Le Brésil ne s'est pas fait piéger. Dans un Mondial impitoyable avec les favoris, la Seleçao a éliminé le Mexique en 8e de finale (2-0). La Belgique, opposée dans la soirée au Japon, retrouvera-t-elle la bande à Neymar en quarts comme prévu par les bookmakers? Neymar, côté star... Contrairement à Cristiano Ronaldo pour le Portugal, Lionel Messi pour l'Argentine ou encore Sergio Ramos pour l'Espagne, Neymar ne s'est pas manqué avec la Seleçao en 8e de finale. C'est lui qui a ouvert le score (51e) et offert la balle - légèrement touchée par le gardien mexicain - du deuxième but auriverde à Roberto Firmino (88e). Le pays du football roi respire, lui qui a tant tremblé quand l'attaquant du PSG a été opéré du pied droit début mars. Le joueur le plus cher du monde (222 M EUR) avait certes déjà marqué en poules, contre le Costa Rica, mais ses larmes au coup de sifflet final avaient laissé pointer un mental fragile. Reste que "Ney", avec ses deux buts dans le tournoi, est encore loin d'Harry Kane, nouveau visage d'une Angleterre séduisante, meilleur artificier avec 5 réalisations.
... et côté diva Quand Neymar est sur le terrain, il se passe toujours quelque chose. Et quand il n'y est plus aussi: alors qu'il était assis en touche après un contact, le Mexicain Miguel Layun a été capté par les caméras en train de lui marcher sur le pied... droit, celui opéré. Le N.10 a sur-réagi en se roulant à terre, mais l'arbitre n'a pas bronché. Et Neymar a recouru normalement. Cette théâtralité du crack de la Seleçao n'a pas plu. "C'est une honte pour le football (...) C'est un sport d'homme, il ne devrait pas y avoir autant de comédie", a dénoncé en rafale le sélectionneur du Mexique Juan Carlos Osorio. Gary Lineker, ex-international anglais devenu consultant, a twitté: "Neymar a la tolérance à la douleur la plus basse pour un joueur en Coupe du monde depuis Opta (statisticien du foot réputé)". "Je me moque des critiques, c'est plus une tentative de me déstabiliser qu'autre chose", a commenté Neymar. Son sélectionneur Tite l'a défendu: "Je ne veux pas répondre à Osorio (...) ils lui ont marché dessus".
Mexique, malédiction et scandales Le Mexique est maudit: c'est sa 7e élimination consécutive en 8e de finale d'une Coupe du monde. Le pays sera-t-il indulgent avec "El Tri"? Une orgie sexuelle organisée par quelques joueurs juste avant le Mondial avait fait grand bruit. C'est sans doute le dernier Mondial pour son défenseur central emblématique Rafael Marquez, 39 ans, devenu en Russie le quatrième joueur de l'histoire à participer à cinq Coupes du Monde. Son Mondial lui laissera un goût amer: Marquez figure depuis août 2017 sur une liste noire des autorités fiscales américaines pour des liens présumés avec un narco-trafiquant. Conséquences: tous ses avoirs et comptes bancaires aux Etats-Unis ont été gelés et lors des séances d'entraînement des Mexicains, il portait une tenue différente des autres joueurs, sans aucun des sponsors américains de la sélection.
Le 'moment de briller' pour la Belgique "C'est notre moment de briller, c'est sûr": les mots du N.10 belge Eden Hazard sont le signe d'une ambition ferme et assumée. Meilleure attaque de la phase de poules avec 9 buts et seule équipe avec l'Uruguay et la Croatie à avoir remporté trois matches sur trois, la Belgique impressionne. Même le match contre l'Angleterre (1-0) qu'elle ne souhaitait pas gagner "à tout prix", selon les mots du sélectionneur Roberto Martinez, a été remporté haut la main par ses... remplaçants ! Le signe d'un groupe très riche en talents, capable de varier son plan de jeu. Si les tous les signaux sont au vert, ce n'est pas pour autant que les "Diables rouges" pensent "gagner ce match facilement" contre le Japon, adversaire moins huppé que l'Angleterre, a prévenu l'attaquant Dries Mertens. Pourquoi tant de prudence ? Le quart de finale perdu lors de l'Euro-2016, alors que la Belgique était annoncée comme grandissime favori face au pays de Galles. "Nous savons ce que nous devons faire et ne pas faire, nous avons plus d'expérience. Il y a deux ans, nous avons eu quelques blessés. Le Japon est différent du pays de Galles, nous apprendrons la leçon", a affirmé Hazard. Il est l'heure de le prouver sur le terrain.