Coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et son homologue néerlandais, Stef Blok, les travaux de la troisième session de la commission mixte de coopération économique et technologique entre l'Algérie et les Pays-Bas ont débuté mercredi à Alger. L'Algérie et les Pays-Bas veulent, à travers une série de recommandations et mesures, impulser davantage la coopération économique, a indiqué mercredi à Alger le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Dans une déclaration à la presse à la clôture de la 3e session de la Commission mixte de coopération économique et technologique algéro-néerlandaise, M. Messahel a précisé que les deux pays ont adopté, à travers le procès-verbal de cette commission, "une série de recommandations et de mesures propres à impulser la coopération économique dans les années à venir". Il a relevé que cette commission mixte, qu'il a coprésidée avec son homologue néerlandais, a également offert aux deux parties "l'opportunité de procéder à un bilan exhaustif des relations et de la coopération bilatérale sur les deux dernières années et de mettre en perspective les priorités à venir pour les relations bilatérales, particulièrement dans les secteurs qui nous semblent porteurs et d'une importance potentielle à l'instar des secteurs de l'énergie, des transports maritimes, de l'Industrie, de la PME/PMI, de l'agriculture, et des TIC". Dans ce contexte, les deux pays ont procédé à la signature d'un accord "important" de non double imposition "dont l'intérêt et qu'il vient utilement compléter l'accord sur la promotion des investissements réciproques signé en 2007", a-t-il affirmé. Il a exprimé sa satisfaction pour le niveau atteint par les échanges économiques entre les deux pays, formulant le vœu de voir "ce mouvement ascendant de notre coopération se poursuivre et s'élargir, conformément à notre volonté commune d'aller de l'avant et de tirer profit de la complémentarité réelle qui existe entre nos deux pays". M. Messahel a souligné que le programme d'action du Gouvernement algérien "accorde une importance particulière au développement du partenariat industriel et de joint-ventures dans le cadre de la substitution aux importations et de la promotion du +made in Algeria+". "Nous avons, à cet égard, trouvé toute la disponibilité de la partie néerlandaise pour accompagner le Gouvernement algérien dans la réalisation de ces objectifs", a-t-il ajouté. Au plan international, il a fait savoir que les deux parties ont procédé "à un large tour d'horizon" des principales questions d'intérêt commun, tout particulièrement la question du Sahara occidental, la situation au Mali et dans le Sahel, le dossier libyen, la question du terrorisme et le crime organisé transnational ainsi que la problématique de la migration. "Sur un autre plan, nous sommes convenus de l'importance de l'échange de nos expériences respectives en matière d'éradicalisation", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie néerlandaise, qui a entamé mardi une visite de travail de deux jours en Algérie dans le cadre de la 3e session de la Commission mixte, a été reçu par le Premier ministre Ahmed Ouyahia et s'est entretenu avec son homologue algérien, ainsi qu'avec le ministre des Finances, le ministre de l'Agriculture, le ministre de l'Industrie et des Mines et le ministre des Travaux publics et des Transports.
Volonté partagée L'Algérie et les Pays-Bas partagent la même volonté dans la densification de la coopération économique et technologique, a affirmé, mercredi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lors de la 3ème réunion de coopération économique et technologique algéro-néerlandaise qu'il a coprésidée avec son homologue néerlandais, Stef Blok. Rappelant que cette session se tient deux années après la précédente, M. Messahel a avancé que cela permettrait de faire un bilan de la coopération bilatérale au cours des deux dernières années, de souligner les acquis et les résultats positifs engrangés, et aussi de faire ressortir les difficultés et points de faiblesse pour les traiter et apporter des solutions. "Dans ce contexte, je crois pouvoir dire que les choses se déroulent dans des conditions satisfaisantes et même positives", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que les deux pays avaient repris les contacts politiques de haut niveau ces dernières années et que "les relations économiques et commerciales étaient reparties à la hausse, même si elles disposent d'un potentiel de croissance encore considérable qu'il nous reviendra d'exploiter et de valoriser". Cette session de la commission mixte, a ajouté le ministre, "s'inscrira dans cet esprit constructif et de rapprochement continu entre nos deux pays que nos deux gouvernements nous ont tracé pour conforter les acquis bilatéraux et les enrichir pour plus de coopération, plus d'échanges et d'accords bilatéraux dans différents domaines". En outre, il s'est félicité du chemin parcouru et des actions réalisées dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture et du transport maritime, ainsi que dans la coopération institutionnelle, notamment dans le secteur financier: "Il nous reviendra, sans doute, de poursuivre cet effort". "En revanche, notre coopération tissée dans les autres secteurs (...) appelle un intérêt plus marqué de nos deux pays dans la mesure où elle est porteuse d'un potentiel appréciable" (Messahel) "En revanche, notre coopération tissée dans les autres secteurs, plus particulièrement ceux de l'industrie, du tourisme, des travaux publics, des technologies de l'information et de la communication, et des ressources en eau, appelle un intérêt plus marqué de nos deux pays dans la mesure où elle est porteuse d'un potentiel appréciable", a relevé le ministre.
