La première demi-finale de la Ligue des champions entre Al Ahly et l'ES Sétif aura ce mardi à 20h00, au Caire alors que la deuxième manche décisive se jouera le 23 octobre au stade du 8-Mai-1945 de Sétif. Aujourd'hui c'est donc un gros morceau pour les Ententistes puisqu'il ne s'agit que du club le plus titré du continent avec huit trophées, rien que dans la compétition de la Ligue des champions remportés en 1982, 1987, 2001, 2005, 2006, 2008, 2012 et 2013. Les Diables rouges d'Egypte ont en outre perdu trois finales en 1983, 2007 et 2017. Il faut savoir que c'est la deuxième fois que les deux équipes se rencontrent à la même étape de cette épreuve dans son ancienne version, la Coupe d'Afrique des clubs champions. Champion d'Afrique en 2013, vainqueur de la Coupe de la Confédération en 2014. Et depuis, plus rien. Le géant égyptien ne supporte plus ce "vide" et entend bien faire savoir à tout un chacun qui est le roi de la planète Afrique. L'affaire semblait mal engagée cette saison avec ce début de phase de poules catastrophique, un nul à la maison face à l'Espérance de Tunis, suivi d'une défaite en Ouganda face au Kampala CCA, puis, inéluctablement d'une séparation d'avec l'entraîneur de l'époque, Hossam El Badry, les dirigeants ont décidé de bousculer les habitudes. Exit Badry, bienvenue Patrice Carteron. Un Français connu pour avoir mené le Tout Puissant Mazembe de Lubumbashi à la consécration suprême en 2015 après avoir conduit l'équipe du Mali à la troisième place de la CAN 2013. Depuis sa prise de pouvoir, le club cairote a livré six matches, en a remporté cinq et fait une fois match nul. Il a marqué 13 buts et n'en a encaissé que trois. Et toujours avant comme après les matches, les mêmes propos du "french coach". "Je suis venu ici pour gagner, pour remporter le titre continental. J'ai goûté une fois cette saveur si particulière du titre continental que je n'aspire qu'à une chose, recommencer". Un état d'esprit qui plaît autant aux dirigeants qu'aux supporteurs parmi les plus chauds du continent. Avant de jouer la finale et de la remporter il y a un premier écueil à franchir. Il s'appelle Entente Sportive de Sétif. C'est un club algérien qui a succédé en 2014 à Al Ahly au palmarès de la Ligue des Champions. Une référence. Les Sétifiens cette saison n'ont pas été particulièrement brillants se qualifiant avec huit points pour les quarts de finale sur un total possible de 18. Mais ils viennent de se distinguer pour accéder à la demi-finale en sortant, tout simplement, le tenant du titre, le Wydad de Casablanca. Une victoire à domicile, suivie d'un nul au Maroc, dans une atmosphère très tendue et alors que les locaux avaient multiplié les occasions de faire une différence nette. Les Egyptiens devront redoubler de méfiance s'ils ne veulent pas connaître une nouvelle déconvenue. Mais l'effet Carteron a été doublé par la présence de nouveaux visages sous le célèbre maillot rouge. L'international malien Salif Coulibaly a rejoint Al Ahly en provenance du...TP Mazembe, et son effet a été immédiat. Le défenseur dégingandé a marqué deux fois, dont le but de la victoire à l'extérieur contre les Township Rollers, et a réalisé des démonstrations défensives incroyables. Deuxième arrivée de poids, celle du jeune Salah Mohsen, âgé de 19 ans. Surnommé le "gamin de 2 millions de dollars" après son transfert de l'ENPPI, Mohsen a progressivement trouvé sa place dans l'équipe, marquant deux fois et capturant rapidement le cœur des fans. Bien que la mission des partenaires de Mustapha Zeghba s'annonce délicate, cette équipe égyptienne n'est pas véritablement celle que tout le monde craignait il y a quelques années. En passant le cap du champion sortant, le WAC, que les Noir et Blanc ont réussi à tenir en échec au stade Mohamed V de Casablanca et devant ses milliers de fans, une performance qui n'est pas donnée au premier venu. Les Sétifiens croient en leur étoile et sont déterminés plus que jamais à jouer le coup à fond pour aller chercher pourquoi pas une troisième étoile à l'occasion de cette édition 2018, la 54e du genre.