Kheïreddine Zetchi a été élu président de la FAF le lundi 20 mars 2017. Son manque d'expérience a été souligné à maintes reprises. On peut citer, pêle-mêle, le conflit avec la LFP de Mahfoud Kerbadj, la nomination précipitée de l'inexpérimentée Lucas Alcaraz et la gestion chaotique de son éviction ou encore l'affaire Bachir Ould Zmirli à la CAF. Et pourtant, un travail de fond a été entamé dans l'ombre du tohu-bohu médiatique. Il est bon de le souligner. " Cheikh " Saâdane, un sage à la tête de la DTN Tout avait mal commencé pour la DTN. Kheireddine Zetchi a très vite nommé de M. Fodil Tikanouine (73 ans) directeur technique national. Fort de son expérience dans la création de l'académie de la FAF, il avait pour objectif de les multiplier à l'échelle nationale. Mais une sombre histoire (accusations de vol de documents) et un invité gênant (invitation du controversé François Blaquart) sont venus stopper nette le bon vieux Tikanouine qui a remis sa démission moins de cinq mois après sa nomination. Il fallait réagir vite et la FAF a ainsi rappelé une valeur sûre en la personne de Rabah Saâdane. De par son parcours et sa sagesse légendaire, sa nomination au poste de Directeur technique national ne souffrirait, en théorie, d'aucune contestation.
Boualem Charef, l'homme de terrain Dans le même temps c'est le très méthodique Boualem Charef qui est nommé Directeur des équipes nationales. Cet homme de terrain, peu bavard dans les médias, a vraiment pris les choses en main. Le communiqué de son intronisation avait fait sourire les habitués du bricolage … " M. Charef, Directeur des équipes nationales, aura pour mission prioritaire de mettre en place des sélections nationales pérennes qui travailleront sur le long terme et qui ne seront pas dissoutes systématiquement après d'éventuelles éliminations des compétitions dans lesquelles elles sont engagées ". La couleur est annoncée. Le travail de fond pouvait commencer.
Redynamiser les sélections de jeunes La formation dans les clubs n'étant pas assez performante, il fallait montrer l'exemple. En plus de ses responsabilités de directeur des équipes nationales, Charef devient l'entraineur en chef de la sélection U21. Il est assisté de Hocine Abdelaziz et de l'entraîneur des gardiens de but, M'hamed Hanniched. Salim Seba devient entraineur des U20 assisté de Hocine Achiou. Ce dernier a raccroché les crampons pour mettre son expérience au profit des jeunes. Il poursuit un cursus de formation en parallèle. Sofiane Boudjella s'occupera quant à lui des U17. S'en suit une succession de regroupements au Centre Technique National de Sidi Moussa ainsi que des matchs amicaux face aux Tunisiens, Mauritaniens ou des équipes locales. Un travail de prospection est aussi mené.
Des objectifs pas seulement chiffrés L'objectif de court terme est là. Il s'agit de dégager une ossature compétitive qui participera aux éliminatoires du tournoi des jeux Olympiques de Tokyo-2020. Les CAN U17 et U20 qualificatives pour les coupes du monde des mêmes catégories sont aussi à considérer. Pas moins de huit stages (U17, U20, U21) ont eu lieu en moins de trois mois (Novembre 2017 - Janvier 2018). Il s'agit de prospecter et d'analyser un maximum de jeunes. Les regroupements leurs permettent de se jauger et d'apprendre le haut niveau. Sans être exhaustif, ils viennent de Batna, Biskra, Laghouat, Tamanrasset ou Touggourt et s'entrainent avec les Algérois, les Oranais ou les jeunes de Chlef. Une sélection en Equipe Nationale est ainsi un réel objectif. Le travail devient continu et tout le monde semble avoir sa chance. La fédération peut juger la progression tout au long de la formation et peut aussi inculquer un état d'esprit professionnel. Alors même si les résultats ne suivent pas dans l'immédiat, la gestion de la déception doit aussi faire partie du travail. Pour apprécier les victoires, il faut savoir accepter les défaites. La culture de la gagne est recherchée.
C'est dans l'arrière-boutique que l'on prépare la vitrine Personne ne se souvient de l'Algérie qui remporta le premier championnat africain des nations de jeunes (1979), mais tout le monde se rappelle de la victoire face à la RFA en coupe du monde (1982). Seuls les résultats des A comptent. C'est un fait. Mais l'Algérie ne doit plus être une équipe de " coups ". Elle doit garder continuellement sa place dans le top 10 africain. Pour ce faire, Il faut mobiliser les jeunes talents et permettre sans cesse le renouvellement. Il deviendra alors possible de maintenir élevé le niveau de performance. Le travail paye. La FAF ne doit plus rien attendre des clubs ni de la formation étrangère. C'est bien trop aléatoire et cela ne peut que constituer un bonus, certes appréciable. Le travail de Boualem Charef, Salim Seba, Sofiane Boudjella et leurs assistants est incontestablement un point positif à mettre au crédit de Kheireddine Zetchi et de son équipe. Sans résultat il est certes encore trop tôt pour juger, il y a aussi beaucoup de travail à faire, des méthodes à changer (inscriptions à des Tournois internationaux en Europe, regroupements avec des matchs amicaux en Afrique, intégration de la filière émigrée dans ces sélections jeunes) mais le sérieux et la volonté de changement est là. Pourvu que cela dure.
Quelques données : Les regroupements des U17: En Décembre 2017 - 32 joueurs En Janvier 2018 - 28 joueurs En Février 2018 - 32 joueurs
Les regroupements des U20: En Décembre 2017 - 27 joueurs En Janvier 2018 - 26 joueurs En Février 2018 - 24 joueurs
Les regroupements des U21: En Novembre 2017 - 50 joueurs (prospection en deux stages) En Décembre 2017 - 28 joueurs En Janvier 2018 - 24 joueurs En janvier, a été organisé un stage destiné exclusivement aux attaquants U20/U21. Il a permis de travailler les phases offensives des schémas tactiques préconisés par Boualem Charef.