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" Pour une société au service de l'humain " : Qui est Vladimir Poutine
Publié dans Le Maghreb le 01 - 01 - 2018

Si nous lisons la presse occidentale et que nous nous alimentons des productions d'Hollywood, nous aurons de Poutine et de la Russie une opinion négative et de rejet. Peu nombreux sont ceux et celles qui aiment être identifiés au mal dans tout ce qu'il y a de plus diabolique. Comme le disait G.W. Bush, dans le but de rallier le monde derrière sa cause, " vous êtes avec nous pour le bien ou contre nous pour le mal ".
On peut comprendre, pour les gouvernements, qu'il est plus facile d'avoir l'appui de leur peuple si l'ennemi à abattre est l'incarnation de ce Satan qui veut dominer le monde. D'où l'importance de diaboliser par tous les moyens possibles cet ennemi qui se met au travers de leurs projets.
Au temps du président Bush, ce fut surtout les terroristes, identifiés comme les auteurs du 11 septembre 2001, qui furent la cible incarnant ce mal absolu.
Ce combat a conduit à la guerre en Irak avec plus d'un million de victimes, à la guerre en Afghanistan et en Libye avec plus de 250 000 morts. Toutes ces guerres ont été réalisées au nom de la lutte contre le terrorisme et elles allaient se poursuivre en Syrie contre le président Bachar Al-Assad lorsque Vladimir Poutine, président de la Russie, a répondu à l'appel du gouvernement légitime de la Syrie pour lutter contre les véritables terroristes. L'Occident, loin de s'en réjouir, comme on aurait pu s'y attendre, trouve plutôt à redire de cette intervention de la Russie, pourtant légitime et conforme au droit international, ce qui n'est pas le cas de la coalition internationale sous la direction des Etats-Unis. Cette réaction de l'Occident fait dire à plusieurs analystes que les terroristes qu'ils disent combattre en Syrie sont plutôt des alliés soutenus pour renverser le gouvernement de Bachar Al Assad dont ils veulent le départ.
Vladimir Poutine devient ainsi la " bête noire " qui s'interpose aux projets de conquête de la Syrie par l'Occident. Cet engagement de la Russie, dans cette lutte contre les terroristes en Syrie, ne plaît pas du tout aux autorités gouvernementales étasuniennes et européennes. De plus, cette intervention met à jour la haute performance de la technologie militaire qui a fait plus en trois mois que ce que les Etats-Unis et leurs partenaires européens ont fait pendant toute une année. Pas surprenant que tout ce qui peut être dit pour diaboliser cet homme d'Etat soit proclamé haut et fort par les médias occidentaux.

Le véritable visage de poutine
Poutine est sans aucun doute un homme exceptionnel, amant de la nature, discipliné, partageant un esprit analytique et pratique avec une vision humaniste et spirituelle. Il sait faire preuve d'un esprit ouvert, mais aussi de liberté et de détermination dans ses décisions. Il demeure maître de son agenda. Son amour pour son peuple est indéniable et sa vision du monde rejoint celle qui fait des personnes, des peuples et des nations des entités autonomes et sujets de droit et de respect. Ce n'est pas pour rien qu'il se fait le promoteur, avec ses collègues du BRICS, d'un monde multipolaire harmonisé sur la base de consensus et d'entendement. Une vision, tout à l'opposé de celle promue par les Etats-Unis et ses alliés de l'OTAN d'un monde unipolaire sous la gouverne de l'Empire. En cela, Poutine devient l'ennemi à abattre. Peu nombreux sont ceux qui imaginent Poutine recueilli quelque part dans un monastère pour y trouver paix et lumière. C'est pourtant ce qu'il fait, dans la plus grande discrétion, une ou deux fois par année. On se souviendra de sa disparition de la scène publique, au printemps 2015, ce qui avait donné lieu à tous les scénarios allant de sa mort jusqu'à celui d'un enlèvement. Personne n'avait alors pensé qu'il ait pu se retirer pour prier et méditer. Alors que Vladimir Poutine était premier ministre de la Russie, il y eut, en 2012, une grève importante dans le secteur de la cimenterie. Les oligarques, propriétaires des cimenteries, se refusaient de répondre aux demandes des travailleurs et n'éprouvaient aucune gêne des effets désastreux de cette grève sur l'économie régionale et sur la vie des populations directement concernées. C'est alors que le premier ministre Poutine décida de mettre un terme à cette fermeture des cimenteries. Il s'est alors rendu chez les oligarques propriétaires pour les convaincre de mettre fin à ce conflit et de remettre en opération ces cimenteries. Poutine n'est pas du genre à réagir sous l'effet de la colère. Il se donne le temps de cueillir l'information la plus fiable, de l'analyser, de la discuter avec ses plus proches collaborateurs avant de passer à l'action. Il revient rarement sur ses décisions une fois qu'elles ont été prises. Au cours des deux dernières années, il s'est présenté devant plus de mille journalistes pour expliquer sa compréhension des problèmes et les solutions qui s'imposent. Pendant des heures, il répond aux questions sans utiliser la " langue de bois ". C'est ainsi qu'il a donné son point de vue sur ce qui se passait en Ukraine et sur l'intervention de la Russie en Syrie. Dans les deux cas, il fait appel au respect du droit international et défend le droit des peuples à décider eux-mêmes de leurs destinées. Ces choix ne relèvent pas de puissances étrangères. Par contre, toutes les forces démocratiques doivent s'unir pour éliminer le terrorisme de l'Etat islamique.
