C'est le cinéaste qui a composé le programme des films qui l'ont marqué depuis son enfance... Du 25 au 28 juillet, Digne-les-Bains a accueilli et abrité un événement baptisé: l'Eté cinéma juillet 2006. Une manifestation estivale qui a été consacrée cette année, au cinéaste algérien Rabah Ameur Zaïmèche avec lequel un programme de films a été composé, films qu'il aime particulièrement et qui l'ont marqué depuis son enfance. Ainsi, lors de ces projections, Jim Jarmusch a côtoyé Howard Hawks et la quête de Pasolini dans l'Evangile selon Saint Matthieu qui reflète la réflexion de Kiarostami. Les spectateurs ont pu découvrir aussi, en avant-première le film de Claire Simon, «ça brûle» en présence de la cinéaste.«De film en film se dessine le désir de cinéma de Rabah, désir de dire en images et en son une forme de vérité humaine hors des clichés culturels du discours normalisé et du formatage esthétique». «Le cinéma de Rabah Ameur Zaïmèche est une originalité et une pertinence dans l'approche du réel», a affirmé Jean-Pierre Castagna, président des rencontres cinématographiques de Digne-les-Bains. Ayant été projeté le 25 juillet dernier, au centre culturel René Char, la grande découverte de Cannes 2006, le second film de Rabah Ameur-Zaïmèche, après Wesh Wesh, laisse une empreinte profonde et troublante dans l'esprit du spectateur. Prix de la jeunesse de la 59ème édition du Festival de Cannes, par ailleurs, Bled Number one, raconte l'histoire de Kamel qui, à peine sorti de prison, est expulsé vers son pays d'origine, l'Algérie. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids des traditions ancestrales. Bled number one doit son titre au fait que Rabah Ameur- Zaïmèche traite dans son film de la diaspora algérienne et fait référence au bled d'origine les «Wesh, Wesh, qu'est-ce qui se passe?» Bled number one, qui reprend le personnage de Karim, est une suite de Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe? Cependant, le réalisateur et interprète du héros des deux films, Rabah Ameur-Zaïmèche a précisé que Bled Number one pouvait être tout aussi bien considéré comme l'«après» que comme l'«avant» Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe? Celui-ci a été projeté le 27 juillet, au soir. Ce film met en scène la vie d'un groupe de jeunes adultes confrontés à la décomposition sociale du quartier dans la cité des Bosquets. Une dégradation qui se déroule à travers le regard de Kamel, de retour dans cette cité, après en avoir été expulsé...Né en 1966 en Algérie, Rabah Ameur Zaïmèche est arrivé en France en 1968.Il a grandi dans la cité des Bosquets à Monfermeil, en Seine Saint-Denis. Après des études en sciences humaines, il fonde en 1999 la société Sarrazink production et réalise son premeir long métrage en 2002, Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe? (Prix Louis Delluc). En 2005,il écrit, produit et réalise Bled Number One, ce film qui gagna l'estime du public français cette année, depuis sa sortie dans les salles, au mois de juin. Meriem Serbah, l'interprète de Louisa dans Bled Number one, a aussi reçu une formation de chanteuse. Passionnée par le jazz et la soul, elle est chanteuse, auteur et compositeur du groupe de jazz Jefferson. Elle a d'ailleurs su mêler ses deux passions en jouant dans la comédie musicale «Les enfants gâtés» de Jean-Claude Penchenat. Après l'avoir suivi dans Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe?, on retrouve le personnage de Karim dans Bled number one, le deuxième film de Rabah Ameur-Zaïmèche qui en est aussi l'interprète. Un film qu'on espère, pourquoi pas, retrouver à l'affiche dans nos salles de cinéma.