi,son département mène une " politique commerciale " qui tend à réduire les importations à 41 milliards de dollars à la fin de l'année 2017 et à 30 milliards de dollars en 2018, et ce, dans le cadre de la protection de la production nationale. Les efforts de la tutelle ciblent une meilleure organisation du secteur de l'importation et la limitation des importations en 2018 autour de 30 à 35 milliards de dollars, a déclaré M. Benmeradi lors d'une réunion avec la commission des Finances et de budget de l'APN dans le cadre de l'examen du projet de loi de finance 2018. Selon le ministre, l'importation de certains produits sera suspendue complètement et définitivement. Le ministre n'a pas donné de détails concernant la nature de ces produits dont l'arrêt de l'importation sera annoncé par décret. D'ailleurs la loi de finances 2018 institue un support juridique pour l'application des droits douaniers sur 32 produits et les taxes internes sur la consommation concernant certains autres produits, outre l'établissement d'une liste de 10 produits avec étiquettes. Une liste de 24 produits est soumise aux licences d'importation alors que le volume des produits à importer sera fixé à chaque début d'année conformément aux besoins du pays. Ce qui sera donc le cas actuellement. Il sera ensuite procédé à leur distribution par voie de vente aux enchères,avant que cette liste ne sera annoncée avant sa publication dans le Journal officiel aux fins de garantir plus de transparence dans l'opération. A noter que l'on recense 1000 importateurs au niveau national et que 40 d'entre eux assurent la couverture de 40 % des activités économiques du pays à l'instar du groupe Sonatrach et l'Office national des aliments du bétail, outre des importateurs privés, a rappelé le ministre. Vingt (20) produits représentent 51 % de la facture globale des importations au niveau national, alors que certains produits de luxe qui alourdissent la facture des produits importés seront donc bien évidement interdits à l'instar des "grains de tournesol" dont la valeur d'importation a atteint 25 millions de dollars, la "mayonnaise" (20 millions de dollars) et le "chewing-gum" (25 millions de dollars). Ainsi et pour résumer, le gouvernement propose de mettre en oeuvre des mesures de sauvegarde volontaristes destinées à orienter les importations à une tendance baissière. Ces mesures porteront sur un relèvement des droits de douanes, le rétablissement des droits de douanes et de la Taxe intérieure de de consommation (TIC) sur certains produits finis importés. Il y aurait également une mesure de contingentement d'autres groupes de marchandises "qui pèsent lourdement sur la balance commerciale". Et c'est donc pour ces raisons qu'il y a cette suspension d'importation de nombre de marchandises au titre de "la protection de la production nationale". L'un des objectifs majeurs de cette " politique " est d'arriver à la régulation qui devrait consister à satisfaire la demande nationale à partir d'une production nationale tandis que les importations devraient constituer des appoints nécessaires à la satisfaction de la demande locale.