Le production halieutique (hors aquaculture) a atteint 108 000 tonnes (t) en 2017 contre 102 000 t en 2016, a indiqué mercredi à Alger le directeur général de la pêche auprès du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Taha Hamouche. Cette hausse de la production a aussi concerné l'aquaculture avec 4 200 t en 2017, a ajouté le même responsable lors du forum d'El Moudjahid. Selon lui, les efforts du gouvernement, dans le cadre de sa stratégie dans le secteur de la pêche, s'orientent vers l'augmentation de la production globale jusqu'à 200 000 t avec une production de 100 000 t/an pour la pêche en mer et 100 000 t/an pour l'aquaculture, susceptibles de créer 40 000 emplois. Ceci permettra d'atteindre le taux des 50-50% entre ces deux modes de production des ressources halieutiques contre 95-5% actuellement. A ce propos, M. Hamouche a avancé que cette évolution attendue dans la production aquacole va faire augmenter l'offre en poisson et fruits de mer et, ainsi, hausser le taux de consommation en poisson chez la population, qui est actuellement de 4,5 kg/habitant/an. Ce taux de consommation actuel reste faible en comparaison à celui des pays d'Asie, dont la démographie est pourtant plus importante, où un (1) habitant consomme 60 kg de produits halieutiques/an, note M. Hamouche. En réponse à une question concernant la disparité de cette consommation même en comparaison avec les autres pays maghrébins, il a expliqué que la Tunisie compte environ 9 millions d'habitants mais dispose de 1 100 km de côtes maritimes, se traduisant par une offre abondante par rapport à la demande. Quant au Maroc, en plus de sa façade maritime méditerranéenne, il est aussi bordé par l'océan Atlantique fortement peuplé de ressources halieutiques. Par ailleurs, M. Hamouche a pointé du doigt la problématique liée aux lacunes des dispositifs de transport et d'acheminement du poisson rapidement périssable. Néanmoins, a-t-il relevé, grâce au développement de l'aquaculture, plusieurs wilayas du pays dont notamment du Sud produisent aujourd'hui des ressources halieutiques dont une partie est même exportée. Il cite l'exemple de la wilaya de Béchar devenu "un véritable hub" en terme de production aquacole qui exporte de la carpe d'eau douce vers la Tunisie. Il a aussi constaté que ce secteur commence à attirer beaucoup d'investisseurs qui, souvent, activaient pourtant dans d'autres secteurs, et ce, en raison de ses potentialités et gains financiers inhérents à cette activité. A ce titre, il a fait savoir que 900 projets sur les 1 269 enregistrés à l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) ont été effectivement réalisés en 2017. En outre, 25 "grands projets" liés au secteur aquacole ont été mis sur pied en 2017, alors qu'un même nombre de projets de taille équivalente ont été réalisés sur la période allant de 2000 à 2016. Pour ce début d'année 2018, 39 autres "grands projets" sont en cours de réalisation, a-t-il poursuivi. Aussi, plusieurs pays ont émis des demandes d'investir dans ce secteur porteur en Algérie telles l'Italie, la Russie et la Grande-Bretagne. Par ailleurs, M. Hamouche a réitéré que l'Algérie a eu un quota 1 300 t de thon rouge au titre de l'année 2018, et sera de 1 400 t en 2019 et de 1 600 t en 2020. Pour le quota de pêche de 2017 fixé à 1 043 t, il a éte complétement pêché par 14 navires algériens battant pavillon national et dont la quasi-totalité a été destinée à l'exportation. Concernant les prix élevés du poisson sur le marché, le même responsable a attribué cela au déséquilibre entre l'offre et la demande. Hamouche mise beaucoup sur l'aquaculture pour satisfaire la demande locale avec des prix abordable et augmenter l'exportation des ressources halieutiques. Selon lui, l'Algérie a exporté pour 7,36 millions de dollars de ressources halieutiques en 2017 contre des importations de 121 millions de dollars sur la même année.