La communauté internationale a condamné le " massacre " commis lundi par les forces d'occupation israéliennes à l'encontre des Palestiniens qui manifestaient pacifiquement à Ghaza contre le transfert de l'ambassade américaine à El-Qods occupée, désapprouvé par 128 des 193 pays membres de l'ONU.
Au moins 52 Palestiniens ont été tués, dont huit enfants de moins de 16 ans par les tirs de soldats d'occupation israéliens, selon le ministère de la Santé local. " Le bilan a été confirmé par Fares Chahine le correspondant permanent à Ghaza de la Radio algérienne sur les ondes de sa 3e Chaine ". Sur cette même chaine en direct de Ramallah, la correspondante permanente de la Radio algérienne Violette Rafidi " a témoigné des vives tensions dans les territoires palestiniens occupés, d'autres manifestations et une grève générale sont prévus mardi 15 mai " a-elle confirmé. Ces décès portent le nombre global à près d'une centaine de Palestiniens tués depuis le 30 mars, le début du mouvement de contestation. Des affrontements ont lieu pour rappel, depuis la fin de la matinée, alors que des milliers de manifestants se sont rassemblés à plusieurs endroits le long de la barrière érigée par l'occupant israélien, où des heurts ont éclaté entre Palestiniens et soldats israéliens, quelques heures avant l'inauguration de l'ambassade américaine à El-Qods occupée, dénoncée par les Palestiniens et la communauté internationale. De nombreux pays, dont la Grande-Bretagne, la France et la Russie, ont réprouvé l'ouverture de l'ambassade américaine à El Qods, dont le transfert avait été désavoué par 128 des 193 pays membres de l'ONU. L'inauguration lundi a suscité une manifestation de dizaines de milliers de personnes dans la bande de Ghaza. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé un " massacre ". " La mort choquante de dizaines de personnes, les centaines de blessés par les tirs à balles réelles à Ghaza doivent cesser immédiatement. Les responsables de ces violations flagrantes des droits de l'Homme doivent rendre des comptes ", a réagi le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU Zeid Ra'ad Al Hussein. " Pour le politologue Madjed Naama " il a déclaré ce lundi sur les ondes de la Radio algérienne " ces événements marquent la fin du plan de paix, le transfert de l'ambassade americaine à El Qods et ces violences ne laissent aucun choix aux Palestiniens ". La Turquie a estimé que les Etats-Unis partageaient la responsabilité du " massacre " à Ghaza. En début de soirée, des milliers de personnes ont participé à une manifestation dans le centre d'Istanbul pour protester contre le transfert de l'ambassade américaine à El Qods. " Malheureusement, les Etats-Unis se sont placés du côté du gouvernement israélien dans ce massacre de civils et sont devenus complices dans ce crime contre l'humanité ", a déclaré le Premier ministre turc Binali Yildirim à la presse à Ankara. " Nous condamnons vigoureusement ce vil massacre ". " Nous nous inquiétons des informations faisant état de violences et de pertes humaines à Ghaza. Nous appelons au calme et à la retenue pour éviter des actions destructrices pour les efforts de paix ", a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May. Pour ce qui est de la France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réagi en indiquant que " La France appelle de nouveau les autorités israéliennes à faire preuve de discernement et de retenue dans l'usage de la force ", soulignant " le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement ", tout en mettant en garde contre " un nouvel embrasement ". Paris désapprouve le transfert de l'ambassade américaine à El Qods qui " contrevient au droit international ", a-t-il rappelé. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré, quant à elle, que " Nous demandons à toutes les parties d'agir avec la plus grande retenue afin d'éviter des pertes de vie humaine supplémentaires ". Elle a rappelé " la position claire et unie " de l'UE, selon laquelle le transfert des ambassades à El Qods ne pourra pas advenir avant que le statut de la Ville sainte ne soit réglé dans le cadre d'un règlement du conflit. Interrogé pour savoir si le transfert de l'ambassade américaine faisait craindre à la Russie une aggravation de la situation dans la région, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a répondu: " Oui, nous avons de telles craintes, nous l'avons déjà dit". "Nous sommes convaincus qu'il ne faut pas revenir unilatéralement sur les décisions de la communauté internationale ". Le sort d'El Qods doit être décidé par un dialogue direct avec les Palestiniens", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette journée est la plus meurtrière de l'agression israélienne depuis le conflit de 2014 dans la bande de Ghaza. " C'est un autre exemple horrible du recours excessif à la force et de l'usage de balles réelles d'une manière totalement déplorable par l'armée israélienne ", a dénoncé Philip Luther, un responsable d'Amnesty International pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué. " C'est une violation des règles internationales équivalant dans certains cas à ce qui semble être des homicides intentionnels constituant des crimes de guerre ". " Les autorités israéliennes doivent contenir l'armée pour éviter d'autres pertes humaines et blessures graves ", a-t-il plaidé. Des premiers rapports médicaux cités par Amnesty International indiquent que " des dizaines de personnes ont été atteintes à la tête ou à la poitrine ", selon le communiqué de l'ONG.
