Le renforcement permanent du dollar depuis mi-avril semble terminé. L'économie américaine a trop de problèmes pour que sa monnaie soit aussi forte. Ces derniers temps, tout l'optimisme autour de l'économie américaine se basait sur les "soft datas" (données subjectives) récoltées grâce à des sondages, écrit mardi le site d'information Vestifinance.ru. Il est évident que cela ne décrivait pas la situation dans son intégralité et ne reflétait que des attentes, d'autant plus que ces données étaient faciles à manipuler. Au contraire, les "hard datas" (données objectives) sont des statistiques réelles obtenues sur la base d'événements qui ont déjà eu lieu et qu'il est possible de mesurer. Par exemple, ces derniers temps, la production était une sorte de signal montrant que tout n'allait pas aussi bien que ne le voudraient les autorités. Les informations publiées aujourd'hui par la Réserve fédérale de Philadelphie ont choqué les acteurs du marché. L'indice manufacturier "Philly Fed" s'est effondré en juin de 34,4 à 19 points, ce qui est largement inférieur à toutes les estimations des analystes. C'est aussi la plus forte chute depuis quatre ans et l'indicateur le plus bas depuis l'élection présidentielle. Les différents éléments de cette statistique ne sont pas non plus brillants. Par exemple, les nouvelles commandes affichent une nette diminution. Le marché boursier a réagi brusquement à la parution de ces statistiques. La paire Euro-Dollar s'est envolée. Certes, cela ne signifie encore rien, mais ce mouvement pourrait être le début d'un renversement sur le marché monétaire. Il faut noter également que les USA sont en guerre commerciale avec la Chine et d'autres pays, et qu'une monnaie forte, en l'occurrence, est un facteur négatif pour les USA. Ainsi, le renforcement du dollar par rapport aux principales devises et au yuan nivelle en partie les pertes de la Chine liées aux taxes américaines. Rappelons également que les USA détiennent le record des dépenses publiques, qui s'accompagnent pour la première fois de l'histoire d'une augmentation des taux d'intérêts et non d'une baisse. Tout cela accroît le déficit budgétaire, et seule une percée économique pourrait permettre de sortir victorieux de cette situation. Compte tenu des faibles statistiques, c'est très improbable. Seul un dollar faible pourrait améliorer quelque peu la situation.