Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali a appelé, lundi à Alger, les enseignants grévistes à mettre fin à leur mouvement de grève et à faire prévaloir le dialogue "pour l'intérêt des élèves et du pays". "Nous avons demandé aux représentants du syndicat de faire prévaloir le dialogue et de placer l'intérêt des élèves et du pays au-dessus de toute considération", a indiqué M. Zemali dans une déclaration à la presse lors de l'audience accordée aux représentants du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE), estimant que la situation engendrée par la grève continue, qui dure depuis plusieurs semaines, mène à "la discorde (fitna) qui n'est dans l'intérêt d'aucune partie". "La situation d'aujourd'hui qui va au-delà des lignes rouges est devenue incontrôlable par ces parties", a-t-il soutenu, appelant au "respect des décisions de la justice". Après avoir affirmé que la Constitution algérienne "garantit à l'enfant le droit à l'éducation", M. Zemali a rappelé que la loi algérienne "a mis en place plusieurs mécanismes de dialogue et de concertation", soulignant que son département ministériel est chargé de "veiller à l'application de la loi et d'accompagner ces syndicats, les travailleurs et les partenaires sociaux, afin de leur permettre de s'enquérir et de se conformer aux textes de lois.
Placer l'intérêt de l'élève au-dessus de toute considération Cinq (05) syndicats du secteur de l'Education ont appelé, dimanche à Alger, "à placer l'intérêt de l'élève au-dessus de toute considération", estimant que la grève ouverte enclenchée depuis plus d'un mois par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE), " se répercutera négativement sur l'action syndicale". Les représentants de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), de l'Union nationale des personnels de l`éducation (UNPE), du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN), et du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (SNAPEP), ont précisé que la grève ouverte déclenchée par le CNAPESTE "est juridiquement illégale" et nuit à l'action syndicale". Ils ont exhorté les enseignants et les parents d'élèves à penser à l'avenir des élèves, et le ministère à recevoir des représentants de ce syndicat le plus tôt possible. Le Secrétaire général de la FNTE, Ferhat Chebbah a appelé, lors de la conférence de presse qu'il a animée avec les représentants d'autres syndicats, notamment les enseignants et les parents d'élèves, à "penser à l'avenir des élèves" et à placer leur intérêt au-dessus de toute considération, ajoutant que la grève ouverte, du fait de son caractère illégal, "nuit à l'action syndicale dans son ensemble". Après avoir relevé qu'il existe d'autres voies et méthodes pour revendiquer les droits à l'instar du dialogue, l'interlocuteur a estimé que les choses "risquent de prendre une autre tournure", notamment après les appels lancés aux élèves via les réseaux sociaux, "pour sortir dans les rues ", comme si les choses étaient planifiées d'avance" par d'autres parties, ce qui "constitue un danger pour la paix sociale et l'organisation syndicale". Soulignant que le chiffre avancé par le syndicat qui a appelé à la contestation concernant le taux de suivi de cette grève ouverte (95%), est "erroné", le représentant de la FNTE a affirmé que le taux ne dépassait pas les 4% au niveau national. Il a relevé que 32 wilayas ne sont pas concernées par l'action de contestation, estimant que les chiffres du CNAPESTE "minimisent" la représentation des autres syndicats dans le secteur de l'Education. De son côté, l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE) avait appelé, dimanche à Alger, le CNAPESTE, à se conformer à la décision de justice et à arrêter la grève pour préserver l'intérêt de l'élève et son droit constitutionnel à la scolarité. L'ANPE a souligné que la grève à laquelle a appelé le CNAPESTE doit être traitée avec "civilité" en tenant compte de la situation économique du pays. Outre la révision du Statut des personnels de l'Education, le CNAPESTE revendique l'application des procès-verbaux signés par les directeurs de l'Education de Blida et de Béjaïa, relatifs au droit de mobilité des fonctionnaires. Pour rappel, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a annoncé, mardi dernier, au Forum de la Radio nationale, le début de l'envoi de mises en demeure avant le licenciement des enseignants grévistes si ces derniers ne se conforment pas à la loi et refusent encore de rejoindre leurs postes de travail", indiquant que le CNAPESTE "a exploité un droit constitutionnel" en recourant à une grève ouverte, un concept qui n'a pas d'existence dans le Code du travail qui encadre les grèves. Mme Benghabrit a fait état de solutions urgentes à même de remédier à la situation, comme le recours aux enseignants retraités et aux enseignants figurant sur les listes de réserve. Mme Benghabrit a affirmé pour ce qui est des revendications du CNAPESTE que son département "n'a signé et ne signera que pour des revendications qu'il peut concrétiser sur le terrain", telle que la revendication portant sur la révision du Statut des personnels du secteur, indiquant que l'étude de ce point ne sera pas finalisée avant 5 années".