"Votre primaire bataille est la lutte contre la bureaucratie, le népotisme, le clientélisme et les pratiques illégales et votre principal outil doit être les efforts consentis par la simplification et la modernisation des procédures administratives à la faveur des nouvelles technologies de l'information et de la communication ". (Dixit A. Bouteflika). -A plus de huit mois des élections locales (APC-APW) , les citoyens, parce qu'ils n'admettent pas la gestion de certaines communes par les élus locaux, s'inquiètent déjà pour la poursuite du mandat et qu'ils savent pertinemment par ailleurs que la gouvernance de leurs affaires telle qu'elle a été pratiquée pendant cette période vit des soubresauts et qu'elle est dépourvue d'une analyse de la société qui éclaire la politique du pouvoir local. Les administrés ne supportent plus les déviations et les abus de pouvoir des élus locaux notamment les présidents d'APC ; Dans tous les domaines, ils aspirent à une diffusion des responsabilités et à des accords contractuels avec la société civile, le dialogue et la concertation fondés sur la transparence et étayés sur les initiatives locales communes et sur la voie associative saine. Très nombreux sont les maires qui ne font plus dans la démocratie représentative et participative et s'adonnent à une proximité archaïque balayée jusqu'ici par les citoyens. Dans cet espace, tout indique que les directives du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui sur la prise en charge de la vie des citoyens et à l'évidence, ses orientations sont motivées par le souci à ce que les assemblées élues sur le terrain ne soient pas distancées par certaines manœuvres, dont les thèses politiciennes sont considérées par les pouvoirs publics comme le reflet le plus fidèle à la pollution du climat socio-politique. On peut imaginer que, compte tenu de la sclérose de certaines APC ou APW, on estime qu'un détour par le Code communal ou le Code de la wilaya soit le seul moyen d'obliger les élus locaux à se " réformer ". Le risque est que certains élus soient nettement moins vifs démocratiquement que les espoirs placés en eux. La grande question est de savoir si le ministère de l'Intérieur en charge du contrôle et la surveillance des actes et des responsabilités des élus locaux a marqué positivement son rôle afin que les assemblées élues se placent enfin sur la route du développement local, du service public, de la démocratie représentative et démocratique car souvent la médiocrité au niveau des collectivités locales se manifeste par la faiblesses des élus locaux, au nom d'une certaine pratique politicienne et par la perte de crédibilité puisque des élus locaux, notamment les maires ont déjà des dossiers de mauvaise gouvernance que la justice a tranchés par des condamnations mais le comble, ces élus continuent d'exercer leur mandat sans être inquiétés. Là il faut rappeler que certains walis ont appliqué le Code communal contre ces accusés par la justice et d'autres hésitent encore. A ce propos, c'est au ministre de l'Intérieur de rappeler à tout le monde que la loi est au-dessus de tous et que l'article 43 du Code communal s'applique à tous les élus devant la justice sans exception. Encore ce maire dans une commune de l'est du pays qui, avec la complicité de ses enfants et de ses neveux, ont tabassé un professeur d'enseignement secondaire à l'intérieur même de la classe de cours et en présence de ses élèves. Ils se sont permis de saccager le lycée et le centre de santé où a été transféré l'enseignant blessé. Mais à la grande surprise de l'opinion, le maire est toujours en fonction sans être inquiété ni par la justice ni par la tutelle. Sur cette affaire, le citoyen s'interroge et se dit " où est le devoir de l'action publique ". Nul ne conteste à ces élus le droit de s'exprimer devant la justice sur ce qui leur est reproché de malversations ou de comportement à l'image de l'affaire du maire de Rass El Ma (Sidi Bel-Abbès). Mais la résonnance de leurs comportements, de leurs irresponsabilités est sans commune mesure avec leur représentativité de la population. Le comportement de ces élus et leur présence informelle à l'intérieur des assemblées élues pèsent dans le débat politique au point d'amener les citoyens à jeter par-dessus bord les principes républicains tant il y a trop d'interventions pour camoufler ces comportements et cette mauvaise gouvernance. La transparence de l'action des assemblées élues, le principe de la loi au-dessus de tous ne pourront se concrétiser sur le terrain que si l'autorité de la loi est appliquée strictement, autrement dit si le ministère de l'Intérieur prend ses responsabilités. De tout ce qui précède, il est opportun de rappeler quelques passages du message adressé par le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika aux présidents d'APC au mois de janvier dernier, à l'occasion de la rencontre d'orientation nationale dans le cadre de la célébration de la 51e journée nationale de la Commune. " Vous êtes à l'entame de votre mandat électoral, porteur de nouveaux enjeux, pour les uns, renouvelé pour d'autres ; en effet, certains parmi vous ont eu le privilège de se voir renouveler la confiance, soit en leur personne ou en leur parti, alors que d'autres, mus par le désir de servir les citoyens de leurs communes, ont été choisis pour cette mission. C'est-là, une responsabilité que chacun doit bien mesurer et œuvrer pour être à la hauteur des défis. C'est un serment auquel vous devez être fidèles ". Plus loin, le Président Abdelaziz Bouteflika se dit : " Je suis convaincu que la commune ne peut relever de nouveaux défis que si elle compte sur ses propres ressources, libère ses initiatives et gère elle-même ses ressources. Toutefois, cet objectif passe par l'approfondissement de la décentralisation. C'est ainsi que j'ai instruit le Gouvernement d'imprimer aux nouvelles lois sur les collectivités locales et la fiscalité locale, une nouvelle vision qui met les assemblées élues face à leurs responsabilités, tout en les dotant de tous les moyens nécessaires pour exercer leurs prérogatives dans un cadre légal clair et bien défini. Un tel changement implique de votre part de transcender les conflits et intérêts étroits et de mobiliser les moyens humains, financiers et matériels, disponibles en puisant dans le potentiel et les atouts de vos territoires".