Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud a affirmé, jeudi à Alger, que le développement et la promotion du produit artisanal nécessitait "l'adoption d'une nouvelle méthode de travail afin de moderniser le secteur et apporter sa contribution à la réalisation du développement durable". S'exprimant lors d'une rencontre nationale des directeurs et présidents des chambres d'artisanat, M. Benmessaoud a fait savoir que cette nouvelle méthode tendait, entre autres objectifs, à "la numérisation du secteur, la facilitation et la simplification des procédures et des opérations, la mise en œuvre en temps opportun de toutes les directives, en sus de l'amélioration de la gestion pour se mettre au diapason des développements survenant dans les différentes secteurs économiques". La conjoncture économique que connait le pays actuellement exige une amélioration des modes de gestion à travers, notamment, la promotion de la création de micro-entreprises et l'encouragement des associations professionnelles dans les différentes activités artisanales, a indiqué le ministre. Selon les chiffres présentés par le ministre, le secteur de l'artisanat a contribué en 2017 à hauteur de 254 milliards DA dans le Produit intérieur brut (PIB) et emploie actuellement 940.000 artisans avec 361.000 artisans inscrits. Le ministre a rappelé, par la même occasion, les réformes que son secteur entend concrétiser "en application des directives du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans le but de promouvoir le produit artisanal à travers le soutien nécessaire aux artisans, au regard de l'importance de cette activité dans la promotion du patrimoine national et la réalisation du développement économique durable". Rappelant les aides accordées par l'Etat aux artisans, M. Benmessaoud a mis en avant le rôle des chambres de l'artisanat dans le développement des mécanismes de formation, la promotion de la gestion et la consécration de l'esprit d'entreprenariat chez les jeunes. Dans ce cadre, il a mis en exergue, en outre, le rôle du secteur de la formation professionnelle de par "sa contribution à la préparation des ressources humaines compétentes, capables de s'adapter au développement et aux systèmes de recrutement pour inciter les jeunes à la création des micro-entreprises", insistant, en même temps, sur la nécessité "de promouvoir la formation pour la réhabilitation des artisans, la protection des métiers en voie de disparition, l'intégration de nouvelles techniques afin d'améliorer la qualité, la recherche de nouveaux marchés à l'étranger, et l'amélioration des modes de promotion, de qualité et d'innovation en mettant à disposition la matière première locale". Par la même occasion, il a appelé les propriétaires d'hôtels à "dédier des espaces à la promotion du produit traditionnel en se dirigeant vers le caractère traditionnel authentique, indiquant que le secteur "a entamé la mise à jour des lois relatives à l'industrie artisanale (22 ans en vigueur) et ce, pour les adapter aux développements et demandes actuelles". En outre, il a appelé à la nécessité de se diriger vers des étiquetages spéciaux pour différencier le produit artisanal algérien des produits importés et mettre en place un label sur tout produit traditionnel représentant l'authenticité et le patrimoine d'une région donnée tels que les bijoux et les tapis afin de protéger l'activité artisanale contre toute contrefaçon en ayant recours aux produits locaux". S'agissant de la saison estivale de 2018, le ministre a indiqué que toutes les conditions avaient été réunies afin d'accueillir les estivants dans les villes côtières, faisant état de l'inauguration prochaine de 60 nouveaux hôtels d'une capacité de 5.000 lits. Il a mis en exergue, par ailleurs, la grande volonté à améliorer le service en envisageant, actuellement, avec la chaîne hôtelière, la révision objective des prix, la réhabilitation des installations touristiques publiques et l'amélioration des services et conditions d'accueil".