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Armes et équipements militaires importés de l'étranger : L'ANP ne veut plus être tributaire
Publié dans Le Maghreb le 30 - 04 - 2018


Dossier réalisé par Ammar Zitouni
L'Agence de presse russe internationale Sputnik a consacré ces derniers temps une série d'articles et d'analyses sur l'armée algérienne. Des sujets qui touchent beaucoup plus à la modernisation, la professionnalisation, le statut qu'occupe l'ANP dans la région en matière de lutte antiterroriste mais aussi et surtout à l'industrie militaire.

Répondre à ses propres besoins
Ainsi, le média russe souligne que le développement de l'industrie militaire est un impératif catégorique pour l'armée algérienne qui aspire à arriver à l'autosuffisance en fabricant elle-même ses armements tout en contribuant au développement industriel de l'Algérie. L'armée algérienne ambitionne d'arriver à fabriquer par elle-même ses armements jusqu'à son autosuffisance, afin d'assurer son autonomie et de ne plus rester tributaire des importations ; Une décision rappelle-t-on prise par le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP. Pour le vice-ministre de la Défense nationale, les industries que l'ANP développe visent avant tout à satisfaire ses besoins, mais en ayant comme objectif, aussi, de participer au développement industriel du pays en trouvant des applications civiles à ce que sera mis au point dans les laboratoires et les usines de l'armée algérienne. " En premier lieu, nous visons à répondre à nos propres besoins. Mais également de satisfaire les besoins des établissements publics nationaux et des différents corps de sécurité, en contribuant graduellement au développement du tissu industriel national, avec toutes les répercussions positives que cela pourrait avoir sur les domaines économiques et sociaux du pays ".

Renforcement des capacités de défense
L'armée algérienne ne veut plus être tributaire d'armes et d'équipements militaires importés de l'étranger. Des industries ont été lancées dans le pays. L'industrie militaire est une partie intégrante de l'économie nationale. Nous comptons créer 40 usines et 30.000 postes d'emploi directs d'ici 2010 et 10 entreprises et 12 sociétés mixtes seront créées ".(Annonce imputée au général-major Rachid Chouaki, directeur des industries militaires au ministère de la Défense nationale (MDN). Dans le cadre de cette politique d'autosuffisance, l'industrie militaire algérienne a réussi à produire plusieurs équipements lui permettant de renforcer les capacités de défense de l'armée du pays. En voici les plus importants :
L'armée algérienne, a exposé, lors d'une exposition organisée en juillet 2017 par la direction de la Communication du MDN sur l'esplanade du Musée de l'Armée et du Monument des martyrs, tout un lot d'équipements. " Le canon antichar " adapté sur un camion 6X6 Zetros, monté en Algérie. Le canon est doté, d'un système de visée infra-rouge russe APN-6, est posé sur un châssis indépendant de celui du Zetros et repose sur son vecteur par l'entremise de silentblocs, le tout étant stabilisé par deux vérins hydrauliques/ Le véhicule est également doté d'une centrale inertielle lui permettant un positionnement précis et un partage d'information avec son environnement immédiat et vers son centre C2 via un datalink.
Le second prototype adapté sur le même châssis Zetros 6X6, est celui du canon soviétique D3O. L'autre véhicule Mercedes monté localement et transformé, est un Unimog supportant une batterie anti-aérienne ZU-23, stabilisé par quatre vérins hydrauliques pour garantir une grande précision. Dans le cadre des horizons du développement de l'industrie militaire algérienne, dans un entretien accordé en janvier 2O18 à la chaîne 1 de la radio nationale, le général-major Rachid Chouaki a évoqué les projets de l'ANP dans les domaines des " explosifs et des munitions, de l'électronique, de la mécanique, dont l'automobile, des industries de transformation comme le textile, de la recherche et développement, qui accompagne toutes ces filières industrielles ", en expliquant que " l'objectif dès le départ était de développer des zones industrielles sur les Hauts-Plateaux, de l'est à l'ouest du pays " ; Le même officier supérieur a aussi annoncé l'ouverture prochaine d'une usine d'assemblage d'hélicoptères à Aïn-Arnat dans la wilaya de Sétif. " Nous sommes dans la phase de finalisation. Nous allons monter une société de fabrication d'hélicoptères à Aïn-Arnat dans la wilaya de Sétif, avec un partenaire de renommée mondiale, et qui est l'Italien Leonardo ", a-t-il précisé, en ajoutant " qu'il est fondamental de créer un produit de qualité pour pouvoir l'exporter par la suite ".

