Les mesures mises en place en vue de protéger le produit national et réguler les importations ne comprendront plus les licences d'importation. En effet, le système des licences d'importations, mis en vigueur en 2016, sera supprimé en 2018, a annoncé hier à Alger le ministre du Commerce, Mohamed Benmerradi, lors d'une réunion avec les cadres de son secteur. Expliquant cette décision, M. Benmerradi a fait valoir que le système des licences d'importations a non seulement «montré ses limites» mais c'est aussi un système «bureaucratique» et «manquant de transparence» sans compter qu'il a engendré parfois des problèmes d'approvisionnement. Pour les véhicules, qui seront aussi concernés par la suppression des licences d'importation dès 2018, M. Benmerradi a indiqué que les contingentements quantitatifs d'importations ne pourraient être réinstaurés qu'«en cas de nécessité». Toutefois, a-t-il ajouté, des mesures d'encadrement du commerce extérieur sont prévues en 2018, en application de la loi de Finances 2018, et ce, afin de protéger la production nationale et d'éviter une nouvelle envolée de la facture d'importations. Il s'agit, tout d'abord, de l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis ainsi que le relèvement des droits de douanes, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis, a précisé M. Benmeradi lors d'une réunion avec les cadres de son secteur. Ces deux mesures permettront non seulement l'amélioration de la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés mais aussi la valorisation des recettes budgétaires sur les opérations d'importation de certains produits de luxe, a fait valoir le ministre. En outre, en application d'une disposition introduite dans le texte de loi de Finances 2018, il est prévu de fixer, par un décret exécutif, une liste de marchandises dont l'importation sera suspendue provisoirement, Selon lui, la mise en place de cette mesure est prévue au titre des objectifs de rétablissement de la balance des paiements, qui peut être maintenue jusqu'au rééquilibrage de cette balance des paiements dont le solde global, rappelle-t-on, a affiché un déficit de 11,06 milliards de dollars au 1er semestre 2017 contre un déficit de 14,61 milliards de dollars au même semestre de 2016. Cette mesure concernera une liste de 45 familles de produits finis, constituée essentiellement de biens et de marchandises qui ne sont pas de large consommation ou de produits pour lesquels les besoins du marché national sont couverts par la production nationale. Selon ses pronostics, les importations devraient atteindre à la fin 2017 les 45 milliards de dollars contre 46,7 milliards de dollars à fin 2016. Pour l'année 2018, a-t-il ajouté, la facture d'importation devrait baisser à 30 milliards de dollars.