Au moment où la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, met les dernières retouches à la préparation de la rentrée scolaire 2017-2018 en se réunissant, hier, au moment où on mettait sous presse, avec les partenaires sociaux, les citoyens continuent de se battre dans leur gestion financière pour assurer une bonne rentrée scolaire justement à leurs enfants. Après les saignées du Ramadhan, suivies par celles de l'Aïd Esseghir, puis celles des vacances, sans oublier les dernières concernant l'Aïd El Adha et l'achat du mouton, c'est aujourd'hui, au tour des affaires scolaires et des livres que les citoyens, parents d'élèves, se retrouvent contraints de mettre la main dans la poche, si quelques sous subsistent encore ?... "Ecoutez, je n'ai pas eu les vacances qu'il faut, et je suis restée chez moi avec mes enfants faute d'argent après les dépenses du ramadhan et de l'Aïd Esseghir, avoue cette infirmière aux trois enfants, tous scolarisés. Elle poursuit, toute dépitée, je n'ai pas non plus acheté de mouton faute de ma paie qui ne dépasse pas les 35.000 DA mensuels. Et aujourd'hui, je m'apprête à faire les achats des articles scolaires avec ce salaire qui me permet juste d'assurer l'alimentation de ma petite famille et les charges (location AADL ; eau, électricité et médicaments) . La dame indique, toutefois, qu' "heureusement qu'il y a ces tables dans les marchés de proximité tel celui de Bab El Oued pour que l'on puisse trouver des articles scolaires à bons prix . Car, les prix pratiqués dans les magasins spécialisés et les centres commerciaux sont beaucoup plus élevés que ceux de ces tables de fortune", reconnaît-elle. En effet, de visu, on constate chez un marchand ambulant devant sa table qui précise que " nous proposons deux prix : celui pour la qualité normale et celui pour la bonne qualité ". La qualité normale, veut dire, bien évidement la moins chère. Des trousses par exemple, il y a celles de 200 DA et d'autres à partir de 350 DA jusqu'à 500 DA. Les cartables varient de 750 DA à 2000 voir 2500 DA, selon la qualité et la quantité d'affaires qu'ils puissent assurer. Les tabliers, il faut mettre entre 1000 DA et 2500 DA selon la taille et bien évidement la qualité des tissus. Avec ces deux prix, il y a donc aussi bien pour les petites que les moyennes bourses " dira cet autre marchand spécialisés dans l'habillement. Ainsi donc et qu'il s'agisse de l'habillement, du tablier, l'achat du cartable et des fournitures scolaires, les parents sont soumis à forte épreuve. Ils doivent faire le tour des marchés ou tables de fortune plusieurs fois dans la perspective de trouver des articles et vêtements aux prix abordables et de bonne qualité. " Il y a , certes, la générosité de l'Etat algérien et de ses institutions telles, le croissant rouge ou encore l'association du patronat qui aident les familles démunies, mais il faut avouer que cela ne suffit pas du tout pour se retrouver devant les dépenses qu'on a fait depuis le mois de Ramadhan jusqu'à aujourd'hui, sans parler justement du souci des articles scolaires où on anticipe en achetant avant de voir les listes officielles des articles demandés par les enseignants ", fait remarquer ce retraité, très peiné par la situation qu'il traverse en matière de dépenses bien évidement. " la preuve, constate-t-il, regardez les prix des fruits et des légumes, de la volaille même pourtant on est en pleine fête de l'Aïd et Adha, les prix sont inabordables alors ajoutez vous-mêmes les dépenses des articles scolaires, les tabliers, les livres et les charges locatives et faites le calcul pour trouver avec quel salaire on peut s'en sortir. Je vous jure qu'avec 100.000 DA, on ne pourrait assurer toutes ses dépenses depuis le Ramadhan. Et je défie quiconque de me prouver le contraire !, s'exclame-t-il en se retournant tel un militaire avant de disparaître de notre vue… Ce désarroi indique parfaitement la situation que traverse le citoyen moyen, pour ne pas dire le malheureux citoyen, face à ses dépenses qui se succèdent et dont l'issue ne s'annonce vraiment pas toute proche…