L'Algérie condamne avec la plus grande vigueur le masacre L'Algérie condamne avec "la plus grande vigueur le bain de sang" perpétré à Ghaza par les forces d'occupation israéliennes contre des manifestants palestiniens sans défense, a affirmé mardi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "L'Algérie condamne avec la plus grande vigueur le bain de sang perpétré à Ghaza par les forces d'occupation israéliennes contre des manifestants palestiniens sans défense", a déclaré le MAE. "Face à cet abominable crime de guerre, la communauté internationale, et singulièrement le Conseil de sécurité des Nations unies, est de nouveau interpellée avec force pour assumer toutes ses responsabilités à l'égard du peuple palestinien en vue d'assurer sa protection conformément aux normes du droit international humanitaire et de réparer l'injustice qui lui est faite", a souligné la même source. "En cette triste occasion, l'Algérie s'incline devant la mémoire des valeureux martyrs de la liberté et exprime sa pleine solidarité avec le peuple palestinien endeuillé ainsi qu'avec sa direction", a soutenu la même source. L'Algérie a réitéré son soutien "total" à la cause palestinienne et au "droit inaliénable" du peuple palestinien d'établir son Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale, a assuré le communiqué du MAE.
Le Koweït demande une réunion en urgence du cs Le Koweït a demandé la tenue mardi matin d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient après la mort d'au moins 52 Palestiniens, dont huit enfants de moins de 16 ans, tués par des soldats de l'occupation israélienne, a annoncé lundi la mission diplomatique koweïtienne à l'ONU. "Nous condamnons ce qu'il s'est passé. Il y aura une réaction de notre part", avait affirmé un peu plus tôt Mansour al-Otaibi, ambassadeur à l'ONU du Koweït qui occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité. Selon son homologue palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, les tirs israéliens dans la bande de Ghaza ont causé la mort de "huit enfants de moins de 16 ans" parmi les dizaines de civils palestiniens tués. "Plus de 2.000 (Palestiniens) ont été blessés", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. L'ambassadeur palestinien avait précisé attendre du Conseil de sécurité qu'il "endosse ses responsabilités pour arrêter ce massacre, le condamner et traduire ses responsables en justice". Le diplomate a aussi indiqué que son collègue basé à l'ONU à Genève essayait d'obtenir de son côté une réunion d'urgence du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour déclencher une enquête indépendante sur les évènements survenus lundi à Ghaza. Les nouveaux décès palestiniens font de lundi la journée la plus meurtrière du conflit entre Palestiniens et Israéliens depuis la guerre de l'été 2014 dans l'enclave palestinienne. Selon un dernier bilan, au moins 52 Palestiniens ont été tués lundi, et plus de 2.000 ont été blessés dans la bande de Ghaza par des soldats israéliens près de la frontière, où des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le transfert à El Qods occupée de l'ambassade américaine. Des 193 pays composant l'Assemblée générale de l'Onu, 128 ont voté fin décembre une résolution condamnant la décision américaine qui avait provoqué une vague de protestations dans le monde.
Amman appelle à une enquête sur ces crimes Les participants à une conférence internationale tenue à Amman, ont appelé la Cour pénale internationale (CPI) à faire de l'année 2018 celle d'une enquête sur les crimes de l'occupant israélien dans les territoires palestiniens occupés, notamment les crimes de colonisation et d'agression dans la bande de Ghaza. Les participants ont mis l'accent sur l'impératif de revoir les questions soulevées par les organisations palestiniennes des droits de l'Homme concernant les crimes de guerre commis par les forces de l'occupation contre les civils et leurs biens, appelant l'ONU à assumer ses responsabilités pour permettre au peuple palestinien d'exercer son droit à l'autodétermination. Au terme de cette conférence organisée par le Réseau arabe des institutions nationales des droits de l'Homme, le centre national des droits de l'Homme en Jordanie et la commission indépendante des droits de l'Homme de l'Etat de Palestine, les participants ont appelé également les gouvernements arabes à adresser des messages aux représentations des pays signataires des conventions de Genève et le gouvernement suisse, lieu du dépôt de ces conventions en 1949 en vue d'assurer le respect de ces conventions par l'occupant israélien qui a commis des crimes de guerre et contre d'humanité. Les recommandations de cette conférence à laquelle a pris part la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Fafa Benzerrouki, ont porté sur l'impératif pour les gouvernements arabes à contribuer aux efforts visant à exhorter l'Assemblée générale pour demander un avis consultatif auprès de la Cour internationale de justice sur la légalité de l'occupation israélienne des territoires palestiniens en vue de parvenir à une décision mettant fin à cette occupation. Les participants ont convenu de la nécessité de poursuivre les concertations entre les membres du Réseau arabes des institutions nationales des droits de l'Homme pour donner le soutien nécessaire à la question palestinienne, y compris à la Commission indépendante des droits de l'Homme de l'Etat de Palestine.
Réunion d'urgence de la Ligue arabe mercredi La Ligue arabe tiendra une réunion d'urgence mercredi au niveau de ses représentants permanents pour discuter des moyens de faire face au transfert par les Etats-Unis de leur ambassade à El-Qods occupée, a indiqué un responsable de l'organisation panarabe. La réunion se tiendra "à la demande de l'Etat de Palestine" pour discuter "des moyens de faire face à la décision illégale des Etats-Unis", a annoncé lundi à la presse Saïd Abou Ali, secrétaire général adjoint pour les Affaires palestinienne de la Ligue arabe.