Mourad Zemali a réitéré la position de son département consistant à rencontrer tous les partenaires sociaux Le ministre du Travail a souligné que le droit de grève ne permet pas aux syndicats d'user de cet instrument pour paralyser le pays. Le bras de fer entre le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) et le ministère de l'éducation nationale ne semble pas connaître de sitôt un dénouement heureux. Ce tableau est conforté par la déclaration du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, qui a tenu une réunion officielle avec les représentants du Cnapeste dans le cadre des négociations quant à l'arrêt de la grève illimitée et reprendre les canaux du dialogue pour trouver une issue au conflit dans le secteur de l'éducation, qui a trop longtemps duré. Mourad Zemali à réitéré la position de son département consistant à rencontrer tous les partenaires sociaux dans l'objectif «d'asseoir un dialogue serein et transparent pour résoudre les problèmes des secteurs qui connaissent une situation de blocage à cause des grèves et débrayages enregistrés dans la fonction publique et certaines entreprises du secteur économique», a-t-il asséné. Le ministre du Travail a fait dans «la pédagogie juridique» qui a trait aux dispositions qui encadrent l'activité syndicale et le volet en rapport avec les critères justifiant le recours à la grève. Dans ce sens, Mourad Zemali a précisé que «la réunion avec les représentants du Cnapeste se voulait comme un rappel pour leur signifier que le dialogue est le seul moyen idoine en mesure de régler les questions pendantes telles qu'énumérées dans la plate-forme revendicative de ce syndicat», et d'ajouter qu'«il ne faut pas oublier que la justice a tranché le cas de la grève qui a été déclenchée par le Cnapeste en la qualifiant d'illégale», a-t-il noté. Dans un autre registre, le ministre du Travail, Mourad Zemali en l'occurrence, a précisé par rapport à la grève du Cnapeste indiquant qu'«on n'a jamais entendu parler d'une grève illimitée et ça n'existe pas une grève illimitée», a-t-il rétorqué. Le ministre du Travail a souligné que le droit de grève ne permet pas aux syndicats d'user de cet instrument pour paralyser l'économie du pays et participer au blocage des entreprises. Il a par ailleurs indiqué que «l'enseignement est aussi un droit constitutionnel qu'il faut appliquer selon ce que la loi exige», a-t-il précisé. Mourad Zemali a rappelé que «le pays connaît une situation des plus difficiles. La généralisation des grèves et débrayages ne servira pas l'intérêt général des citoyens ni l'économie du pays», a-t-il souligné. De ce point de vue, le ministre du Travail a insisté sur l'idée que les syndicats sont tenus de respecter les décisions de la justice et que les partenaires sociaux sont appelés à adopter la politique du dialogue et créer un climat favorisant des issues incitant au retour à la normale dans les secteurs qui connaissent des perturbations et des grèves. Le ministre du Travail a affiché un ton très ferme en faisant allusion à la situation tendue qui caractérise le secteur de l'Education nationale, en signalant que «nous ne tolérerons aucune grève qui risque de porter atteinte à l'économie nationale et à l'entreprise», et d'ajouter que «aucun syndicat n'a le droit de se jouer de l'avenir des générations, et tout le monde doit se conformer aux décisions de la justice», a-t-il rappelé. La réunion du ministre avec les représentants du Cnapeste renseigne sur la dangerosité inhérente à la situation sociale et ses soubassements sur le plan politique. Cette rencontre se veut comme un ultime moyen pour favoriser le climat d'apaisement comme cela est précisé par ses déclarations. Le Cnapeste assure que le problème n'est pas posé par rapport au dialogue en tant que tel, mais la plate-forme revendicative n'est pas prise en charge totalement dans les négociations, qui fait défaut du côté de la tutelle, à savoir le ministère de l'Education nationale. Le représentant et membre du bureau du Cnapeste, Douiba, explique que «nous n'avons reçu aucune notification de la part de la justice qui justifie que notre grève est illégale. Jusqu'à preuve du contraire, nous considérons que la grève que nous avons déclenchée est respectueuse des dispositions réglementaires et juridiques telles que stipulées par les textes de lois», a-t-il mentionné. Douiba a par ailleurs affirmé que «le Cnapeste va maintenir sa grève illimitée jusqu'à ce que ses revendications soient satisfaites», a-t-il souligné. Le Cnapeste a valorisé l'attitude du ministre du Travail consistant à rencontrer ses représentants pour débattre des questions liées à la manière de résoudre et trouver des solutions aux conflits de travail caractérisant son syndicat et le ministère de l'Education nationale. Dans le même sillage, Douiba a affirmé que cette rencontre est venue comme une occasion de solliciter le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale de se proposer comme médiateur entre le syndicat et le ministère de l'Education. Cette démarche qui est nouvelle dans les positions du Cnapeste démontre que la situation a atteint son paroxysme et que les solutions faites sur la base d'obstination et de fixation n'arrangent pas les choses et elles ne peuvent en aucune manière pousser vers une issue positive quant au climat tendu que connaît le secteur de l'Education nationale. Pourquoi le Cnapeste cherche-t-il la médiation du ministre du Travail Mourad Zemali auprès de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit? La ministre de l'Education nationale a exigé que le Cnapeste mette un terme à la grève illimitée pour que le dialogue soit entamé en bonne et due forme. Autrement il n'y aura pas de négociations avec ce dernier. A titre de rappel, le coordinateur du Syndicat national des enseignants de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, avait qualifié que «la grève illimitée entamée par le Cnapeste est un choix autonome de ce dernier et non un choix débattu au sein de l'intersyndicale», a-t-il insinué.