L'appel de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et des neuf pays du Maghreb et du Sahel concernés par l'invasion acridienne a reçu peu d'écho de la part de la communauté internationale, selon une source proche du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les promesses faites par certains donateurs au lendemain de ce cri de détresse lancé à partir d'Alger le 27 juillet dernier tardent à se concrétiser en cette période cruciale où la lutte bat son plein aux pays du Sahel. Actuellement, seule la solidarité continentale africaine a prévalu. Elle s'est traduite par l'envoi d'équipes et de matériels sur les lieux infestés. L'Algérie notamment a dépêché une aide humaine et matérielle auprès des quatre pays du Sahel. Mais les moyens dont disposent les pays touchés sont insuffisants et le temps ne joue pas en faveur des intervenants. C'est le branle-bas de combat, une véritable course contre la montre dans laquelle ils se sont engagés pour empêcher ou du moins amortir le retour des effectifs de criquets pèlerins en automne. D'où l'urgence à ce que la communauté internationale se manifeste par une contribution substantielle afin de juguler l'invasion acridienne. D'autant plus que les informations qui parviennent des pays du Sahel sont alarmantes et dénotent la gravité de la situation. Ainsi, en Mauritanie, les criquets ont atteint la capitale Nouakchott et ont causé plusieurs dégâts. Selon la FAO, les moyens financiers nécessaires pour la lutte globale dans le nord du continent africain sont de 83 millions de dollars. Une somme que l'organisation onusienne n'arrive pas à rassembler auprès des bailleurs de fonds et des pays donateurs. Ces derniers affichent pour le moment une indifférence dont le moins que l'on puisse dire est éloquente, laissant les pays concernés se démener seuls face à un fléau qui menace les récoltes. Aucun bilan n'a été fait jusqu'à présent. Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, et le président de la commission de l'Union africaine, Alpha Omar Konaré, se rendront le 18 août en Mauritanie pour évaluer l'ampleur des dégâts et discuter avec les autorités mauritaniennes des moyens à mettre en œuvre pour y remédier. En Algérie, où la mobilisation est de mise aussi bien à l'échelle locale qu'aux pays du Sahel, c'est le branle-bas de combat en prévision du retour des essaims prévu, selon les experts, durant la saison automnale. Selon le ministère de l'Agriculture, une simulation a fait ressortir que les besoins dans le cadre de cette deuxième phase de lutte s'élèvent à plus de 5 milliards de dinars.