Si Poutine ne recule pas devant la menace, il n'est pas un promoteur de guerres. Il a doté la Russie d'armements les plus modernes capables de répondre adéquatement à ceux qui oseraient s'en prendre à la Russie. Comme tous les Etats, il assume la responsabilité des intérêts du peuple russe dont la sécurité figure au premier plan. Lors de sa seconde rencontre au Vatican avec le pape François, ce dernier lui a remis la médaille de l'Ange faiseur de Paix. Je ne sais si ce geste avait quelque chose à voir avec cette remise du Prix Nobel de la paix à Obama, au lendemain de son élection à la présidence des Etats-Unis, en 2008. Toujours est-il que le pape a jugé pertinent d'honorer de Président de la Russie de cette médaille de l'ange faiseur de paix.
Cet homme, diabolisé par les uns, soutenu à plus de 85% de son peuple et respecté dans le monde par une grande majorité, demeure égal à lui-même, peu importe les circonstances. Il porte la fierté de son peuple avec lequel il partage sa compréhension des choses et le pourquoi des actions qu'il entreprend. Il aime la nature et trouve en elle sérénité et paix. Je termine ce portrait avec ces photos qui nous montrent Poutine amoureux des animaux.

Poutine honore la médaille de l'ange de la paix
La paix que génère Vladimir Poutine à travers la diplomatie contraste fortement avec cette autre paix que les Etats-Unis et leurs alliés essaient d'imposer au monde par la force des armes et des sanctions. Depuis quelques années, la Fondation Nobel a plutôt tendance à honorer ces derniers par son Nobel de la paix. Que l'on pense à Obama des Etats-Unis et à Juan Manuel Santos de Colombie. Par contre, le pape François a plutôt choisi d'honorer le président Vladimir Poutine en lui remettant la médaille de l'Ange de la Paix. La légende veut qu'il apporte la paix sans faire la guerre.
Cette brève introduction veut surtout mettre en évidence ce Président pas comme les autres, mais aussi et surtout son ministre des relations extérieures, Sergueï Lavrov. L'un et l'autre se complètent merveilleusement bien. Si le président Poutine sait manier avec un grand art la fermeté et la patience, son ministre des Affaires extérieures sait pénétrer les divers milieux diplomatiques pour y discerner les enjeux, les combines des uns et des autres ainsi que les intérêts qui permettent de discerner des alliances possibles pour la paix sans les guerres. La reconnaissance des forces et des faiblesses des uns et des autres permet des analyses qui conduisent à des alliances de nature à affaiblir et à neutraliser les " va-t-en-guerre ". Lorsqu'en 2014, Vladimir Poutine déclare aux parlementaires russes, parlant des terroristes et des ennemis de la Russie, " nous les connaissons et savons quoi faire ", il savait que les Etats-Unis jouaient double jeu avec eux et qu'ils étaient les premiers à soutenir et à utiliser les terroristes en Syrie. Aujourd'hui, c'est la BBC qui nous en fait la révélation. Tout au long de ces années, la diplomatie russe a joué le jeu des alliances avec les Etats-Unis tout en sachant que les évènements allaient mettre à jour leur double jeu, celui de la diplomatie non fiable et celui du terrorisme. Pendant que plusieurs crurent en leur naïveté, ces derniers préparaient déjà leurs alliances avec les peuples et les regroupements politiques dont la présence est déterminante pour apporter la paix, non seulement en Syrie, mais aussi au Moyen Orient et en Asie. Le 22 novembre, une rencontre importante réunira les Présidents de la Turquie, d'Iran et de la Russie en relation avec la paix en Syrie. Le ministre des Relations extérieures de Russie a préparé le terrain avec ses deux autres homologues de sorte que les trois Présidents se retrouveront vite sur un même terrain d'entente. Ceux qui, hier, se parlaient par la voix des armes, se retrouvent réunis, aujourd'hui, par la voix du respect et des intérêts mutuels. Entre temps, les Etats-Unis continuent de faire entendre la sonnette des sanctions et la menace de la guerre à l'endroit de plusieurs pays du M.O. et de certains autres pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Ils agissent sans se rendre compte que leur approche facilite, plus que moins, le rapprochement de ces nombreux pays avec la Russie de Vladimir Poutine et de son ministre des Relations extérieures. Ces derniers font de la diplomatie de paix l'outil essentiel pour que les belligérants d'hier deviennent des alliés pour l'avenir et la prospérité de tous. Ce que la diplomatie des Etats-Unis ne peut comprendre c'est que l'approche impériale de la carotte et du bâton ne cadre d'aucune manière avec le Droit international des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le monde d'aujourd'hui et le droit international qui l'encadre et le soutient ne permettent l'existence d'aucun empire. Ce dernier est par définition ''Domination et contrainte des peuples''. S'il y a des dirigeants d'Etat qui trahissent la souverainement de leurs peuples au profit de l'Empire, ce qui est le cas de plusieurs, l'application du droit international des peuples n'en est pas moins impérative. La corruption ne saurait transformer l'injustice en justice.
