Les prix des contrats à terme sur le pétrole sont dans le rouge, hier, sur fond d'affaiblissement du dollar et de recul des marchés d'actions européens, mais ils n'enregistrent plus beaucoup de mouvements depuis 10h30, car les investisseurs attendent la publication des chiffres de la croissance aux Etats-Unis. Les prix du brut ont grimpé jeudi après-midi, en réaction à l'ouverture positive de Wall Street et au recul à son plus bas niveau depuis avril de l'indice du dollar, qui mesure la performance du billet vert face à un panier de devises. Mais avant la fin de la séance jeudi, les actions américaines sont reparties à la baisse, ce qui a pesé sur les marchés pétroliers, et vendredi matin, les prix de l'or noir fléchissaient fortement. Les investisseurs attendent que la publication du produit intérieur brut des Etats-Unis au deuxième trimestre, à 14h30, leur fournisse une orientation. Selon les analystes, le taux de croissance américain devrait s'établir à 2,5%. "Tout taux inférieur ou égal à 2,5% devrait déclencher un mouvement de vente", estime Ed Meir, analyste de MF Global. A 13h01, le contrat de septembre sur le Brent de l'ICE de Londres abandonnait 50 cents, à 77,08 dollars le baril. Le contrat WTI de septembre du New York Mercantile Exchange cédait 54 cents, à 77,82 dollars le baril. Les cours avaient enregistré jeudi une nette hausse, soutenus par l'affaiblissement de la monnaie américaine, qui rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, et par la bonne tenue des places boursières. "Les choses semblent s'améliorer davantage en Europe qu'aux Etats-Unis, mais il n'est pas évident de prime abord que cela favorise les prix du pétrole. Comme les Etats-Unis sont de plus gros consommateurs que l'Europe, il se peut que chaque recul du dollar soit plus qu'absorbée par la baisse de la demande américaine", observait-on chez le cabinet Cameron Hanover. Le marché devenait fébrile vendredi, à quelques heures de la publication, prévue à 12H30 GMT, de la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre. "Ces chiffres concentrent l'attention du marché, car ils devraient donner de plus amples indications sur la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis", relevait David Hard, analyste de Westhouse. Pour la plupart des investisseurs, cette estimation "devrait confirmer ce qu'un certain nombre d'indicateurs montrent d'ores et déjà, c'est-à-dire un ralentissement de la croissance. Peu s'attendent à un retour (de la croissance) sur les rails", renchérissaient les experts de Cameron Hanover. "Si le PIB ressort encore moins robuste qu'attendu par le marché - qui table sur une croissance de 2,5% - alors cela pourrait être le signe que la reprise économique cale bien plus que nous en avons conscience", ajoutaient-ils. Encourageant les prises de bénéfices, ces anticipations renforçaient les inquiétudes persistantes sur les perspectives économiques des Etats-Unis et la solidité de la consommation, après l'annonce d'une chute de la confiance des consommateurs américains et un recul inattendu des commandes de biens durables pour juin. "Malheureusement, les dernières données laissent penser que la reprise a perdu beaucoup de son élan vers la fin du deuxième trimestre", confirmait Paul Ashworth, analyste chez Capital Economics, qui table lui aussi sur une baisse de la croissance du PIB au second semestre.