Alors que le secrétaire à l'Intérieur américain a fait remarquer que son pays pourrait - si nécessaire - déployer un blocus naval contre la Russie, un expert du Réseau Voltaire estime que l'armée russe parviendrait à couler les porte-avions des groupes expéditionnaires américains. Le secrétaire américain à l'Intérieur, Ryan Zinke, a déclaré lors de l'évènement Consumer Energy que son pays pourrait, si nécessaire, organiser un blocus naval autour de la Russie afin d'empêcher son approvisionnement énergétique depuis les pays du Moyen-Orient. Toutefois, la Russie ne pense pas à rivaliser avec les grands exportateurs d'énergie de la région, écrit dans Réseau Voltaire l'expert militaire Valentin Vasilescu, ancien commandant adjoint de l'aéroport militaire d'Otopeni. En revanche, grâce à la campagne syrienne aux côtés de Bachar al-Assad, l'armée russe a créé des bases aériennes et navales, déployé des systèmes de défense aérienne et de brouillage efficaces et transformé la flotte de la mer Noire en flotte de la Méditerranée. "Dans le cadre de la nouvelle stratégie combinée avec des missiles antinavires, lancés à partir des avions, les Russes peuvent couler ces groupes expéditionnaires immédiatement après avoir passé le détroit de Gibraltar", écrit Réseau Voltaire. Pour imposer un blocus contre la Russie, les États-Unis doivent constituer des groupes expéditionnaires construits autour de porte-avions et de porte-hélicoptères. Avec des missiles antinavires lancés à partir de navires de surface ou de sous-marins, les Russes peuvent couler ces groupes expéditionnaires dans le sud de l'Italie. "Ces alignements sont choisis avant que les avions embarqués à bord des porte-avions ne puissent être lancés (un F-18 ne peut frapper que des cibles situées dans les 720 km de son propre porte-avions de décollage)", souligne le journal. Il évoque notamment le plus récent missile antinavire russe Kh-47M2 Kinjal, doté d'une portée de 2.000 km, d'une vitesse de 12.250 km/h et d'une altitude maximale de 40 à 50 km. Dans l'armée américaine, les missiles AA des systèmes navals RIM-67 SM-2ER ont un plafond maximum de 30 à 33, mais le Kinjal "est difficile à intercepter parce qu'il descend en dessous de cette altitude quand il n'est plus qu'à 50 km de la cible, et le temps disponible, en raison de la vitesse hypersonique, est extrêmement court soit environ 60 secondes." En outre, les radars des porte-avions ne peuvent pas distinguer le missile Kinjal parmi 20 autres fausses cibles que celui-ci disperse autour de lui. L'expert suggère que le système Aegis et ses missiles SM-3 IIA et IB, conçus pour intercepter des missiles à une altitude de 80 à 150 kilomètres, pourrait aider à les combattre, mais qu'ils perdent leur précision à une altitude inférieure à 80 kilomètres. Cependant l'armée russe dispose d'autres missiles hypersoniques, notamment le 3M22 Zircon capable de parcourir des milliers de kilomètres et d'atteindre une vitesse de 9.800 km/h à une altitude de croisière de 40 km, il peut manœuvrer à l'approche de la cible. L'énergie cinétique d'impact sur la cible est 50 fois plus élevée que les missiles air-navire et navire-navire existants, ajoute l'expert.