Il faut rendre hommage aux peuples et aux dirigeants des pays qui disent non et à la carotte (corruption) et au bâton (menace de guerre). En Amérique latine, il faut signaler le courage du peuple vénézuélien ainsi que de ceux de la Bolivie et de Cuba. Au Moyen Orient, il faut reconnaître le courage du peuple Syrien ainsi que celui de l'Iran, entre autres.

" Poutine un dur à cuire "
Ce sont là les propos tenus par Donald Trump, président des Etats-Unis, à l'endroit de Vladimir Poutine, président de Russie. Il faut croire que le nouveau président des Etats-Unis a pris bonne note que le président de Russie n'est pas de ceux qu'il a coutume de rencontrer. S'il est pour lui, un dur à cuire, c'est sans doute dû au fait qu'on ne peut le manipuler ni par l'argent ni par les promesses du pouvoir. En tant que grand financier, Donald Trump connaît les faiblesses des hommes politiques qui n'hésitent pas à sacrifier leur dignité et leur serment d'office pour des bienfaits leur assurant la paix et la tranquillité. Poutine n'appartient pas à cette catégorie de personnes que l'on peut vaincre avec des promesses d'ambitions personnelles et encore moins avec des menaces. Il n'est pas une girouette qui tourne avec le vent. Il a ses principes et convictions et ses " partenaires " doivent en prendre bonne note.
Il est intéressant de noter que Poutine, bien que critiqué par les médias meanstream, inspire autant de respect de la part de celui qui est devenu président des Etats-Unis. Les stratégies de la corruption, de la manipulation et de la tricherie, des menaces, n'ont pas de prise sur ce Président qui sait ce qu'il veut et qui sait où il va. Il a avec lui la modération, la sagesse et le droit international tout en ayant également l'intelligence pour mettre à découvert la mauvaise foi de ceux qu'il continue d'appeler ses partenaires.
Comme il l'a répété à plusieurs reprises, il n'est pas du genre à réagir sur le coup de l'émotion, mais bien sur celui de la raison. Il a su résister, jusqu'à ce jour, aux provocations visant à l'entraîner dans une guerre dont il n'aurait pas l'initiative. Il n'est pas du genre à répondre à ces provocations qui sont autant de pièges de l'entraîner dans une guerre, pensée et voulue par ses adversaires. Il se garde le pouvoir de décider lui-même du moment et de la manière de répondre à ces provocations. Le jour où il jugera qu'une guerre est inévitable, il saura quoi faire et comment faire.
On peut dire, sans se tromper, que Vladimir Poutine est sans aucun doute la personnalité la plus importante et influente sur la scène des enjeux internationaux. Il demeure pour la grande majorité des peuples du monde une référence crédible et un chef d'Etat qui peut faire la différence sur l'avenir de notre humanité.
Il connaît ceux qui s'acharnent à garder le monde sous la tutelle d'un monde unipolaire et il sait qui ils sont. Ce qui se passe en Syrie lui révèle leur hypocrisie et leur manque de bonne foi. Ils utilisent la lutte contre le terrorisme davantage comme prétexte pour mieux le renforcer et le soutenir. Leur objectif principal est toujours celui de prendre le contrôle de l'Etat syrien. Alep en aura été une démonstration sans équivoque tout autant à travers la présence des casques blancs qui dissimulaient de véritables terroristes qu'à travers les armements abandonnés par les terroristes qui révélaient qui en étaient les donateurs.
