Les ménages ne savent vraiment où donner de la tête en constatant d'abord les dépenses déjà faites pour cette première quinzaine du mois sacré de Ramadhan et celles qui les attendent aussi bien pour la fin de ce mois que pour la période des vacances ! Un véritable casse-tête même pour les citoyens aisés alors que dire des bourses moyennes voire des retraités et cette " misère de paie " qui n'arrive même pas à assurer les dépenses bien calculées durant ce mois de piété et ce, malgré l'aide de l'Etat. " J'ai reçu mon couffin de Ramadhan, mais, je n'arrive vraiment pas à joindre les deux bouts et je me demande toujours comment terminer ce mois sacré de Ramadhan avec mes 5 enfants tous scolarisés ", déclare, affolé, ce vieillard qui se lamente sur sa petite paie de retraité, ancien agent administratif dans une institution étatique. " Ce cas n'est pas le seul, car, précise ce jeune père de famille (2 enfants) et cadre moyen, au vu des prix affichés aussi bien pour les fruits et légumes, les vêtements que pour les ingrédients de préparation des gâteaux, il faut bien avoir un salaire de cadre supérieur et encore ! pour pouvoir assurer et les dépenses du mois de Ramadhan et celles pour les achats de vêtements de l'Aïd que pour faire des gâteaux, alors oser parler de vacances, hors du quartier, rime à de la provocation pure et simple " dira-t-il dépité. Car moi avec mes deux enfants seulement et juste pour les dépenses du mois de Ramadhan, je dépense au moins 2000 DA par jour. Pour une paie qui ne dépasse pas les 35.000 DA, que me restera-t-il pour assurer l'achat des habits à mes deux enfants pour l'Aïd alors qu'une simple petite robe coûte entre 3400 et 4000 DA ? " questionne-t-il. Une dame au large sourire, ajoute pour sa part, " Moi, je ne gaspille vraiment pas en ce cuisinant pas tous les jours la chorba, par exemple. Et s'il y a des restes durant la nuit, je les garde pour le lendemain. Mes trois enfants se sont habitués depuis fort longtemps à ce rythme au mois de Ramadhan. Quant à l'Aïd, je n'achète que dans les friperies, car il y a de la bonne qualité en cherchant bien et surtout les prix sont largement abordables", explique-t-elle. Pour les vacances, je me déplace à El Djamila, à Aïn Benian, plage limitrophe de ma résidence pour ne pas dépenser beaucoup. Mais, conclut-elle, je dois avouer que malgré toutes ces économies, je n'arrive pas à joindre les deux bouts avec ma paie de 60.000DA " ! À quelques jours de la fête religieuse de l'Aïd-el-Fitr qui marque la rupture d'un mois de jeûne, la fièvre des achats de vêtements pour l'Aïd est montée d'un cran. Un véritable rush est observé dans les magasins de vêtements pour enfants. Au même moment, on remarque que les marchés sont aussi pris d'assaut, mais pas uniquement pour les achats des fruits et légumes pour la préparation du ftour quotidien, mais surtout pour les achats des ingrédients entrant dans la préparation des gâteaux ; " Les amendes sont à 2000 DA le kilo " et ce prix suffit pour te donner une idée sur les prix affichés pour les autres ingrédients" fait remarquer cette dame âgée qui scrute le moindre emballage de l'épicier pour connaître les prix. Eh bien, finalement, je crois que je ne vais faire que des gâteaux " économiques " comme le faisaient mes parents au bon vieux temps ! Saisissant l'occasion, on a donc demandé à la " vieille " de nous donner une idée sur les vacances d'été et les dépenses qui en découlent et elle répond instinctivement " Ecoutez, lorsque je travaillais, notre société organisait des camps de vacances avec l'aide de la commission sociale et c'était formidable, maintenant ma fille qui est cadre ne peut assurer les vacances hors de notre commune car même dans sa société il n'y a plus ce genre d'opérations annuelles d'aide sociale pour des vacances de fin d'année ". De plus, il ne faut pas oublier, dira, cette jeune fille, que les enfants qui viennent de passer les examens et ceux qui vont le faire le 20 juin prochain pour le Baccalauréat, il faudra aussi les récompenser par des cadeaux, mais comment faire avec les dépenses du mois de Ramadhan, celles de la confection des gâteaux et les habits de l'Aïd alors penser aux vacances hors la localité, c'est un " véritable luxe ", a-t-elle conclu, assurée, qu'elle ne dit que la réalité.