Avec ce sous-marin, la marine algérienne est "l'une des plus puissantes en Méditerranée"
La marine militaire algérienne est en phase de réception de son 5e sous-marin de classe Kilo, qui fera de sa flotte sous-marine "l'une des plus puissantes de la Méditerranée", selon le site Menadefense.
La flotte sous-marine de l'armée algérienne va se renforcer avec la réception de son 5e sous-marin de fabrication russe de classe Kilo, dont la construction s'est achevée il y a quelques semaines à Saint-Pétersbourg, a annoncé le site d'information militaire Menadefense.Selon le site, deux bâtiments de guerre de la marine algérienne, "Le remorqueur de haute mer El Moussanid 703 et le sous-marin Kilo N°022 (Akram Pacha) ont quitté la base du port de la ville d'Oran en direction de la Russie pour escorter la nouvelle acquisition. Ils ont été aperçus le 12 avril à Saint-Pétersbourg". Un autre Kilo 636, qui est presque achevé, rejoindra la flotte algérienne cet été, selon la même source. C'est lors de la visite du chef d'état-major de l'armée algérienne, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, à Moscou en 2013, que la décision de l'achat des deux sous-marins a été prise, précise Menadefense. "Deux autres submersibles feraient l'objet d'un nouveau contrat pour des livraisons à l'horizon 2020-2022, probablement pour remplacer les sous-marins de première génération Kilo 877EKM", souligne la même source. Baptisé "trou noir" par les experts de l'Otan pour sa discrétion, le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la 3e génération de sous-marins. Il a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Le sous-marin a 45 jours d'autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 mm (six tubes) et de 24 mines et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage comprend 52 sous-mariniers.De nombreux pays étrangers achètent volontiers les sous-marins du projet 636. À l'heure actuelle, les sous-marins de classe Kilo sont en service dans la marine algérienne, vietnamienne, indienne, iranienne et chinoise.

L'armée algérienne parmi les puissantes armées au mode
Pour Sputnik, l'armée algérienne gagne en puissance. Elle est 23e au niveau mondial et deuxième sur le continent africain, selon un classement de Global Fire Power dans sa dernière édition de 2O18. Dans sa dernière édition de 2O18, le site américain spécialisé dans les questions de défense Global Fire Power (GFP) a classé l'armée algérienne à la 23e place mondiale et en deuxième position en Afrique derrière l'armée égyptienne qui occupe, quant à elle, le 12e rang mondial. Selon GFP, en Afrique, l'Algérie est suivie par l'Afrique du Sud (33e au plan mondial, le Nigeria (43e), l'Angola (48e), l'Ethiopie (51e), le Maroc (55e), le Soudan (70e), la Libye (74e) et le Congo (75e), et ce après avoir gagné deux positions par rapport au classement de 2017.

Les exemples de l'armement russe qui font la puissance de l'armée algérienne
En matière d'armements, la Russie est le principal partenaire de l'Algérie. Ces dernières années plusieurs systèmes et équipements ultrasophistiqués ont été vendus à l'armée algérienne, qui a mené un vaste programme de modernisation. En voici quelques-uns des plus importants.
Profitant de l'embellie financière des années 2000 due au prix élevé des hydrocarbures, l'Algérie a mené un vaste programme de réarmement de son armée, par l'acquisition de nouveaux équipements sophistiqués et la modernisation des plus anciens. La Russie a été le principal partenaire de l'Algérie dans l'effort de remise à niveau de son armée. Voici quelques exemples des équipements militaires russes qui ont permis à l'armée algérienne de monter en puissance.

Les missiles balistiques Iskander-E
Il a été introduit dans l'armée algérienne en 2017, selon le site d'information militaire Menadefense. L'Iskander-E est un missile sol-sol disposant d'un appareillage électronique lui donnant à la fois la précision, une quasi-invulnérabilité à l'interception et la capacité de changer de cible ou de suivre une cible mouvante. Son véhicule mobile de lancement porte deux missiles, dont chacun peut être tiré séparément. En vol, l'opérateur terrestre peut reconfigurer son ciblage en l'ajustant si nécessaire pour frapper des cibles mobiles tels que des rampes de lancement de missiles, des colonnes de chars ou des convois d'approvisionnement.

Les systèmes de défense antiaérienne et antimissile, S-300
Les missiles sol-air S-300, qui équipent l'armée de l'air algérienne depuis 2003, peuvent abattre des avions et des missiles balistiques. Leurs radars peuvent détecter leurs cibles à une distance de 250 km. Les missiles S-300 peuvent ainsi les abattre à une distance de 150 Km. De plus, le matériel ennemi pourra être ciblé et frappé même s'il se déplace à une vitesse de 2,5 kilomètres par seconde. Sur le radar, du système ci-dessus, peuvent figurer jusqu'à 36 cibles différentes et chacun des lance-missiles peut faire feu sur 12 d'entre elles simultanément.