Le président Poutine, tout en sachant ces réalités, n'en continue pas moins à confronter ses partenaires de la coalition internationale à cette grande tricherie qu'ils dissimulent à leurs peuples. Il les enferme petit à petit dans leur propre mensonge. Ceux qui se sont présentés comme les grands défenseurs de l'Humanité se retrouvent de plus en plus comme les grands fossoyeurs de cette humanité.
Tout indique que nous arrivons à un tournant décisif de cette guerre de pouvoir qui n'a rien à voir avec la guerre contre le terrorisme. La coalition internationale, menée par les Etats-Unis, n'a pas modifié son objectif premier qui est celui de renverser le gouvernement de Bachar El Assad. À ce jour, le président Trump n'a pas donné de signaux significatifs d'un changement de politique à l'endroit de la Syrie tout comme c'est le cas à l'endroit du Venezuela. Les discours peuvent varier, mais les objectifs demeurent les mêmes.
L'espoir que le peuple des Etats-Unis a mis en Donald Trump et les engagements de ce dernier à donner lui donner le pouvoir ne font pas encore partie du paysage politique des Etats-Unis. Si le peuple l'a élu, l'Etat profond ne lui a pas remis les pleins pouvoirs. C'est ce dernier qui continue à s'imposer à l'international. Donald Trump semble s'y accommoder.
En Amérique latine, il n'a pas tardé à reprendre le flambeau de la lutte contre le Venezuela et à se faire proche de Temer, faux président du Brésil, de Macri, président d'Argentine, de celui du Pérou et de Santos de la Colombie. Le Secrétaire général de l'OEA est mis à contribution pour créer un climat propice à un coup d'Etat.
Celui qui promettait de respecter les régimes politiques des Etats se donne le droit d'intervenir dans plusieurs de ces pays.
Heureusement que Poutine, le dur à cuir, est là pour s'occuper du respect du droit international.

Poutine en grand intégrateur eurasiatique
Lors de sa conférence de presse annuelle de fin d'année à Moscou, le président russe Vladimir Poutine nous a, une fois de plus, sorti quelques pépites de politique étrangère essentielles pour comprendre ce qui nous attend sur le turbulent échiquier géopolitique eurasiatique.
Tout le monde sait maintenant que Poutine se représente aux élections présidentielles prévues pour le 18 mars (" Ce sera de l'auto-nomination " et " J'espère le soutien général du public ").
Au sujet du Président Trump : " On s'appelle par nos prénoms avec Trump ; oui, nous pourrions bien utiliser le tutoiement. J'espère qu'il aura l'occasion d'améliorer les relations avec la Russie. Regardez les marchés, comment ils ont grimpé. Cela signifie que les investisseurs font confiance à l'économie américaine, cela signifie qu'ils font confiance à ce que [Donald Trump] fait dans ce domaine. "
Sur le Russiagate : " Qu'y a-t-il de si étrange à cela [que les diplomates discutent avec les fonctionnaires de leur pays d'accueil] ? Pourquoi êtes-vous pris dans cette hystérie sur 'l'espionnage russe' ? ". Sur les accusations d'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016, Poutine a déclaré : " Cela a été inventé par ceux qui visent à délégitimer Trump. Ces gens ne comprennent pas qu'ils minent leur propre pays - ils ne font pas preuve de respect envers les Américains [qui] ont voté pour Trump. " Sur la collaboration avec Washington : " La Russie et les Etats-Unis peuvent travailler en étroite collaboration sur une série de sujets ", même si l'on tient compte des " limites bien connues " qui entravent Trump. Sur un potentiel retrait des Etats-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire : " Nous entendons parler des problèmes que pose le Traité INF. Apparemment, les conditions sont en train de se créer et une campagne d'information-propagande est lancée en vue d'un éventuel retrait du traité de la part des Etats-Unis. Il n'y a rien de bon à un retrait des Etats-Unis, qui serait très préjudiciable à la sécurité internationale. Les Etats-Unis ont de facto déjà quitté le Traité INF, avec le déploiement de l'Aegis, mais la Russie ne va pas quitter le traité. Nous ne serons pas entraînés dans une course aux armements. "
Poutine a souligné que les dépenses de défense de la Russie atteignaient les 46 milliards de dollars US par an alors que les Etats-Unis prévoient un budget de 700 milliards de dollars pour 2018.
