Bled Number One, le deuxième long métrage qu'a signé Rabah Ameur- Zaïmeche est, depuis hier, sur les écrans de nos cinémas dont l'ABC, la filmathèque Mohamed-Zinet de Riadh El Feth ainsi que la Cinémathèque d'Oran. Ce film né trois années après son premier long métrage, Wesh Wesh qui a remporté le Prix de la jeunesse – au festival de Cannes 2006 où il a été projeté dans la section, “ Un certain regard”, touche par son aspect dramatique. Il est vrai qu'il y a beaucoup de dialogues dans Bled Number One, mais l'image, hautement expressive, vous fait titiller tant qu'elle nous replonge dans cette Algérie populaire des maison vieillottes, des routes défoncées et des magasins en baraques. “J'ai tourné ce film à Skikda, ma ville natale où je n'y suis pas allé depuis 17 années” affirme Rabah Ameur- Zaïmeche qui a fait le déplacement, depuis Paris, pour la promotion de son film. “La plupart des acteurs sont des membres de ma famille dont la plupart n'ont jamais figuré dans une œuvre cinématographique. Mais je les trouve géniaux et même eux, quand ils se sont vu, ont vécu un moment très émotif ” se rappelle encore ce réalisateur jeune qui espère que la sortie de son film en Algérie, “provoquera un échange, un vrai dialogue aussi libéral que démocratique avec le public algérien ” souhaite-t-il. La représentante de Cinéma du losange, qui a accompagné le jeune cinéaste, soutient pour sa part, que la sortie international de ce film est “ une véritable réussite, et qu'en France seulement il a enregistré pas moins de 100 000 entrées en une semaine” dira-elle, en avouant que ce produit est en train de “ vivre une très belle carrière que ce soit au Canada ou ailleurs ”. Un succès qui est allé, d'ailleurs, droit au cœur de Rabah Ameur-Zaïmeche, qui souhaite passer très vite à autre chose, c'est-à-dire à une autre production qui sera certainement la suite de Bled Number One. En fait, le réalisateur est en plein dans le processus filmique d'une trilogie, puisque déjà ce dernier long métrage est la suite logique de Wesh Wesh. Le dernier long métrage dont la fin est ouverte puisque Kamel, (Rabah Ameur- Zaïmeche) le personnage central du film, qui découvre son Algérie dont il ne connaît rien étouffe. Il est au bord de la folie ; son rêve c'est d'aller ailleurs par n'importe quelle manière…… “ L'on peut imaginer Kamel embarquer dans un bateau clandestin avec plein de jeunes et atterrir sur les cotes tunisiennes …. ” propose le réalisateur qui avoue tout son bonheur de se retrouver en Algérie avec son film. Film dont le temps est suspendu, Bled Number one fonctionne un peu comme le documentaire ou le découvreur des traditions ancestrales, des femmes recluses et surtout des hommes qui ont l'honneur à fleur de peau. “ C'est un autre rapport au temps, où il ne s'agit pas, forcément, de filmer une réalité immédiate, de manière réaliste. Il s'agit d'une proposition, juste présenter des choses, non pas porter de jugement. (...) Pour écrire Bled Number One, je ne suis pas du tout retourné en Algérie pour y capter quelque chose de la jeunesse d'aujourd'hui. J'ai écrit cette histoire avec mes souvenirs de vacances. Mais, c'est aussi, parce que je sentais que les choses n'avaient pas vraiment bougé, que le temps passe différemment là-bas. Tu as le temps de réfléchir, et d'être en face des éléments. (...) Un film, c'est un geste, un élan, un travail, une entreprise, une action. Une action dans la vie, une pure leçon de vie. C'est là où l'on saisit quelque chose du vivant. Il faut demeurer vivant, quoiqu'il arrive ”, soutient encore le réalisateur.