Importants échanges commerciaux Evoquant les échanges commerciaux entre l'Algérie et les Pays-Bas, M. Messahel a observé que sur un plan d'ensemble et avec 2,1 milliards de dollars, le flux des échanges pour important qu'il puisse apparaître "reste encore en deçà des potentialités" des deux pays. Il a indiqué, dans ce cadre, que les Pays-Bas se placent comme 6ème client et 15ème fournisseur de l'Algérie. "Ces échanges sont dominés à 80% par les ventes algériennes en hydrocarbures et notre souhait est, naturellement, d'œuvrer pour une diversification réelle de la structure de nos échanges pour en faire une plateforme réelle de développement d'une coopération économique véritable entre l'Algérie et les Pays-Bas", a-t-il insisté. Il a souligné, par ailleurs, que les Pays-Bas renouaient avec une croissance et une santé financière notables et que l'Algérie est, pour sa part, et en dépit de la conjoncture difficile, un vaste chantier de modernisation disposant de réelles opportunités et de perspectives de croissance économique sûres telles que reconnues par la Banque mondiale et le FMI dans leurs derniers rapports qui prévoient une croissance de 3,6% en 2018-2019. "Ce sont là autant de raisons qui autorisent des ambitions légitimes, celles notamment de voir la relation avec les Pays-Bas se développer davantage dans une logique d'investissements directs, qui privilégie le transfert de know-how et la création de PME ainsi que de projets porteurs de richesses et d'emplois", a avancé le ministre. Dans ce contexte, M. Messahel a invité les entreprises néerlandaises, notamment dans les secteurs où elles ne disposent pas d'une présence marquée, à manifester plus d'intérêt au marché algérien et à tirer profit de la situation actuelle ainsi que des mesures prises par le gouvernement à l'effet de rationaliser le commerce extérieur et d'encourager la production en Algérie en établissant des partenariats et des joint-ventures. En effet, a poursuivi le ministre, "devant la diminution de nos recettes d'exportations, le gouvernement algérien a été amené à prendre des décisions impératives dont l'objectif est le rétablissement des équilibres du budget de l'Etat et d'éviter la spirale de l'endettement extérieur". "Ces restrictions budgétaires ne concernent que les opérations commerciales proprement dites, sont également motivées par notre souci d'encourager le 'Made in Algeria'", a soutenu M. Messahel "Nous fondons ainsi de grands espoirs sur les travaux de notre commission pour encourager l'établissement d'entreprises algéro-néerlandaises qui puissent, dans le cadre de joint-ventures, produire localement et commercialiser, ensemble, des produits dont les prix de revient seraient certainement compétitifs au vu des facteurs de proximité géographique avec l'Europe, des prix des intrants locaux et d'une main-d'œuvre algérienne qualifiée et peu coûteuse", a-t-il noté. D'autre part, le ministre a affirmé que la signature, à l'issue des travaux de cette commission mixte, de la convention fiscale de non double imposition entre les deux pays qui, au delà de la consolidation du cadre juridique bilatéral, contribuera à lever les contraintes qui entravent les échanges de biens et de service, les mouvements de capitaux entre les deux pays et encouragera la promotion des investissements réciproques. Cette signature, a-t-il fait valoir, est "un signal de notre volonté d'imprimer la vitalité requise à notre coopération". Il est utile de noter, que le ministre des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas a été reçu auparavant par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. L'audience s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, précise-t-on de même source. Un Conseil d'affaires algéro-néerlandais a été créé récemment pour promouvoir, au-delà des relations commerciales, le partenariat industriel et le développement des joint-ventures, dans le cadre des orientations du gouvernement algérien pour favoriser la production des biens et services sur le marché algérien.