Le système de commandement et de contrôle automatisé Polyana D4M1
Le Polyana D4M1 est capable, explique Menadefense qui a annoncé sa livraison à l'armée algérienne en 2014, "de commander et coordonner les systèmes de défense anti-aérienne mobiles de différentes portées et de différentes natures, en partageant les données entre eux et en prenant la commande de tir de chacun d'eux", ce qui permet à l'armée algérienne de posséder une défense antiaérienne intégrée. Il permet aussi de dissimuler les systèmes comme le S-300, le Tor, le Buk M2 et Pantsir S1 (tous opérationnels en Algérie) à l'ennemi qui peut détecter leurs émissions radar, et ce, "en utilisant des systèmes radars ambulants dont l'information sera partagée entre l'ensemble des lanceurs de missiles et des systèmes de défense, qui deviennent totalement invisibles pour l'ennemi", explique le site.
Ce système russe a aussi la capacité de couvrir en surveillance un territoire de 640.000 km2, "suivre 500 cibles simultanément et orienter 250 tirs d'interception, et ce, en prenant le contrôle d'environ de 14 batteries et systèmes antiaériens", ajoute le site d'information.

Le radar de surveillance Rezonans-NE3
Ce radar, acquis par l'armée algérienne en septembre 2017 selon le site Nouvel ordre de stratégies de défense, est capable de détecter des avions et des missiles de croisières furtifs, explique le site d'information militaire Menadefense, dans son édition du 3 avril 2018. Les éléments de structure qui composent les engins furtifs, écrit le site d'information, sont détectables par des ondes réfléchies se situant dans la fourchette de fréquences allant de 35 à 70 MHz. Ce qui fait que "le Rezonans-NE3 qui couvre cette gamme arrive à neutraliser la furtivité et permet donc de détecter les appareils furtifs comme le F-22 et F-35, ainsi que les missiles de croisière furtifs", explique le média. "Une autre caractéristique de ce radar est le balayage à haut débit dû à la présence de systèmes d'antennes radar fixe (par opposition aux radars tournants). Le taux de balayage radar est de 0,6 à 3,2 avec une grande couverture de l'espace aérien: jusqu'à 600 km en mode n°1 "aérodynamique" et jusqu'à 1.100 km en mode n°2 "balistique"", a-t-il ajouté.

Les Sous-marins classe Kilo
Le sous-marin a été livré à l'Algérie en Avril 2018 selon Menadefense. Baptisé "trou noir" par les experts de l'Otan pour sa discrétion, le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la 3e génération de sous-marins. Il a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Le sous-marin a 45 jours d'autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 mm (six tubes) et de 24 mines et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage comprend 52 sous-mariniers.

Les corvettes dernier cri du projet 22160
Selon le site d'information militaire Ménadéfense, le bateau russe du "projet 22160 est décrit par les experts internationaux, comme un navire ayant un concept révolutionnaire qui offre dans un design complètement furtif et très compact, la puissance de feu de navires de grande capacité". Ce navire, selon le site, est plus grand que "le Buyan M qui est connu pour avoir tiré des missiles Kalibr-NK sur des cibles en Syrie à partir de la mer Caspienne".
Le modèle que la marine algérienne, selon le média, a choisi conformément à ses besoins spécifiques "comprend des silos verticaux de lancement pour huit missiles Klub K d'une portée de 300 km vers des cibles à l'intérieur des terres, et 250 contre des cibles navales. En plus d'un canon de 76 mm AK176, [il est équipé d', ndlr] un système de défense anti-aérien Palma, comprenant 10 missiles Igla et deux canons rotatifs. Enfin, il dispose de deux lance-grenades anti sous-marins DP-65".
L'armée algérienne a conclu un contrat d'achat de quatre corvettes de ce type. La première est déjà en construction en Russie, les 3 autres seront fabriquées en Algérie dans le cadre d'un accord de transfert de technologie entre les deux pays.

Le véhicule de soutien des chars, Terminator
Le BMPT Terminator, dont les livraisons pour l'armée algérienne ont commencé au premier trimestre de l'année 2018 selon Menadefense, a un poids de 44 tonnes. C'est un véhicule de combat russe conçu sur la base du châssis du char de combat T-72. Il est destiné à la protection des unités blindées. Il est équipé de deux canons automatiques 2A42 de 30 mm, d'une mitrailleuse, de deux lance-grenades et de quatre missiles Ataka. Selon Menadefense, le modèle acheté par l'armée algérienne a été, quant à lui, conçu sur la base du char de combat T-90. Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SPIRI), l'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans, entre 2006 et 2007, année pour laquelle l'Algérie a été classée comme le premier client importateur d'armes russes, s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars. La livraison de la totalité des commandes se finalisera entre 2015 et 2020. En 2011, selon la même source, l'Algérie a acheté des dispositifs de missiles, anti-missiles, de défense aérienne, des chars et des avions d'entraînement pour un montant de 13 milliards de dollars.


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