Comme prévu dans la LF 2018, signée mercredi passé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les prix des produits pétroliers sont revus à la hausse dès 2018 : il s'agit essentiellement de l'essence et le gas-oil. Pour la troisième année consécutive, ces produits énergétiques, ont été la cible d'une augmentation des prix, afin de combler le déficit budgétaire, causé par la baisse drastique des cours de pétrole sur les marchés internationaux. En effet, les nouveaux prix à la pompe des carburants calculés en TTC (toutes taxes comprises), applicables à compter du 1er janvier 2018 (à 00h00) sur tout le territoire national, conformément aux réajustements introduits par la loi de Finances 2018, ont été rendus publics jeudi par l'Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH) relevant du ministère de l'Energie. Le prix de l'essence normale passera à 38,95 DA/litre (contre 32,69 DA en 2017), celui de l'Essence super à 41,97 Da/litre (contre 35,72 DA en 2017), et celui de l'essence sans plomb à 41,62 DA/litre (contre 35,33 DA), indique un communiqué de l'ARH. Le prix du gas-oil passera à 23,06 DA/litre (contre 20,42 DA) tandis que le prix du GPL-c restera inchangé par rapport à 2017 (9 DA/litre), selon la même source. Ce réajustement vient en application de l'article 33 de la LF 2018 et de la décision de l'ARH n° 76 du 25 décembre 2017, précise le communiqué. La méthodologie d'ajustement du prix du pétrole brut entrée-raffinerie, utilisé dans la détermination du prix de vente des produits pétroliers sur le marché national, est quand à elle définie par le décret exécutif n° 08-289 du 20 septembre 2008. Pour rappel, la loi de finances 2018 a introduit une augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) applicable sur les carburants. Cette hausse est de 5 DA/litre pour l'essence et de 2 DA/litre pour le gasoil. L'exposé des motifs du projet de cette loi avait expliqué que le réajustement des prix des carburants s'inscrivait dans le cadre d'une démarche globale et graduelle qui vise à rationaliser leur consommation, réduire leur importation, augmenter les recettes fiscales, diminuer les subventions budgétaires, préserver l'environnement et endiguer le phénomène de la contrebande frontalière. L'augmentation des prix des carburants en 2018 devrait générer des recettes supplémentaires de plus de 60 milliards DA. Pour rappel, la loi de Finances 2018 prévoit une série de mesures législatives et fiscales allant dans le sens du renflouement des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale. Sur le plan budgétaire, le texte prévoit des dépenses globales de 8.628 milliards de dinars (mds DA) composées de 4.043,31 mds DA de dépenses d'équipement et de 4.584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement. Le plafond d'Autorisation de programme a été fixé à 3.170,5 mds DA pour couvrir le coût des réévaluations du programme en cours et le coût des programmes neufs susceptibles d'être inscrits au cours de l'année 2018, précise la LF 2018. Outre les dépenses d'équipement mobilisées pour les mêmes secteurs socio-économiques que ceux dans les lois de finances précédentes, il est prévu de puiser dans le budget d'équipement pour le règlement des créances détenues sur l'Etat pour un montant de 400 mds DA.