Mauvaises nouvelles en provenance de Bruxelles. La Commission européenne a nettement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro qu'elle a rendues publiques aujourd'hui. L'activité de la zone ne croîtrait plus que de 1,8% en 2008 contre 2,2% prévus en novembre dernier. Seule petite consolation: un rebond au second semestre 2008. Ces prévisions intérimaires sont basées sur les performances de sept pays - France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Pologne et Royaume-Uni -, qui forment 80% du PIB (produit intérieur brut) de l'UE, l'Union européenne. Pour les Vingt-sept, les révisions sont également orientées à la baisse de 0,4% par rapport aux prévisions de novembre qui s'établissaient à 2,0%. C'est la bonne tenue de la croissance dans les "nouveaux pays" qui permet de réaliser une performance supérieure à celle de la zone euro."L'Europe commence clairement à ressentir l'impact des vents contraires mondiaux en termes de croissance plus faible et d'inflation plus élevée", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. Il a cité la crise du crédit immobilier américain, la décélération de l'économie américaine et les prix élevés des matières premières comme étant les raisons de ce phénomène qui pourrait toutefois ne pas durer. La Commission estime en effet que les indicateurs permettent d'envisager un rebond de la croissance au second semestre de 2008 si l'économie américaine recommence à croître et si la crise financière se stabilise dans les mois qui viennent. La France connaîtrait une croissance d'à peine 1,7% en 2008, contre 2,0% prévus en novembre, et l'Allemagne enregistrerait une décélération encore plus marquée, à 1,6% contre 2,1% prévus. Seuls les Pays-Bas s'en tireraient mieux avec une croissance de 2,9% en 2008, soit 0,3% de plus que prévu. Nourrie par les prix élevés du pétrole et des produits alimentaires, l'inflation dans la zone euro devrait s'élever à 2,9% au sein de l'UE en 2008 et à 2,6% dans la zone euro. Pour la France, l'inflation serait de 2,4% l'an prochain et, pour l'Allemagne, elle s'élèverait à 2,3%./YC La croissance de la France n'est pas suffisante pour lui permettre de rester un pays riche, a déclaré la présidente du Medef Laurence Parisot, délivrant cependant un satisfecit à Nicolas Sarkozy en matière économique face à l'impatience des Français. "Je pense qu'il faut au moins deux ans pour que tous les efforts, les orientations nouvelles qui sont prises actuellement puissent donner vraiment des effets", a défendu la présidente du Medef, interrogée sur RMC et BFM TV. "Beaucoup de choses ont été faites et je trouve tout à fait invraisemblable de ne pas être capable aujourd'hui de voir tout ce qui a été fait", a-t-elle insisté. A ses yeux cependant, la croissance française est aujourd'hui "à peine de 2%", "bien inférieure" à la croissance américaine et en-deça de la moyenne de la zone euro et à la croissance américaine. "Il y a donc quelque chose qui cloche et c'est ce que les Français ressentent", a-t-elle ajouté. "Notre pays n'a pas une croissance suffisante. Elle a une croissance faible et irrégulière et seule une croissance soutenue et régulièrement forte peut permettre à notre pays de rester un pays riche", a-t-elle estimé.