Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, a présenté, mercredi, devant la commission parlementaire chargée de l'agriculture, de la pêche et de la protection de l'environnement , les grandes lignes et résultats du Schéma directeur du développement agricole 2000-2007. D'emblée, le ministre a expliqué aux membres de la commission que l'application du schéma directeur du développement agricole, orienté essentiellement vers la lutte contre la désertification et la mise en valeur des terres, a permis la récupération de 3 millions d'hectares parmi les 7 millions d'hectares de terres fortement menacées par la désertification. Aussi, l'intensification de la céréaculture, le développement de l'arboriculture fruitière et viticole ainsi que la culture fourragère et la résorption de la jachère, que ce soit en zones favorables ou marginales, ont constitué le principal défi relevé par le secteur, soulignera Saïd Barkat. Sans oublier l'extension du réseau d'irrigation et la gestion efficace et efficiente de l'eau ainsi que la protection et la valorisation des zones de montagne et steppiques qui constituent également des priorités nationales, selon le premier responsable du secteur agricole. 850 000 ha sont équipés en goutte à goutte sans oublier la mise à niveau de quelque 300 000 exploitations agricoles. Et toutes ces orientations impliquent, entre autres, que la céréaliculture pluviale soit limitée au niveau des zones les plus appropriées, un regain d'intérêt à l'irrigation d'appoint et totale, facteur essentiel permettant à la fois d'augmenter la production agricole et d'assurer la sécurité alimentaire, et le développement des élevages. L'arboriculture (l'olivier et les agrumes) fait partie aussi des axes prioritaires. L'olivier, connu pour sa tolérance aux conditions extrêmes occupera sans doute les zones les moins favorables tandis que les agrumes occuperont, les zones les plus favorables. Idem pour la protection des écosystèmes steppiques et montagneux qui est considérée stratégique. Effectivement, l'une des priorités de la politique consacrée par le PNDAR concerne la reconversion ou l'adaptation des systèmes de cultures à nos conditions climatiques. Il s'agit de mettre un terme à un système de culture céréalière qui non seulement ne contribuait pas à améliorer la production mais, bien au contraire, aggravait la détérioration des terres et le phénomène de la désertification. Près de 500 000 ha ont été soustraits, avec la libre adhésion des agriculteurs, à la céréaliculture marginale. Cette superficie a fait l'objet d'un traitement différencié (mise en défens, plantations arboricoles, plantations pastorales…) selon la nature des écosystèmes existants. De ce fait, la sole céréalière, qui était en moyenne de 3,7 millions d'hectares, a été stabilisée à 3,2 millions d'hectares avec une production moyenne annuelle qui est passée de 21 millions de quintaux (1980-1999) à 31 millions de quintaux (2000-2006). Comme on le voit, les programmes de reconversion et d'intensification ont non seulement permis l'augmentation de la production céréalière et des rendements, mais aussi et surtout, ils ont permis la préservation et la valorisation de près de 500 000 ha de terres fragiles vouées à la désertification. L'agronomie est une science à part entière qui ne peut s'accommoder d'affirmation péremptoire d'où qu'elle vienne. Cette conviction profonde a conduit le secteur de l'agriculture à engager, dès 2001, une opération de classement général de nos terres agricoles pour en évaluer le potentiel et la valeur agronomique afin d'identifier les cultures qui peuvent idéalement leur convenir. La tenue récemment des premières assises de la recherche agronomique renseigne d'ailleurs sur l'importance accordée aujourd'hui à la recherche dans la mesure où elle constitue la clé du développement du secteur.