Les investisseurs des marchés d'actions sont sur leur garde avant la publication d'une avalanche d'indicateurs économiques américains dans les jours qui viennent, et Wall Street pourrait être pénalisée si ces statistiques sont perçues comme le reflet d'une montée des risques récessionnistes aux États-Unis. Le marché de l'immobilier de logement sera particulièrement surveillé. Les chiffres des ventes dans l'ancien, lundi, seront suivis par ceux des ventes de maisons neuves mercredi, jour où le premier constructeur américain de résidences haut de gamme Toll Brothers publiera ses résultats trimestriels. Le spécialiste du refinancement hypothécaire Freddie Mac publiera ses comptes trimestriels jeudi. Merrill Lynch est passé vendredi à la vente sur Freddie Mac et son concurrent Fannie Mae en écrivant que le marché doit se préparer à ce que les deux établissements fassent état de "pertes significatives" lors de la publication de leurs résultats du quatrième trimestre 2007. "Tous ces éléments à venir concernant le marché de l'immobilier de logement, ce n'est pas bon pour ce secteur étant donné qu'ils semblent toujours décevoir", commente Owen Fitzpatrick, chez Deutsche Bank Private Wealth Management, à New York. "Les statistiques tendent toujours vers un ralentissement de l'économie. Je pense que le marché doit ajuster ses anticipations de profits. Elles sont décidément trop élevées et doivent être revues à la baisse." Parmi les autres indicateurs de la semaine figurent notamment les revenus des ménages et l'indice des prix pour le mois de janvier, les prix à la production, les biens durables et les détails du PIB du quatrième trimestre, autant d'éléments importants pour tenter de déterminer si la Réserve fédérale américaine va continuer à baisser les taux d'intérêt de façon énergique pour stimuler l'activité économique. Le président de la Fed, Ben Bernanke, devrait fournir des indications à ce sujet mercredi et jeudi lors de ses auditions semestrielles devant les commissions du Congrès. Le président de la Fed de Dallas Richard Fisher a déclaré vendredi que les banquiers centraux étaient face à un "dilemme", sachant qu'elle veut favoriser la création d'emplois tout en évitant d'alimenter l'inflation. Wall Street pourra aussi prendre le pouls du consommateur dans les prochains jours avec la publication des résultats trimestriels d'une demi-douzaine de groupes de la distribution cotés au S&P 500. Nordstrom donnera le coup d'envoi lundi, suivi par RadioShack, Target, Macy's, Home Depot et Office Depot, tous mardi. Gap fermera la marche jeudi. Les trois indice phares de Wall Street restent en territoire négatif pour le moment depuis le début de l'année. Le Dow Jones perd 6,7%, le S&P 500 cède 7,9% et le Nasdaq Composite abandonne 13,2%. Lors de la semaine écoulée, le Dow a gagné 0,3% et le S&P 500 a pris 0,2% mais le Nasdaq a reculé de 0,8%. Le premier assureur mondial American International Group, qui publiera ses résultats jeudi, est l'une des compagnies américaines que le marché suit de très près pour tenter de déterminer l'évolution de la crise du crédit. AIG a fait savoir ce mois-ci que les pertes potentielles d'un de ses portefeuilles de dérivés n'auraient sans doute pas d'impact tangible. AIG a précisé que les pertes latentes de ce portefeuille de swaps de défaut de crédit, géré par sa filiale AIG Financial Products, étaient sans doute de l'ordre de cinq milliards de dollars à fin novembre, soit plus du triple de ce qui avait été annoncé en décembre.