Sur l'Arctique : " J'ai visité la Terre de François-Joseph [dans l'archipel arctique]. Il y a quelques années, des guides étrangers accompagnant des groupes de touristes étrangers disaient que ces îles n'appartenaient à la Russie que depuis 'récemment'. Ils oubliaient que [la Terre de François-Joseph] est un archipel russe, mais nous le leur avons rappelé, et pour le moment tout va bien. Nous ne devons pas l'oublier. La mise en valeur de toutes ces ressources dans l'Arctique devrait être synchronisée avec la protection de l'environnement… Nous ne devons pas empiéter sur les activités économiques des minorités ethniques. "
Sur l'Ukraine : " Les autorités de Kiev n'ont aucune volonté de mettre en œuvre les accords de Minsk, aucune volonté de lancer un véritable processus politique, dont l'aboutissement pourrait être la mise en œuvre d'un accord sur le statut spécial du Donbass, qui est inscrit dans la loi ukrainienne actuelle, adoptée par la Rada [le Parlement ukrainien]. Les Russes et les Ukrainiens sont fondamentalement un seul peuple. " (On entend la satisfaction de l'auditoire).
Sur la Syrie : " Les Etats-Unis ne contribuent pas suffisamment à la résolution de la crise syrienne. Il est important qu'aucun des participants à ce processus [de paix syrienne] n'ait le désir ou la tentation d'utiliser divers groupes terroristes ou radicaux quasi terroristes pour atteindre ses objectifs politiques à court terme. "
Sur l'Irak : " Disons que les militants s'enfuient vers l'Irak. Nous disons à nos collègues américains : 'Les militants sont partis par ici ou par là.' Mais il n'y a aucune réaction, les militants ne font que s'enfuir. Pourquoi ? Parce qu'ils pensent qu'ils pourraient être utilisés dans la lutte contre [le président syrien Bachar] Assad. C'est très dangereux. "
Sur la Russie pouvant influencer la Corée du Nord pour qu'elle abandonne son programme nucléaire : " Vos membres du Congrès, des sénateurs qui ont l'air si bien, ils ont de beaux costumes, des chemises, ils sont apparemment des gens intelligents. Ils nous ont placés au niveau de la Corée du Nord et de l'Iran. En même temps, ils poussent le président des Etats-Unis à nous persuader de résoudre avec vous les problèmes de la Corée du Nord et de l'Iran. "
Sur une Corée du Nord nucléaire : " Au sujet de la Corée du Nord, nous ne l'acceptons pas comme un pays nucléaire. Quant aux Etats-Unis, ils sont allés au-delà des accords précédents [avec la République populaire démocratique de Corée]… et ont provoqué le retrait de la Corée du Nord de ces accords. Je crois qu'on a entendu dire que les Etats-Unis allaient arrêter les exercices militaires, mais non… ils ne l'ont pas fait. Il est essentiel d'agir avec prudence dans le cadre du programme nucléaire de la RPDC. "
Sur la Chine : " Je suis pleinement convaincu que la coopération avec la Chine dépasse tout programme politique. Nous resterons toujours des partenaires stratégiques, pour une longue période. Nous avons des approches similaires quant au développement du système international. Nous sommes tous les deux intéressés par des projets [économiques] conjoints, y compris l'intégration de l'OBOR [La Route de la Soie] et de l'Union Eurasienne. "

Sonner les cloches de l'intégration eurasiatique
Et cela nous amène au cœur du Nouveau grand jeu géopolitique eurasien : le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, réaffirmé une fois de plus, et l'approfondissement de l'intégration entre les nouvelles routes de la soie, anciennement OBOR, aujourd'hui Belt and Road Initiative (BRI), et l'Union économique eurasiatique (UEE).
Poutine est visiblement positif sur les avantages pour la Russie de cette interpénétration économique. Il a noté comment " la Russie a été capable de surmonter des crises majeures : l'effondrement des prix de l'énergie et les sanctions commerciales. Mais le pays va dans la bonne direction en mettant davantage l'accent sur la production intérieure. Notre commerce intérieur a augmenté de 3 %. Ça veut bien dire quelque chose ".
