Le cahier des charges pour la réalisation des deux projets de station de dessalement d'eau de mer à Zéralda (Alger) et El Tarf est en cours de préparation, a indiqué dimanche à Alger, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Ce cahier des charges devrait fixer, entre autres, le prix de revient de l'eau de mer dessalée ainsi que les délais de réalisation de ces deux stations d'une capacité de 300.000 m3/j chacune, a-t-il précisé à la presse en marge d'une journée technique sur la gestion de l'activité de dessalement d'eau de mer. Selon lui, l'élaboration de ce document prendra en compte les enseignements tirés à partir de l'expérience acquise grâce aux 11 stations déjà réalisées. Ce qui devra permettre d'avoir un meilleur prix du mètre cube d'eau de mer dessalée, a-t-il avancé, en ajoutant que leur délai de réalisation sera fixé entre 18 et 24 mois. Lors de son intervention à cette journée technique, M. Guitouni a souligné que pour répondre à la demande croissante en eau, le Président Abdelaziz Bouteflika a donné des "instructions fermes" pour que ces deux unités soient réalisées dans "les meilleurs délais" et dans "les meilleures conditions". Par ailleurs, il a fait savoir qu'une réflexion était en cours pour la création d'une filière industrielle dédiée au développement de la technologie des membranes qui s'applique au dessalement et présente l'avantage d'être utilisée dans les techniques de récupération et de traitement des eaux usées pour l'agriculture. Présent à cette rencontre, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a fait part du lancement, dans les plus brefs délais, des appels d'offres pour la réalisation de ces deux stations qui avec celles qui sont déjà en activité vont permettre de représenter 25% de la production globale de l'eau potable du pays contre 17% actuellement. M. Necib a rappelé l'installation, en novembre dernier, d'un comité de pilotage composé de cadres des ministères, respectivement, des Ressources en eau et de l'Energie, afin de fixer les différentes étapes de réalisation de ces deux projets avec un calendrier de mise en œuvre. Il a ainsi avancé que la station d'Echatt (wilaya d'El Tarf) serait appelée à renforcer et à sécuriser l'alimentation en eau potable d'une large zone géographique de l'est du pays. Pour ce qui est de la station de Zéralda (Alger), elle est destinée à satisfaire la demande en eau potable de la partie ouest d'Alger et de Blida. M. Necib a souligné que la réalisation de la station de Zéralda est d'autant plus nécessaire que les aléas climatiques sont à l'origine d'une chute drastique des réserves des barrages ainsi que du rabattement des niveaux des nappes phréatiques dont celles de la Mitidja, de Mazafran et du Hamiz. Les deux stations seront réalisées en mode BOT (Build Operate and Transfer) qui signifie Construire, Exploiter et Transférer, et ce, sous la conduite d'Algerian Energy Compagny (AEC), filiale de Sonatrach et de Sonelgaz. Pour rappel, le programme de dessalement, mis en œuvre à partir de 2003, prévoit la réalisation de 13 stations de dessalement d'une capacité nominale totale de 2,31 millions de m3/j, ce qui représente près de 850 millions de m3/an, pour desservir 8 millions d'habitants. A ce jour, onze (11) stations ont été réalisées et mises en service. Il s'agit des unités d'Arzew-Oran (86.000 m3/j), d'Alger Hamma (200.000 m3/j), de Skikda (100.000 m3/j), de Beni Saf-Aïn Témouchent (200.000 m3/j), Mostaganem (200.000 m3/j), Fouka-Tipaza (120.000 m3/j), Souk Tlala-Tlemcen (200.000 m3/j), Honein-Tlemcen (200.000 m3/j), Cap Djinet-Boumerdès (100.000 m3/j), Tenes-Chlef (200.000 m3/j) et Maacta-Oran (500.00 m3/j). Le volume de ces stations est de 770 millions de m3/an représentant 17% de la production nationale d'eau potable, sachant qu'elles ont mobilisé une enveloppe globale de trois (3) milliards de dollars.