L'enquête sur l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille en Angleterre avancera plus vite si l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) accepte la prochaine proposition de Moscou, d'après le représentant russe auprès de l'OIAC. La Russie fera "une proposition claire" à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) lors de la réunion du conseil exécutif de cette institution qui se déroulera à huis clos le 4 avril, a déclaré Alexandre Choulguine, représentant russe auprès de l'OIAC et ambassadeur de Russie aux Pays-Bas. "Nous allons faire une autre proposition lors de la session extraordinaire du conseil exécutif de l'OIAC le 4 avril. C'est une proposition simple et claire appelée à impulser l'enquête de l'incident à Salisbury. Je tiens à répéter que la Russie est aussi intéressée à établir la vérité que les Britanniques, et même plus qu'eux", a indiqué le diplomate. Selon l'ambassadeur, qui a refusé de préciser la teneur de la proposition russe, il s'agit d'une bonne idée "qui ne devrait rencontrer aucune objection" puisqu'elle correspond strictement aux normes de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et "vise à régler le problème par une voie civilisée". Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précédemment déclaré que Moscou avait appelé à convoquer une réunion extraordinaire du conseil exécutif de l'OIAC pour examiner l'affaire Skripal.
Pékin annonce sa position sur l'affaire Skripal Toutes les parties impliquées dans l'affaire Skripal doivent au plus vite établir la vérité et renoncer à l'esprit de guerre froide et de confrontation, a déclaré mardi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a précisé la position de Pékin relativement à l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille à Salisbury, en Angleterre, et à ses suites. "Nous avons prêté attention à ce que les parties ne sont toujours pas arrivées à une conclusion qui aurait été reconnue par tout le monde. En riposte à l'expulsion de diplomates russes par certains pays et organisations internationales, la Russie a pris des mesures de rétorsion. La Chine estime que dans l'affaire Skripal, les parties concernées doivent établir au plus vite la vérité. Dans les conditions de l'existence de plusieurs défis globaux, les parties doivent renoncer à l'esprit de guerre froide et de confrontation et contribuer par des efforts conjoints au maintien de la paix mondiale et de la sécurité", a-t-il déclaré lors d'un briefing. Le porte-parole a également appelé toutes les parties à résoudre toutes les contradictions existantes en se basant sur les principes d'égalité et de respect mutuel.
La diplomatie russe indique les enjeux de la provocation autour de l'affaire Skripal Moscou n'exclut pas que l'affaire Skripal a été préméditée pour argumenter, entre autres, l'augmentation des dépenses de l'Otan sur la défense, a annoncé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko. Sur fond de tensions autour de l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a supposé que cette affaire pourrait servir à expliquer l'augmentation du budget de l'Otan. "Je pense que tout cela a été prémédité aussi parce que prochainement il faudra expliquer à l'opinion publique [des pays membres de l'Otan] où va l'argent puisqu'il s'agit de dépenses colossales", a-t-il déclaré aux journalistes. "Aujourd'hui, la somme des budgets militaires des pays européens de l'alliance s'élève environ à 270 milliards. S'ils vont à 2% [de dépenses], cette somme constituera environ 400 milliards. Ceci fait environ dix fois plus que le budget militaire de la Russie. Il est clair que ces dépenses feront l'objet de discussions communes. Pour les réaliser il faut un très grand ennemi", a-t-il conclu. Le 27 mars, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé la décision d'expulser sept diplomates russes, tandis que trois autres se sont vus refuser l'accréditation auprès de la représentation permanente de la Russie auprès de l'Alliance atlantique. Le 4 mars dernier, l'ex-agent double Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d'être derrière l'empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves pour appuyer ses allégations, avant d'expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Par la suite, 18 pays de l'UE ainsi que les Etats-Unis, le Canada, la Norvège, l'Ukraine, l'Albanie, le Monténégro et la Moldavie ont annoncé leur décision d'expulser des diplomates russes dans le cadre de l'affaire Skripal. Le plus grand nombre de Russes a été expulsé des Etats-Unis, soit 48 diplomates et 12 employés de la mission russe auprès de l'Onu. Washington a par ailleurs ordonné la fermeture du consulat général russe à Seattle. Selon les récentes informations, Ioulia Skripal est sortie du coma et son état s'améliore. Mais les diplomates russes se voient refuser de lui rendre visite bien qu'elle soit citoyenne russe.