Autant que Pékin sur son projet de Route de la soie, Moscou met le paquet sur son offensive de charme pour élargir l'Union économique eurasienne. La Turquie pourrait être candidate à l'UEE dans un avenir proche, ainsi que l'Inde et le Pakistan. Pour souligner à quel point Moscou est totalement à bord de la BRI, Poutine a laissé entendre que cette coopération s'applique aussi bien aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qu'à l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai) et c'est là que nous voyons les efforts actuels de Moscou pour convaincre New Delhi - également membre des BRICS et de l'OCS - que parier sur les intérêts de la BRI est dans l'intérêt de l'Inde. Pas plus tard que cette semaine à New Delhi, après la réunion trilatérale entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et le ministre indien des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov a été catégorique : " Je sais que l'Inde a des problèmes avec le concept de la Route de la soie, nous en avons discuté aujourd'hui, mais le problème spécifique à cet égard ne devrait pas rendre tout le reste conditionnel à la résolution de problèmes politiques. " New Delhi devrait être à l'écoute, car elle a été l'un des alliés les plus loyaux de Moscou pendant la guerre froide. Parallèlement, l'Iran est appelé à rejoindre l'UEE dès le mois de février, selon Behrouz Hassanolfat, directeur du Département Europe et Amériques de l'Organisation iranienne pour la promotion du commerce, cité par l'Agence de presse de la République islamique (IRNA). Comme Asia Times l'a rapporté, l'Inde et l'Iran se synchronisent de plus en plus économiquement par le biais d'une Route de la Soie parallèle en Asie centrale, centrée sur le port de Chabahar. L'Iran est également une plaque tournante essentielle de la BRI et deviendra désormais une plaque tournante de l'UEE.
Comme Pékin avec sa BRI, Moscou a lancé une offensive de charme pour élargir l'UEE. La Turquie - déjà à bord de la BRI - est, dans un avenir proche, candidate possible à l'UEE, ainsi que l'Inde et le Pakistan.
Même si Poutine a de nouveau avancé la cause de ces multiples pollinisations croisées dans l'intégration eurasienne, l'Inde peut parfois donner l'impression d'être l'étrange partenaire un peu à l'écart. New Delhi vient d'accueillir le premier Sommet ASEAN-Inde sur la connectivité, qui peut être interprété comme une tentative de contrer la BRI. Pourtant, l'émergence d'un bloc anti-chinois en Asie du Sud-est semble difficile à atteindre.
De plus, Moscou ne se réjouit certainement pas d'une alliance " indo-pacifique " entre les Etats-Unis, l'Inde et le Japon qui pourrait se renforcer. Le récit sous-jacent au scénario de Poutine est on ne peut plus clair : la feuille de route de l'intégration eurasiatique dépend du rapprochement entre la BRI, l'UEE, l'OCS et les BRICS.

Comment Poutine en est arrivé à dominer le Moyen-Orient
La Syrie et la Libye ne sont que deux exemples de la manière dont le dirigeant russe a encerclé l'Occident.
Lorsque la Russie est entrée dans la guerre civile en Syrie en septembre 2016, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Ash Carter, a prédit une catastrophe pour le Kremlin. Vladimir Poutine " jetait de l'huile sur le feu " du conflit, a-t-il dit, et sa stratégie de combattre ISIS tout en soutenant le régime d'Assad était " vouée à l'échec ". Deux ans plus tard, Poutine est sorti triomphant et l'avenir de Bachar al-Assad est assuré. Ils vont bientôt déclarer leur victoire sur ISIS dans le pays.
Ce lamentable échec est dû à notre cynique effort pour installer un régime sunnite à Damas en adoptant la stratégie des années 1980 en Afghanistan. Nous formerions, financerions et armerions des djihadistes, étrangers et du pays, en partenariat avec les despotes arabes du golfe Persique. De cette manière, nous priverions la Russie de son unique base navale en eaux chaudes, Tartous, sur la côte méditerranéenne de la Syrie. Dans le processus nous créerions un tampon entre l'Iran et son mandataire basé au Liban, le Hezbollah, pour diviser l'axe chiite anti-Israël. Et nous marginaliserions encore plus le Liban en étendant l'influence de nos alliés sunnites du Golfe plus profondément dans le Levant à partir du Liban. Un demi-million de Syriens ont été massacrés, conséquence de ce schéma saugrenu, qui, géopolitiquement, a abouti à l'exact opposé du résultat attendu.
Poutine, cependant, avait capté la réalité dès le début. Contrairement aux Afghans, les Syriens ordinaires étaient habitués à vivre dans une culture libérale et diverse qui, tout en étant politiquement répressive, défendait la coexistence religieuse pacifique. La plupart d'entre eux étaient nerveux de voir leur pays transformé en une théocratie wahhabite. Assad, malgré toutes ses erreurs, était le tampon entre eux et le carnage fratricide. Ils sont restés avec le diable qu'ils connaissaient et il n'y a pas eu de révolution populaire contre Assad - rien de comparable au soulèvement de Tahrir qui a chassé le dictateur égyptien haï Hosni Moubarak. Les manifestations de millions de personnes à Damas étaient en faveur du régime. Pour les deux tiers de la population syrienne qui vit maintenant dans les zones du pays contrôlées par le gouvernement, Assad est plus populaire que jamais et Poutine est un héros.
