L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a jugé lundi "important" de progresser vers une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination, appelant les parties au conflit à faire preuve de compromis pour atteindre cet objectif. "Lors de ses entretiens, le président Kohler a souligné l'importance de progresser vers une solution politique au conflit, juste, durable et mutuellement acceptable, qui garantirait l'autodétermination du peuple sahraoui", a déclaré l'ONU dans une note de presse publiée lundi, au lendemain de l'achèvement de la tournée du médiateur onusien dans la région. A cet effet, Kohler a "souligné la nécessité (de faire preuve) d'un nouvel esprit et de compromis", pour permettre aux Sahraouis de décider librement de leur avenir. L'ancien président allemand a estimé que le règlement de ce conflit ouvrirait la voie au développement du Sahara occidental et de toute la région du Maghreb. "Une telle solution, a souligné le président, supprimerait les obstacles à l'investissement étranger direct et à la création de la croissance et d'emplois au Sahara occidental et dans toute la région du Maghreb", a rapporté l'ONU. L'envoyé personnel du SG de l'ONU s'est dit encouragé par l'intérêt manifesté par ses interlocuteurs pour "jouer un rôle constructif dans la recherche d'une solution au conflit, y compris en créant un climat de confiance pour briser les clivages politiques". Durant sa visite l'émissaire allemand a été informé de la situation sociale, économique et celle des droits de l'Homme au Sahara occidental, selon la note de presse. Le droit d'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental a été plusieurs fois évoqué lors des rencontres qu'il a tenues avec ses interlocuteurs dans ses territoires. Après les étapes d'Alger, Nouakchott, Rabouni et Rabat, l'envoyé personnel du SG de l'ONU s'est rendu au Sahara occidental occupé, du 28 juin au 1er juillet, y compris dans les territoires de Laâyoune, Smara, et Dakhla, a indiqué l'ONU. Kohler a effectué en octobre 2017 sa première tournée dans la région dans l'espoir de relancer les négociations entre les deux parties au conflit. Au cours de son premier briefing au Conseil de sécurité, tenu en mars dernier, l'ancien président allemand a défini avec clartéson mandat en tant qu'envoyé personnel du SG de l'ONU qui consiste à "trouver une voie pour l'avenir" pouvant mener à une solution garantissant l'autodétermination du peuple sahraoui. L'émissaire onusien avait expliqué, lors de cette réunion d'informations, sa vision du processus de paix et a précisé que son objectif était de relancer les négociations directes entre les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) dans le courant de l'année 2018. "C'est ainsi que la résolution 2351 le précise, et nous n'avons pas besoin d'une nouvelle terminologie, mais d'une volonté de remplir ce langage de sens et de le suivre par l'action" , a-t-il alors déclaré, rejetant les conditions du Maroc qui refuse de revenir à la table des négociations que si son plan d'autonomie est mis comme seule option pour le règlement du conflit. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Depuis le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Mis au pied du mur, le Maroc est cependant tenu de reprendre sans tarder les négociations. En avril, le Conseil de sécurité s'est fixé rendez-vous pour octobre prochain afin d'évaluer l'avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche visant à ramener les partis au conflit à la table des négociations dans un délai de six mois.