Rien d'étonnant si Poutine s'est dernièrement moqué de Washington pour " ne pas connaître la différence entre l'Autriche et l'Australie ". La même accusation pourrait, hélas, être formulée contre les dirigeants de l'OTAN en général. Lors d'une réunion à l'ONU le mois dernier, le groupe au nom orwellien des " Amis de la Syrie " - l'alliance occidentale et des pays du Golfe qui a déchaîné le djihad - a déclaré qu'il ne s'engagerait pas dans les efforts de reconstruction jusqu'à ce que (selon les mots de Boris Johnson), il y ait une " mise à l'écart " politique d'Assad.
Mais quelques semaines plus tôt, une importante conférence internationale sur la reconstruction avait eu lieu à Damas. Pendant celle-ci, Assad avait exclu l'attribution des contrats de plusieurs milliards de dollars aux pays occidentaux et arabes hostiles au motif qu'ils avaient détruit son pays. La Syrie chercherait plutôt à l'Est, et en particulier en Russie, en Iran et en Chine. Moscou s'occupe déjà d'expédier par bateau des milliers de tonnes de matériel et plus de 40 pièces de machines de construction - y compris des bulldozers et des grues - en Syrie, qui ne veut pas ou n'a pas besoin de notre aide.
L'incapacité à reconnaître et encore moins à affronter le rôle régional croissant de la Russie derrière la Syrie a été mise en lumière de la même manière pendant un voyage tourbillon que Johnson a fait en Libye en août. Il y a eu une brève rencontre avec l'homme fort laïque Khalifa Haftar, un ancien général de l'armée de Kadhafi, dont les forces dominent actuellement l'est de la Libye - y compris Benghazi et la plus grande partie des champs pétrolifères importants du pays. Ce dernier est déterminé à s'emparer de Tripoli et il le fera probablement. Haftar a des liens avec Moscou qui remontent au début des années 1970 et il est dans la poche de Poutine depuis au moins deux ans, rencontrant régulièrement des responsables russes comme sur un porte-avion au large de la côte méditerranéenne. Une semaine avant de serrer la main de Johnson, Haftar s'est rendu à Moscou pour avoir des discussions poussées avec des responsables important des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. Elles ont cimenté des plans pour faire passer la Libye divisée à un Etat sous le contrôle de Haftar en tant que ministre de la Défense tout puissant, avec l'aide directe de l'armée russe. Le Kremlin a déjà déployé des troupes et des avions de chasse en Egypte occidentale pour rejoindre ce pays et les Emirats arabes unis, qui soutiennent aussi Haftar dans son combat unificateur contre les islamistes. Comme en Syrie, pendant des décennies avant la chute de Kadhafi, la Russie était le plus grand fournisseur d'armes de la Libye et son allié international le plus étroit, et Moscou a longtemps visé une base navale sur la côte libyenne pour compléter la sienne (aujourd'hui renforcée) à Tartous. Compte tenu de tout cela, quand Johnson a suggéré que Haftar pourrait avoir " un rôle à jouer " dans toute réconciliation politique future, tout en insistant pour qu'il respecte un cessez-le-feu négocié à l'échelle internationale, celui-ci a dû avoir de la peine à se retenir de rire. La Syrie et la Libye, cependant, ne sont que deux exemples montrant comment la Russie encercle l'Occident dans sa détermination à parvenir à un statut de superpuissance au Moyen-Orient. Poutine vient de conclure un accord avec la Turquie - qui a la deuxième plus grande armée de l'OTAN - pour lui vendre son système de défense aérienne le plus avancé, le S-400. (Les S-400 ont déjà été déployés en Syrie, alors qu'on a donné à l'Iran le moins avancé mais redoutable S-300). Peu après que la Russie est entrée en guerre en Syrie, la Turquie a abattu un de ses avions. C'était une tentative délibérée du président Erdogan de provoquer une guerre plus large, et il a été furieux que Poutine, par une campagne de bombardements impitoyable, ait mis fin à son soutien aux fantassins d'ISIS en Syrie et à sa fourniture de pétrole du califat. (L'OTAN avait ignoré toute cette duplicité dans l'espoir qu'ISIS affaiblirait Assad.) Cela témoigne des capacités diplomatiques extraordinaires pour lesquelles la Russie et la Turquie se congratulent réciproquement comme jamais auparavant. Et sous les auspices russes, la Turquie travaille avec l'Iran et l'Irak pour contenir les retombées du référendum sur l'indépendance kurde.
Lorsque le roi Salmane est arrivé à Moscou cette semaine, c'était la première fois qu'un dirigeant saoudien faisait une visite officielle en Russie - mais seulement la dernière de plus de deux douzaines de rencontres en tête à tête de Poutine avec des dirigeants moyen-orientaux. La Russie, bien sûr, n'est pas l'Union soviétique, et il est facile de comprendre pourquoi les Saoudiens et les autres tyrannies du Golfe croient qu'elles peuvent faire affaire avec un dirigeant autoritaire comme Poutine. Il partage leur mépris pour la démocratie occidentale ; et, contrairement à ce qui arrive à celui qui habite la Maison Blanche, c'est un homme de parole, il promeut la stabilité et non le chaos, et il n'a pas d'agenda compliqué pour les droits de l'homme.
Au programme saoudien à Moscou : la montée de l'Iran en tant qu'acteur régional dominant, les zones de désescalade en Syrie et les milliards de dollars de ventes d'armes russes et d'investissement économique mutuel direct. Riyad est encore outragée que l'administration Obama ait accepté un accord nucléaire avec l'Iran, le rival des Saoudiens pour l'hégémonie régionale, et elle boude à cause de la débâcle en Syrie. Ils n'ont que la Russie pour la transformer en un effort pour limiter l'influence de Téhéran en Syrie. Pour la même raison, le Premier ministre israélien Netanyahou a rencontré Poutine. Pendant l'une de ces rencontres, il était presque en pleurs lorsqu'il a prié, comme les Saoudiens, de freiner l'Iran et le Hezbollah, qui cherchent la destruction de l'Etat juif.
Dans un effort désespéré d'arrêter la prise de pouvoir de Poutine en cours, l'administration Trump dénoncera presque certainement l'accord nucléaire avec l'Iran le 15 octobre, bien que l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'UE et l'ONU soient persuadés que Téhéran en respecte les termes. Le but est de provoquer une confrontation militaire avec l'Iran, ou au moins de créer davantage de turbulences régionales pour affaiblir le Kremlin. Ce geste imprudent et injustifié lui mettra un bâton dans les roues, mais à long terme - comme l'intervention en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie - il est voué à l'échec.
Poutine a une longueur d'avance, après avoir réussi l'exploit diplomatique apparemment impossible de combattre avec le Hezbollah en Syrie tout en permettant à Israël de bombarder le Hezbollah et des cibles du régime syrien à l'intérieur du pays. La semaine dernière, une délégation de l'organisation terroriste palestinienne Hamas s'est rendue à Moscou pour discuter du processus de paix après sa réconciliation avec son principal rival le Fatah, à la suite d'une autre intervention directe de Poutine. Et on a dit à Netanyahou, bien que la Russie considère Israël comme un partenaire important, que l'Iran restera, quoi qu'il en soit, son allié indispensable. Poutine pourrait donc déjà avoir le levier diplomatique nécessaire pour faire baisser les tensions entre l'Iran et Israël, laissant une fois de plus Washington à l'écart et humilié. Pendant un moment, les conséquences des battements de tambour de Netanyahou appelant à la guerre contre l'Iran ont été inexistantes, et Moscou pourrait désormais donner le feu vert à l'Iran, à la Syrie et au Hezbollah pour déclencher les flammes de l'enfer contre l'Etat juif.
Il est facile de comprendre pourquoi Netanyahou tremble dans ses bottes, mais devrions-nous nous alarmer, en Europe, du triomphe de Poutine au Moyen-Orient ? Pas trop. Vous n'avez pas besoin d'être une groupie de Poutine pour reconnaître que ce n'est pas lui qui a lancé une invasion illégale après l'autre dans la région, laissant des millions de morts, de mutilés et de déplacés. Et il a non seulement ralenti le flux de réfugiés syriens sur notre continent, mais il a commencé à renverser la tendance. Un demi-million de Syriens sont retournés dans leur pays rien que cette année.
Alors qu'aucun camp n'a émergé les mains propres de l'une des guerres civiles les plus brutales de l'histoire moderne, il est aussi très encourageant qu'il y ait eu si peu de défections dans une armée majoritairement composée de musulmans sunnites (80% selon certains décomptes). Ils se sont battus contre des myriades de groupes djihadistes sunnites au nom d'un régime dominé par les alaouites, aux côtés de soldats russes horrifiés (contrairement à nous) par le carnage déclenché contre leurs coreligionnaires chrétiens et les milices chiites conservatrices envoyées par l'Iran et le Hezbollah, également déterminées à protéger leur propre secte. Vu la manière dont la Tunisie et la Turquie - deux pays musulmans historiquement laïques dans la région - embrassent rapidement l'islamisme, et comment la lutte interne entre sunnites et chiites continue à déchirer une grande partie du Moyen-Orient, la victoire du pluralisme et de la laïcité sur le malfaisant djihad wahhabite en Syrie est finalement réconfortante.


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